HAAAA Michel Simon, si je pouvais t'invoquer pour venir "habiter" certains de nos jeunes acteurs... J'étais tout jeune la première fois, j'ai été très impressionné. On a tendance à enjoliver ses souvenirs de jeunesse, mais là NON, vous êtes MONUMENTAL. Même, si l'ambiance générale du film fait très désuète de nos jours, votre jeu d'acteur lui n'a pas une ride.
Un style moins simple, plus composite qu’il n’en a l’air : il est réducteur de n‘y voir qu‘une continuation du réalisme poétique des années 30, même si, à l‘évidence c‘est la source essentielle d‘inspiration. Le début commence comme du merveilleux parodique, la suite plutôt comme un conte de fées, la fin ressemble à un conte philosophique noir, avec quelque chose du roman gothique. Tout le génie de Michel Simon est de savoir parfaitement accompagner ces inflexions, en passant de la truculence au sardonique, et même à la cruauté. La très belle idée du scénario est d’instituer un jeu de dédoublement et d’identification entre Faust et Méphistophélès, les deux personnages intervertissant leur physique Celui-ci devient la part démoniaque du professeur Faust, qui incarne lui-même le coté savant perverti du démon. La marque de l’époque est dans l’allusion cryptée mais évidente au péril atomique, dans la séquence finale. Il y a quelques lourdeurs conventionnelles (la musique, les chœurs de la fin) et des séquences un peu trop étirées, il est par contre difficile de ne pas être impressionné par la beauté plastique des décors et de la photo.
"La beauté du diable" est une interprétation à la fois drôle et sérieuse du mythe de Faust. Le film est resté étonnamment moderne malgré son grand âge. On reste impressionné par la prestation des deux acteurs principaux, monstres sacrés - à juste titre - du cinéma français : Gérard Philipe et Michel Simon.
La beauté du diable est un de ces classiques particulièrement réussi où le ton est parfait chez chacun des acteurs et l'histoire très bien menée ; Un vieux classique dont on aurait tort de se priver.
Succès en son temps, La Beauté du Diable de René Clair revisitait le mythe de Faust avec un mélange de premier et second degré, servi par une mise en scène oscillant entre lyrisme et vaudivellesque, qui rend le film étonnement moderne, loin de tout académisme (....)
La première scène du film est superbe : on voit Gérard Philippe-Méphisto avec deux mèches en forme de cornes pousser un petit rire en direction de Michel Simon. La mise en scène du film ainsi que le montage sont assez modernes et bien faits. En revanche, le jeu d'acteurs est souvent assez ringard et donne m'impression de venir directement du théâtre antique. Gérard Philippe et Michel Simon montrent tout au long du film leur grand talent et leur jeu du chat et de la souris est excellent. Au final, seulement trois étoiles à cause du jeu d'acteurs un peu raté et surtout car j'aurais aimé qu'un des thèmes du film, "La vie n'est qu'illusion", soit nettement plus développé.
La seconde carrière de René Clair, dont ses oeuvres étaient empreinte d'une certaine mélancolie. Un très bon film, avec d'autant plus la performance grandiose de Gerard Philipe et Michel Simon dans des doubles rôles.