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    She Said
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    Pascal Mussard
    Pascal Mussard

    3 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 novembre 2022
    Peut-être intéressant sur Netflix noyé dans l'abonnement mensuel, mais au cinéma à 12 balles... AU SECOURS !!!!
    1film250mots
    1film250mots

    10 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2022
    Maria Schrader rend avec She Said une copie très propre et déroule l’affaire Weinstein avec méthode. La feuille de route est globalement tenue dans ce film « témoignage » mais il manque de l’ampleur, 5 ans après les premières lignes du New York Times. 

    She Said tente par moments de donner une dimension plus universelle au harcèlement et à ses rouages - en nous faisant réfléchir par exemple à la portée morale des accords de confidentialité - mais se rattache très (trop) vite aux faits, un peu scolairement. Une fois qu’on lui reconnait une certaine force éducative, qu’on a souligné la crédibilité de Zoe Kazan en Jodi Kantor et de Carey Mulligan en Megan Twohey, il faut avouer qu’on peine à voir son intérêt cinématographique (il lui manque de toute façon la chronologie serrée du film documentaire).

    De ce journalisme d’investigation déjà très traité au cinéma (on pense par exemple aux Pentagon Papers de Spielberg), on ne retrouve que la compagnie écrasante des sonneries de téléphone, les claviers qu’on écrase et le café capuchonné. Rien de nouveau sous le soleil. Citons quand même cette scène intéressante dans laquelle on entend sur des images fixes de chambres d’hôtel l’enregistrement d’un échange entre Harvey Weinstein et une actrice, comme on surprendrait un bruit de couloir.

    La force et la faiblesse de She Said tiennent donc à son côté propret : on ne s’y ennuie pas mais on en sort sans trop d’égratignures.

    Retrouvez plus de critiques sur notre compte Instagram @1film250mots :)
    tupper
    tupper

    120 abonnés 1 324 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2022
    Utile sur le plan historique mais surtout instructif sur le métier de journaliste et le fonctionnement d’une rédaction. Pas seulement sur le plan technique de l’investigation mais aussi sur l’investissement personnel et les mécanismes moraux et psychologiques qui mènent à la persuasion et la mise en confiance des sources. Le film n’est pourtant pas exempt de défaut. Notamment dans sa 1ere partie ou dans sa quête d’exactitude et de minutie il nous inflige une quantité d’échanges téléphoniques un peu pénible à suivre. Mais cela reste un détail au regard du reste.
    PLR
    PLR

    415 abonnés 1 495 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    C’est le grand film (américain) annoncé et pourtant, en cette première semaine de sortie nationale, il y a une impression qui restera à parfaire qu’il y a quelque chose qui ne marche pas pour éveiller davantage l’attention et l’intérêt du grand public. D’abord sans doute, on connait déjà à peu-près ce qu’il y à savoir de l’affaire. Et puis, c’est loin de chez nous. L’enquête journalistique même si elle est longue (la durée du film, plus de deux heures, sera en rapport) semble assez fluide, sans à-coups, somme toute assez facile, simplement quelques morceaux d’un puzzle à assembler pour reconstituer une image, l’image du personnage public décrié et se couvrir juridiquement. Des aspects judiciaires qui ne sont pas vraiment présents, insuffisamment certainement par rapport à la réalité des faits. Encore un film à la gloire de l’indépendance des grands titres de la presse écrite américaine. C’en est même dithyrambique.
    Chris
    Chris

    10 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2022
    Magnifique film qui nous montre comment la pugnacités de deux journalistes du New York Times soutenue par leur hiérarchie ont pu briser le système de pression mis en place par Harvey Weinstein pour faire taire les femmes et actrices qu'il harcelait et/ou agressait sexuellement puis faisait taire par des accords négociés par son entreprise.
    L'omerta du milieu du gcinéma à Hollywood pendant des années à été enfin brisé et l'aire #metoo a démarré.
    Les actrices Carey Mulligan et Zoe Kazan sont excellentes !
    N'hésitez surtout pas à y aller, la VO est excellente.
    Steph L
    Steph L

