Derniers Avis : Buffet Froid - Page 4

Buffet Froid est un film français atypique, et cela commence dès son titre. Avec Gérard Depardieu, Jean Carmet et Bernard Blier père de Bertrand Blier qui est le réalisateur du film, le métrage s’assure des têtes d’affiches de choix. Caractérisé par son humour noir et ses situations plus absurdes les unes que les autres, le film s’est forgé une réputation de classique français. Selon moi, c’est aussi grâce aux trois acteurs principaux qui sont réellement bons et portent cette histoire déjantée sur leurs épaules. Il n’est pas évidemment de rester crédible sur ce type de comédie et pourtant ça fonctionne très bien. Bien souvent, le comique repose sur leur approche des situations qu’ils vivent, ou sur l’absurdité de leurs réactions. En tout cas, on peut remercier la mise en scène de Bertrand Blier de mettre en valeur ce joyeux trio. Pour englober ces personnages burlesques, le réalisateur met en place une ambiance proche du film noir, car l’action se passe bien souvent de nuit dans un univers qui semble constamment vide, sombre voir même violent. Ainsi dans cette ville épurée, on semble se rapprocher par moment de la science-fiction ou du fantastique selon les scènes. L’histoire qui mêle différents genres à la fois est bien écrite, c’est jubilatoire et sans prétention. Renversant beaucoup de codes, Buffet Froid est une expérience singulière. Les dogmes sont renversés, ce qui peut en dérouter plus d’un, mais c’est ce qui fait son charme et sa force. De par son style sophistiqué et ésotérique, son humour acerbe et son sens de la narration décalé, Buffet Froid est un incontournable du cinéma français à découvrir.

J’ai adoré ce voyage macabre en absurdie . Ma première réaction : « ils ont dû se marrer à tourner ce truc ». Un numéro d’acteurs désopilant, avec des dialogues truculents ( par exemple dans la bouche d’un inspecteur : « il faut arrêter le moins possible les coupables, ils sont plus dangereux enfermés, car ils contaminent les innocents »). Un propos vraiment jubilatoire, une œuvre injustement boudée à sa sortie, les Français n’aimant pas trop le second degré. En plus, une actrice époustouflante de beauté à ses débuts : Carole Bouquet. Un cinéma d’auteur de grande classe. N’en jetez plus !

Un chef-d’œuvre d’humour noir, comédie surréaliste et inquiétante qui nous plonge dans notre univers déshumanisé, entre tours de la Défense et campagne désertée. Elle nous renvoie à nos peurs et nos solitudes de citadins modernes, avec légereté mais acuité. Un festival de réflexions hilarantes, dans un monde de tueries, énoncées avec génie par une brochette d’acteurs fantastiques.

C'est rare de voir un film d'1H30 si riche, qui déborde autant, d'idées, de répliques extraordinaires ; mais c'est ce qui transpire dans Buffet froid, le sentiment du film faussement petit. Typiquement le genre dont plusieurs visionnages sont nécessaires, rien que pour retenir les dialogues. Un film d'écriture complètement servi par sa mise en scène, qui ne se soustrait pas, mais s'adapte au ton du film, qui ne laisse pas vivre les acteurs mais qui leur donne le rythme ; qui sait choisir ses cadres de manière très précise, et un montage qui ne sur-découpe pas ceux-ci, car ils racontent déjà tout ce qu'il y a à raconter. Cela peut paraître contradictoire avec l'écriture qui reprend beaucoup de codes du théâtre (même si les décors varient beaucoup) : le fait d'insister sur certains éléments (couteau, flingue, etc), et même les dialogues au sens général, que des lignes faites pour être lues à vive voix. Cette fusion totale s'accorde bien avec l'aspect décousue de l'histoire, bien que le film soit exemplaire à ce niveau là. Il est une leçon de cinéma absurde, dont l'histoire est certes, très éparpillée, très versatile, mais qui amène des situations qui se répondent entre, qui dialoguent aussi bien que les personnages entre eux, mais de manière inversée ; les relations entre les personnages sont incohérentes (bien que cohérentes dans leurs incohérences, les incohérences initiales sont prises en compte et développent l'évolution des relations), mais les scènes non, chacune est amenée logiquement (dans la logique du film, évidemment) à se produire, et la fin est particulièrement belle sur ce plan. Le film ne parle que d'enfermement, du danger, de la violence du quotidien ; c'est ce qu'il raconte par l'absurde : de la violence comme norme, de la violence comme acquise et accepté, et du caractère mauvais de l'être humain en général. L'absurde est brillant car il ne va que dans une seule direction, ne sert qu'un but, à en lui bien ancré un propos, et c'est pour cela que Buffet froid n'est pas qu'une farce rigolarde. Depardieu qui n'a que faire du meurtre de sa femme, du meurtre d'un homme (puis d'un autre, puis d'un autre), l'assassin qui a peur des assassins (peur du même, de l'autre bien que similaire, l'homophobie au sens littéral du terme), le policier qui tue, pour qui la mort est devenue insignifiante ; le film est extrêmement appréciable avec un regard premier degré, car il très bon, mais mis à plat, il dégage quelque chose d'encore plus fort. Un excellent film ce n'est pas celui vous fait vous gratter la tête durant le visionnage, mais celui qui devient un peu plus passionnant à chaque fois qu'on en gratte la surface.

