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Bertrand Barbaud
170 abonnés
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1,0
Publiée le 18 juin 2020
un film mou et rebattu qui cristallise à lui seul toute la médiocrité de la production hexagonale. Avec une Sara Forestier abonnée aux rôles de fille glauque et une Noémie Lvovsky qui fait peine à voir tant elle est peu crédible. Le film se veut léger et grave à la fois mais il n’est ni léger ni grave. Il ne suscite jamais d’empathie pour ces personnages caricaturaux sortis de l’imagination d’un réalisateur en mal de sensation. Difficile de filmer le commerce des corps sans montrer les corps, les actes, les sombres trafics et la violence des rapports sociaux. En résumé, mieux voir sur internet un documentaire choc sur les filles de Bruxelles plutôt que débourser 11 euros pour ce film racoleur
Quand on parle de prostitution, les regards sont souvent remplis de jugement pour les personnes qui se doivent d’officier dans le milieu pour exister. Heureusement pour nous, ce n’est jamais le cas de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, qui cherchent surtout à mettre en avant leur trio de femmes devant faire face à leur quotidien marqué, que ce soit par la peur ou la déception. On sent une implication empathique pour celles-ci et une envie d’éviter de les catégoriser dans leur métier comme peuvent le faire certains, bien aidées par la prestation d’un casting principal impeccable.
Jamais le film ne tombe dans le racolage gratuit et préfère ausculter ces existences, travaillant dans ce domaine pour des raisons différentes mais avec le même espoir de pouvoir s’émanciper et vivre en dehors des regards accusateurs. Les drames qui rapprochent ces êtres, ces moments de partage ou de détresse accentuent la portée d’un long-métrage qui préfère capter au mieux l’intimité de ses personnages que plonger dans le gratuit à différents niveaux. La mise en scène va dans ce sens et permet au mieux d’appréhender ces trois vies liées par le même métier, le même chemin quotidien mais surtout une amitié qui permet de réagir face à la violence des autres.
Filles de joie se dévoile comme un film réussi dans sa volonté de suivre ses héroïnes dans leur quotidien avec une certaine volonté de dépeindre des femmes du quotidien trouvant en leur union une force face aux épreuves. À l’image de ses interprètes, c’est d’une mesure remarquable et éloquente.
Dans “Filles de joie”, Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne mènent une double vie. Ces femmes du nord de la France se retrouvent chaque jour sur un parking pour traverser la frontière de Belgique et exercer leur profession de prostituées en maison close. Le titre du film est plein de sens car si en apparence, elles semblent heureuses et qu’il s’agit de l’expression donnée aux travailleuses du sexe, le personnage de Sara Forestier élève son enfant dans un HLM en tentant de fuir les violences de son ex mari, celui d’Annabelle Lengronne vit dans le même immeuble et doit se battre contre ses démons intérieurs, tandis que celui de Noémie Lvovsky fait tout pour subvenir aux besoins de sa famille sans qu’ils ne s’en rendent compte. Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich se servent de l’humour pour aborder le combat douloureux de ces femmes désarmées de par leur condition sociale. Les co-réalisateurs ont également souhaité leur redonner leur dignité en leur offrant la possibilité de se venger comme nombre de scènes violentes le démontreront. “Filles de joie” est long-métrage qui soulève des questions sociales tout en assumant une certaine exagération pour se rendre divertissant. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com