    48 abonnés 319 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Le film est indispensable et implacable sur l'affaire Weinstein et la domination masculine. Par la parole donnée aux victimes, la durée des agressions dans le temps et l'impunité de Weinstein, le film montre bien que c'est tout un système qui lui a permis de nuire si longtemps et si violemment. Le scénario est intelligent et les acteurs parfaits. Bien sûr le sujet lui-même et le choix de la rigueur n'en faut pas un film facile. Il permet aussi de sentir la lenteur et l'intensité de la souffrance de ces femmes.
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    86 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    La preuve que c'était un bon film : alors que l'on connaît parfaitement l'histoire, on reste scotché d'un bout à l'autre.
    Les flash-back sont peut-être de trop, mais le jeu des actrices et tout simplement admirable.
    cortomanu
    cortomanu

    66 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Film témoin comme les américains savent très bien les faire sans attendre 100 ans. Il n'y a rien d'inconciliable chez eux à faire du box office avec des sujets de société brûlants.
    Et comme très souvent, le boulot est fait et bien fait. Scénario bien construit, mise en scène sans esbroufe (on ne voit Weinstein qu'à la fin et jamais son visage), pas de pathos exagéré non plus... tout cela est très bien fait et efficace, mené dans l'efficacité.
    Pas de surprise non plus, un film témoignage mais qui ne va pas vraiment plus loin que Weinstein sur les systèmes de prédation en place dans les sphères culturelles et médiatiques.
    Le vrai film à ce sujet reste à faire.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 341 abonnés 7 274 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Le 05 octobre 2017, Megan Twohey & Jodi Kantor, des journalistes du New York Times, dévoile aux yeux du monde entier les agissements du célèbre producteur hollywoodien Harvey Weinstein. La divulgation au grand jour de ce que le tout Hollywood savait fera l’effet d’une bombe, déclenchant par la suite le mouvement #MeToo. Ce film retrace cette enquête au long court, dévoilant par la même occasion, l’un des plus grands scandales d’agressions sexuelles de notre époque (cette enquête précèdera de seulement quelques jours l’enquête de Ronan Farrow pour le New Yorker).

    Pour les besoins de son film, la réalisatrice allemande Maria Schrader a adapté le livre-enquête éponyme coécrit par les journalistes du New York Times et nous replonge à cette occasion, en plein cœur de cette enquête fleuve. Est-ce que l’on y apprend de nouvelle chose dans cette sordide histoire ? La réponse est non. Est-ce que ce film permet d’éclaircir des zones d’ombres et d’y voir plus clair sur tout ce qui a pu se dire durant ces 5 dernières années ? La réponse est non. Très franchement, si vous vous êtes suffisamment tenu informé de toute cette histoire et que vous ne vivez pas en ermite au fin fond d’une grotte, vous ne devriez pas apprendre grand-chose de nouveau. Maintenant, si vous ne vous étiez jamais intéressé à cette histoire, vous devriez sans grande difficulté être happé par toute cette (sale) affaire.

    Quand bien même on connaîtrait les tenants et les aboutissants, cela ne nous empêche pas d’être tenu en haleine, la réalisatrice parvient à nous captiver, grâce à une montée en puissance, un (très) grand nombre de protagonistes et d’innombrables révélations. La réalisatrice y incorpore aussi quelques images d’archives et de nombreux enregistrements sonores, permettant notamment d’entendre Rose McGowan, Judith Godrèche ou encore Gwyneth Paltrow. Le film ne s’intéresse pas seulement au microcosme hollywoodien, puisqu’il relate des affaires d’agressions sexuelles aussi bien d’anonymes que des employés de la Miramax (société fondée par les frères Weinstein) et des actrices hollywoodiennes. Parmi ces affaires, on retrouve le cas d’Ashley Judd (qui joue son propre rôle), ainsi que d'anciennes assistantes et ex-comptable de chez Miramax (des accords de confidentialité et autres accords financiers ont été réglé avec les fonds propres de la société pour tenir sous silence les victimes des exactions de H.W.)