Excellent film de Blier très théâtral et peut déconcerter les spectateurs mais un vrai bijoux d humour noir avec des scènes d anthologies. C est très bien écrit et tellement bien servi par tous les comédiens.

Un trio qui fonctionne totalement, un scénario original, une réalisation de Blier totalement maitrisée ( j'aime tellement comment Blier centre ces plans c'est

Cette comédie est inégalable dans son genre et c’est ébahie, tout penaud, que l’on assiste à cet enchaînement de séquences surréaliste.
Complètement décalé à la frontière de l’absurde, cette œuvre ne mérite surtout pas d’être prise au sérieux pour être comprise.
Le Trio se côtoient dans la même tenue pour converser avec légèreté et insouciance de sujets moroses.
Tous sont enclins à des failles et démons qui les rongent (dépression, phobie, féminicide)
Plus le film avance, plus la confiance est réduite au peur et au sentiment d’insécurité notamment. On se délecte vraiment de certaines scènes hors du temps qui sont vraiment la colonne d’un film culte.

La dernière est finalement à l’échelle du plausible dans une nature rédemptrice verdoyante. Carole Bouquet y fait une apparition grandiose et mets le point finale à cette œuvre majeure de Bertrand Blier.

A savoir quel message nous fait il passer ? Es-ce un pur divertissement ou une sorte de doigt d’honneur à la société de l’époque et ses phénomènes d’exclusion et discrimination ?
Tout ce dont je suis sûre c’est que le film fut 1h30 de pur bonheur et que c’est à voir !

Ce cinquième long-métrage de Bertrand Blier, réalisé en 1979, est complètement décalé à l’humour noir très caustique. Les dialogues sont savoureux et l’interprétation du trio principal (Gérard Depardieu, Bernard Blier et Jean Carmet) reste excellente. Cependant, à force de pousser le bouchon toujours plus loin dans l’absurde, on finit par se lasser. Ceci explique certainement l’échec commercial de ce film lors de sa sortie. Bref, un délire complet qui caractérise un cinéma audacieux mais daté d’un autre temps.

Buffet froid ne rentre pas dans les cases. Il est à contre-courant du cinéma de divertissement. L'humour est noir, le meurtre est banalisé, souvent absurde, mais le film n'a aucune prétention de crédibilité. Le propos n'est pas inintéressant, mais j'ai peiné à en comprendre le sens. J'y ai vu plus le délire d'un réalisateur que la volonté d'en faire un véritable chef d’œuvre. Pour le devenir, encore aurait-il fallu surprendre davantage son public. Les personnages semblent subir les évènements, sans réelle influence sur eux. Le film manque de rythme et ne délivre aucun message subliminal. Difficile alors d'accrocher. Reste quelques bon dialogues et des acteurs fantastiques, hélas peu mis en valeur.

Le « Buffet Froid » élaboré et cuisiné par Bertrand Blier, avec Depardieu, Carmet et Blier père au service, célèbre l’absurde, l’irrationnel, l’humour noir et le cynisme. Si on est allergique à l’un de ces ingrédients, l’enchaînement des plats risque de peser lourd sur l’estomac. Les autres s’en lécheront les babines de la mise en bouche, avec Michel Serrault en guest star, jusqu’à dessert avec Carole Bouquet. Bon équilibre.

