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Cinéphiles 44
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4,5
Publiée le 21 mai 2018
Andréa Bescond est danseuse de formation. Dans le but de se reconstruire après un viol, elle met en scène la pièce « Les Chatouilles ou la danse de la colère ». Aujourd’hui la pièce devient un film et il est présenté à Cannes 2018 dans la catégorie Un Certain Regard. Le film débute avec une femme qui danse, façon Sia, sur un fond noir. Cette femme c’est Odette qui se plonge corps et âme dans sa carrière. Mais Odette a un secret et il est temps pour elle de se libérer. C’est chez sa psy qu’elle va se remémorer son enfance, lorsque que le meilleur ami de sa famille la violait régulièrement et que ses parents ne voyaient rien. Andréa Bescond va y jouer son propre rôle et nulle autre qu’elle n'aurait pu insuffler une telle force à ce personnage qui vous empoigne le cœur. Karin Viard et Clovis Cornillac jouent les parents fictifs. L’actrice habituée aux rôles colériques va ici vous outrer à un point que la farce va très vite résonner dans la vérité dérangeante. En effet, ses réactions peuvent s’avérer improbables et scandaleuses mais sont pourtant crédibles. L’acteur est un peu moins à l’aise mais sait apporter la tendresse nécessaire à l’histoire. Pierre Deladonchamp est quant à lui le pédophile. Habitué aux rôles d’homosexuels, nous n’avons pas trouvé ce choix judicieux du fait que certains amalgames peuvent être faits par certains spectateurs homophobes. « Les Chatouilles » est une comédie sur fond douloureux, violent, troublant, presque voyeuriste et c’est justement là que le film réussi à faire passer un message poignant dans la légèreté. Préparez vos mouchoirs. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un film extraordinaire sur un sujet pas évident : la pédophilie. On comprend la façon dont un adulte s'y prend pour amener une fillette à subir des attouchements sexuels sans qu'elle ne dévoile rien à son entourage surtout quand l'homme se trouve être le meilleur ami de la famille. Et puis on suit le parcours d'Odette et les ravages qu'ont causés sur sa personnalité les viols récurrents. Elle semble inapte à l'amour autre que physique, elle se montre constamment violente ou provocante, incapable d'entretenir des relations normales avec les autres, constamment à la dérive. Il faut dire que sa mère, brillamment interprétée une fois encore par Karin Viard, est maladroite, odieuse et pas du tout aimante avec sa fille, même après le jugement du coupable ! Tout ceci serait un bon téléfilm de plus sur une problématique sociétale mais ce serait sans compter sur une mise en scène flamboyante, ébouriffante, étonnante bourrée de trouvailles visuelles mêlant habilement le présent, le passé, les scènes fantasmées voire oniriques et d'autres plus réalistes, le tout mené sur un rythme rapide et avec un véritable suspense. Et que dire de ces magnifiques chorégraphies durant lesquelles Odette, devenue danseuse professionnelle, exorcise ses démons à travers son art syncopé et cathartique ? C'est tout simplement prodigieux à voir. Une oeuvre personnelle avec un regard différent qui marque durablement...