    Ce n’est pas le premier film sur cette affaire, après L'Intouchable, Harvey Weinstein (2019) d'Ursula Macfarlane et The Assistant (2020) de Kitty Green, ne vous attendez pas à un nouveau Spotlight (2015), en effet, difficile de lui arriver à la cheville. Cependant, She Said (2022) parvient aisément à retranscrire cette incroyable histoire (les premières tentatives d’agressions d’H.W. remontent au milieu des années 90). Condamné à 23ans de prison (du moins, pour le moment, car d’autres procès verront le jour en 2023), plus de 80 femmes auront été abusées par H.W.

    A la vue de ce film, on peut néanmoins regretter qu’à travers celui-ci, Hollywood soit tenté de se racheter une bonne conscience en dénonçant ces agissements… avec près de 30ans de retard (pendant des décennies, toute l’industrie était au courant de son comportement et aura préféré fermer les yeux et courber l'échine devant ce nabab tout-puissant).

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Omg151
    Omg151

    53 abonnés 39 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    Film efficace et bien documenté.
    La mise en scène est sans fioriture et les actrice sont excellentes.
    Le film n'atteint pas le niveau d'excellence de Spotlight ou Grâce à Dieu, mais
    il a le mérite de traiter honnêtement son sujet et d'exister.
    Yves G.
    Yves G.

    1 330 abonnés 3 327 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    En 2017, les deux journalistes du "New York Times", Judi Kantor (Zoe Kazan) et Megan Twohey (Carey Mulligan), après une longue enquête semée d'embûches, ont révélé les agressions sexuelles systématiquement perpétrées depuis un quart de siècle par Harvey Weinstein.

    Réaliser un film sur une enquête journalistique constitue un double défi. Le premier est qu'on en connaît, comme ici, souvent l'issue, réduisant à néant le suspense sur lequel tout bon film est censé être construit. Le second est que rien n'est moins cinématographique qu'un journaliste en train de taper sur son ordinateur, de prendre des notes ou de passer des coups de fil, ce qui pourtant ici constitue la matière principale du film - ainsi qu'en témoigne son affiche, austère en diable.
    Pourtant, paradoxalement, ce genre de films existe et certains comptent parmi les meilleurs jamais tournés : "Les Hommes du président" (1976) sur le scandale du Watergate qui a fait chuter Nixon, "Spotlight" (2016) sur les crimes sexuels commis par l'Eglise catholique à Boston.

    Je ne sais pas si "She Said" se hissera dans ce panthéon. Mais ce film solide et efficace en possède pourtant toutes les qualités. Dès les premières minutes, on est happé par une histoire dont l'enjeu se dessine progressivement : il s'agit moins pour les deux journalistes du "New York Times" d'établir la réalité des faits, qui ne fait hélas guère de doute, que d'arriver à convaincre de témoigner publiquement les femmes agressées par Weinstein, qui redoutent légitimement que leur nom soit traîné dans la boue ou que les révélations du journal fassent pschitt.

    Maria Schrader, une réalisatrice allemande qui s'est fait un nom grâce aux mini-séries "Deutschland 83", "Deutschland 86", "Unorthodox" et grâce au film "I'm Your Man", est aux manettes. Elle a eu l'intelligence de s'entourer de deux actrices au jeu très juste.

    "She Said" coche, avec une efficacité avérée, toutes les cases du genre. Il entremêle le travail d'investigation des deux actrices avec leur vie privée. Il filme des rencontres chuchotées dans des arrières-salles de restaurants, des appels téléphoniques haletants. Il a l'intelligence de nous éviter la course poursuite qu'on trouve quasi-systématiquement au mitan de tout film hollywoodien pour lui redonner le rythme qu'il était en train de perdre. Il est accompagné d'une musique qui, sans être envahissante, en souligne les moments les plus tragiques.