Film loufoque avec des situations suréalistes. Humour très noir. on aime ou on n'aime pas. Moi, j'ai aimé la 1ère demie heure et ensuite je me suis lassé.

Bien sur, les dialogues de Bertrand Blier sont gouleyants et le casting est aux petits oignons, mais cette farce surréaliste sur la déshumanisations des cités, si j'ai bien compris mais je n'en suis pas sur, ne va nulle part. Les années 70 ont accouché d'un cinéma contestataire et provocateur, souvent de grande qualité, mais Blier est plus doué dans l'étude des mœurs, la nature humaine, que l'analyse socio-politique. La froideur du ton, des cadres, la lacheté des personnages que rien ne rachète, pas même l'exil à la campagne ("ca me fait chier la nature, tout est vert" dixit Bernard Blier),si la vie ressemble à ce film, c'est à se prendre.

Une association de malfaiteurs surréaliste dans un scénario fait d'une cascade de cauchemars. Avec un casting de rêve : Bernard Blier, Jean Carmet, Michel Serrault et Carole Bouquet : excusez du peu ! Et des dialogues cousus de phrases à contre-emploi. Incontestablement, un coup de pied au culte.

Film inclassable, un peu surréaliste tout de même. En tout cas, on a l'impression que le réalisateur a disjoncté. Film déroutant. Humour noir. Bertrand Blier excelle à nous déstabiliser avec une mise en scène très épurée, hygiéniste, à l'image des villes nouvelles que l'on construisait à la fin des années 70. Banlieue où l'individu règne en maître, dans des cités dortoirs, impersonnelles, illustrées par le lieu du film, La Défense, en construction à l'époque. Le film peut paraître glauque, mais l'humour noir fait des ravages. Les dialogues sont excellemment bien écrits, ils frisent l'absurde, dans un style très théâtrale. Les personnages passent leur temps à nous prendre à contre-pied, dans des situations chaque fois plus incongrues et surprenantes. De plus, ils sont sublimés par les trois comédiens principaux Gérard Depardieu, Bernard Blier et Jean Carmet.

J'ai revu récemment ce film, qui m'a toujours dérouté et auquel je n'avais jusqu'alors trouvé aucun sens, comme beaucoup. Et puis en cours de visionnage, une idée m'est venue, qui a donné à ces situations plus absurdes les unes que les autres un sens puissant et incontournable. Et ma conclusion : ce film est un chef d'oeuvre de science-fiction ! Je m'explique :
Ce qui frappe de manière évidente dans ce film, c'est 1) bien sûr, la propension de chacun à vouloir tuer son prochain, parfois sans raison, juste sur un coup de sans ou à l'aide d'un prétexte, et 2) la sous-population manifeste.
Rappelez-vous : le quai de RER désert, le RER vide, la tour d'habitation quasi inhabitée, les rues désertes…
Et si une grande partie de l'humanité avait disparu ? Et si les survivants, désemparés, désœuvrés, perdant à moitié la raison, ne jouaient qu'un rôle en attendant la mort, qui pourrait sonner comme une délivrance (cf la femme de Depardieu, spoiler: morte avec cet apaisement dans le regard
). On peut imaginer aussi que l'holocauste est encore en cours, et qu'ils sont tous condamnés à terme… De quoi relativiser la mort.
Ces survivants seraient totalement détachés de la vie, ne sachant s'ils doivent redouter la mort ou bien l'appeler de leur vœux… Le fait de tuer quelqu'un ne serait pas vraiment un crime, puisqu'on qu'on donnerait paix et soulagement à la victime, et serait facilement pardonné, et même compris, et même apprécié (cf les réactions de soulagement de la bande des 3 lorsque Leonard leur demande spoiler: d'assassiner quelqu'un
).
Je lis beaucoup de commentaires parlant de déshumanisation. Moi je les trouve très humains ces personnages, démonstratifs, bavards, émotifs. Parler de déshumanisation est une erreur, c'est juste le rapport à la mort qui est étrange dans ce film. On donne la mort pour voir la réaction de l'autre, des autres, pour en apprendre un peu plus sur la sienne, prochaine, inévitable, pour l'apprivoiser.
Revoyez ce film avec en tête les hypothèses que j'ai faites, tout cela vous paraîtra plus clair.
Ce film, véritablement unique en son genre, est une chronique de la fin de l'humanité.