Le saviez-tu? On peut faire un excellent film haletant, sans effets spéciaux ni pyrotechnie. Avec seulement un acteur (un flic) et un telephone (standard de detresse). C'est excellent, soyez curieux, allez le voir, vous ne le regretterez pas.
Les contraintes du scénario sont exploitées avec un certain succès, y compris la surprenante fin, très habile. On se prend au suspense et le talent de l'acteur principal y est pour beaucoup. Exercice de style qui est réussi pour faire passer une bonne heure et demi.
Quelle claque ! "The guilty" est un film à suspense pur et à l'athmosphère tendue. Le déroulement de l'intrigue est réaliste et ne mystifie pas la profession. Le film montre que le travail et le bon sens policier ne s'exprime pas que sur le terrain. Il est évident que plus d'un cinéaste spécialiste du genre thriller a dû se dire en le voyant "pourquoi je n'y avais pas pensé?". L'idée est excellente et parfaitement réalisée.
Un homme seul à l’écran, cela peut en décourager pas mal. N’empêche que le pari est largement réussi. La tension monte en même temps que les incertitudes augmentent, spoiler: on bascule d’un polar criminel vers un polar social qui nous remue , la sonnerie du téléphone étant le déclencheur de nos émotions. Jakob Cedergren, acteur inconnu pour ma part, a son rôle bien en main, il a le talent de nous mettre à sa place, de nous faire douter de lui et de nous à chaque parole adressée aux inconnus du téléphone. Assez brillant dans l’écriture, le scénario tient la route jusqu’au bout.
Beaucoup de critiques positives pour ce film. C'est vrai que c'est bien écrit, bien trouvé, quelques dialogues qui font froid dans le dos, et un retournement de situation assez inattendu. Mais l'atmosphère générale est toujours la même, pire au bout d'une heure elle devient étouffante, voire lassante. Je ne suis pas certain que ce "guilty" survive à un second visionnage. N'en déplaise à certains journalistes, n'est pas Hitchcock qui veut.
Pour une première, le danois Gustav Möller explore un exercice de style millimétré et efficace, celui du huis-clos. Le cinéma prend tout un sens face à cette prestation de qualité, où le spectateur partage la seconde oreille d’un protagoniste, torturé par la lourde tâche de jongler entre plusieurs appels depuis un poste fixe. Nous devenons auditeurs et nous sommes évidemment conviés à répondre à la demande émotionnelle d’un récit bien huilé en péripéties. Il y aura peu de chose à raconter au sujet de l’épisode tragique que l’on explore. La majeure partie de l’œuvre repose sur l’imaginaire de chacun et de notre sensibilité, quant à la bienveillance de nos bonnes intentions. On y décortique ainsi les méandres d’une vie fracturée de tout part, où le remord alimentera constamment ce désir de bien faire les choses pour enfin gagner le pardon que l’on espère par-dessus tout.
Asger Holm (Jakob Cedergren), rattaché au standard de la police, est rigoureux dans son activité. Une expérience antérieure sur le terrain l’aide notamment à prendre des décisions à la fois rationnelles et ludiques. L’art de communiqué devient la véritable arme de cette aventure qui ne le ménagera pas mentalement. Et comme nous partageons sa peine, il y aura de quoi rester à l’écoute avec une ouverture d’esprit permanente. Mais le film se montre plus malin et plus audacieux, car nous n’avons pas un pouvoir d'exécution dans le kidnapping qui est conté. Nous sommes constamment baladés là où il faut, en ne laissant qu’une part d’ombre pour se questionner et une part lumineuse pour entrer en harmonie avec le personnage d’Asger.
Au bout du fil, les échanges se multiplient, mais ce sera avec la principale concernée, Iben que le noyau scénaristique se structure comme il faut. L’expérience est plus sensorielle que jamais. En écartant un certain manque de coordination et un degré de narration orienté théâtrale par moment, on se laisse séduire par l’approche de la rédemption. Héros ou pas, la lecture intuitive du spectateur sera essentielle dans la connaissance de soi. Le rapport à l’humain est si pesant que la proximité physique n’est plus à prendre en compte. La flexibilité est le maître-mot de cette expérience qui restera longtemps ancré dans les esprits les plus réceptifs.
« The Guilty » est d’une puissance auditive impressionnante, digne d’un thriller d’Hitchcock. Jamais on ne quitte le commissariat et notre standardiste, temporairement muté à la réception des appels. Le sentiment de culpabilité gagne de plus en plus de terrain, tant que l’affaire n’est pas résolue. La ligne temporelle souligne davantage la détresse du policier qui s’exprime avec crédibilité. Ce collègue le temps d’une séance parvient à nous captiver et à nous impliquer, avec l’empathie nécessaire à cette approche qui se fait rare sur les écrans du moment.
Je me suis complètement laissée entraînée dans ce huis-clos. Je me suis laissée prendre au jeu et l'acteur m'a bluffée : il m'a tenue en haleine pendant 1h30 et je n'ai pas vu le temps passer.
Pas vu un film aussi flippant depuis "Mort un dimanche de pluie". Pas besoin de grands moyens pour angoisser le spectateur ! On est tellement loin des grosses daubes hollywoodiennes dans lesquelles s'enchainent les poursuites en moto, voiture, hélicoptère, les coups de feu et les coups de poing et qui ne suscitent en moi qu'un profond ennui.
Un film dont le scénario et la mise en scène ne sont pas banales et c'est plutôt une bonne chose, et c'est à noter.
Mais bon ça reste trop statique, peu rythmé.. L'entièreté du film se base sur ce flic au téléphone, qui mène son enquête.
Malgré un bon rebondissement dans l'enquête, c'est assez compliqué de s'y plonger. C'est saccadé au niveau des appels, un coup ça dure, l'autre coup ça raccroche direct etc. Pas simple de suivre et surtout il y a pas mal de moment où il ne se passe rien au téléphone.
Par conséquent, c'est assez ennuyant même si l'idée de base est intéressante. Je m'en souviendrai lorsqu'il faudra parler d'un film différent mais pas lorsque je devrai parler d'un bon thriller. Ça reste un peu mieux que moyen mais ce n'est pas incroyable.