    Si "She Said" m'a beaucoup plu et s'il est pour moi le meilleur film de la semaine, sinon d'un mois très riche (avec "Mascarade"), je lui adresserai néanmoins deux reproches.
    Le premier est de se terminer avec la publication du célèbre article du 5 octobre 2017, sans analyser son impact. Car, la révélation de la vérité importe moins aujourd'hui que l'impact qu'elle a sur le public, le risque existant qu'elle se heurte à un mur de silence. Comment les révélations du "New York Times" - et celles concomitantes du "New Yorker" qui enquêtait simultanément sur le même sujet et a publié quelques jours plus tard un long reportage de Ronan Farrow aux conclusions aussi explosives - ont-elles fait naître le mouvement #MeToo ?  Ou, pour le dire autrement, qu'y avait-il dans l'affaire Weinstein qui ait entraîné une prise de conscience mondiale que d'autres affaires similaires, aussi scandaleuses, n'avait pas provoquée ?
    Le second est son ambition. Les journalistes du "New York Times" ne cessent de répéter qu'elles veulent dénoncer le sexisme systémique à Hollywood. Mais leur enquête concerne Weinstein, et Weinstein seulement. En le chargeant - et je ne dis pas qu'il ne fallait pas le faire - elle risque de construire un monstre - et je ne dis pas que Weinstein n'en est pas un - qui concentre à lui seul la violence de tout un système plutôt qu'il ne la symbolise. Pour le dire, une fois encore, autrement, en se focalisant sur Weinstein, les journalistes n'ont-elles pas raté leur cible ? La réponse à ma question existe déjà : elle est dans l'immense retentissement de cette affaire, dans le Prix Pulitzer 2018 qu'elles ont obtenu, dans l'arrestation et la condamnation de Weinstein, mais au-delà dans le mouvement #MeToo qui, au delà du magnat hollywoodien, a conscientisé toutes les victimes de violences sexuelles et mis au pilori tous leurs agresseurs.
    remyll
    remyll

    159 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2022
    En citant directement et sans détour Donald Trump et Harvey Weinstein le film accuse clairement une certaine « haute » société américaine qui a longtemps couvert les agissements de criminels sexuels dès l'instant qu'il ou elle faisait partie du cercle. Ce "film-enquête" présente surtout le désarroi total, la tragédie humaine subie pendant de longues années par les femmes victimes de ces prédateurs sexuels. Le film, produit d’ailleurs en partie par l’acteur Brad Pitt, ne présente pas de vrai suspense mais il est une vision intéressante du travail journalistique au New York Times de deux jeunes femmes très investies et à l’origine d’une prise de conscience mondiale.
    Lara Jouaux
    Lara Jouaux

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Je ne comprends pas les réserves sur ce film historique, qui met en lumière de manière très
    juste l'investigation à l'origine du tournant sociétal dans la vie de très nombreuses femmes en particulier. Une enquête aussi brillante que les actrices et acteurs, et sans aucun doute que les personnes réelles qui ont inspirée ce film. Bravo et merci
    BRV
    BRV

    10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 novembre 2022
    Je partage tout à fait l'avis d'Alexandra G : film coup de poing, très instructif, très bien documenté, avec du rythme. J'ai adoré moi aussi. Quelqu'un a dit que c'était sans émotion, je ne suis pas d'accord, j'en ai ressenti, de l'émotion, surtout vers la fin.
    Cinememories
    Cinememories

    448 abonnés 1 437 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2022
    On connaît deux visages du journalisme au cinéma, outre son aspect outrancier quand il s'agit de le caricaturer comme un organisme dépourvu de sensibilité. L'un est manipulateur et l'autre salvateur, chacun dans une mesure qui lui est propre, notamment lorsqu'il s'agit du moteur narratif. Spotlight, Pentagon Papers, Network, Les Hommes du Président, Le Cas Richard Jewell et Illusions Perdues, ne sont que des exemples de cette observation, qui penche sur la tendance du scandale, surtout lorsque l'on s'aligne sur une pensée politique et nécessaire pour les droits de tous. Ici, les femmes auront leur mot à dire, bien que nous ne soyons pas étrangers du propos, qui a dès lors submergé nos conditions de vie et de travail. Maria Schrader (Vie amoureuse, I’m Your Man, la série Unorthodox) revient ainsi sur l'investigation de deux journalistes du New York Times, qui ont fait condamner peu de temps après un des magnats d'Hollywood, également à la suite d'une vague de témoignages alarmants.

    L'accusé est autant dans le décor de cette reconstitution de fiction, où l'on se porte garant des lourdes accusations à l'encontre d'Harvey Weinstein, de même que ses doublons, quel que soit le milieu professionnel visé. Son emprise à des teints sur cette affaire, qui piétine sur ses contraintes de documentation et de partage. Mais au-delà de la personnalité politique visée, c’est tout un pan administratif qu’on cherche ardemment à faire sauter les verrous. Jodi Kantor (Zoe Kazan) et Megan Twohey (Carey Mulligan) sauvegardent ainsi la mémoire de femmes, qui se sont isolées et se sont fait oublier dans leur traumatisme. Ashley Judd revient également sur ses échanges avec le journal, dans son propre rôle, qui met un accent supplémentaire à la pertinence de la profession de comédienne, brisée par les vices d’un seul homme. C’est donc dans la sororité que le récit cherche avant tout à réconforter et à adresser un regard ou simplement une écoute bienveillante.

    Le jeu du champ-contrechamp n’a rien d’excessif dans son dispositif, qui embarque le spectateur dans une compréhension mutuelle et qui n’atténue en rien la douleur portée par les victimes d’agression. On prend ainsi le temps de brosser le portrait Jodi et Megan, à différents stades de leur maternité, conjuguant sans relâche leur effort quotidien, de jour, comme de nuit et au bureau, comme au pied du berceau. La bienveillance de leur entourage leur donne également une force qui leur permet de tenir la barre, tout comme la présence de Rebecca Corbett (Patricia Clarkson) qui leur apporte tout le soutien moral nécessaire. La cause est personnelle pour ces femmes, discrètes à l’écran, mais décisive dans leur ambition. Dans un monde paralysé par l’impasse mexicaine, où tout le monde se braque dans le silence, on se mobilise une fois de plus, pour arracher un semblant de culpabilité chez les bourreaux, principalement masculins. Pourtant, ce sont celles qui ont leur arme chargée, ce sont bien ces femmes qui ont la voix qui porte et qu’on mettra au centre des discussions.

    Chercher les bons leviers à actionner passe alors essentiellement sur le jeu impeccable des interprètes, qui retire la sève dramaturgique du contexte, qui n’en a pas besoin pour émouvoir. Pourtant, il manquerait cette face cachée de la prédation sexuelle, posée sur le coin de la table et libre d’interprétation, pour consolider l’exercice de style, qui fait l’économie de la composition, afin de s’attarder sur un temps de parole précieux, souvent répétitif, mais la contraction des faits l’exige, au risque de franchir les limites de sa pertinence. En somme, « She Said » ne déborde pas de son point d’ancrage, à savoir l’hommage au courage des journalistes qui se sont battus pour une riposte féminine, dont on ne prive plus la liberté d’expression ou la possibilité de résilience. Dans le même mouvement, le sexisme implanté dans le système dévoile ses plaies, qui ne doivent pas être refermées de sitôt, afin de ne pas répéter cette marche laborieuse et exténuante.
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