Après le léger « Sens de la Fête », Toledano et Nakache retournent à un sujet sérieux, qui a priori ne prête pas à rire. « Hors Normes » se centre sur le quotidien de deux responsables d’associations, qui tentent d’encadrer de jeunes autistes dont plus aucune institution ne veut. Thème délicat, mais c’est oublier que le tandem de réalisateur & scénariste comptent parmi les meilleurs faiseurs de cinéma français populaire de ces dernières années !
Clairement, les deux compères ont ici opté pour une approche avant tout dramatique, par ailleurs inspirée d’événements vécus. Evoquant une variété d’autismes, le dévouement sans faille des chefs d’associations croulant sous les problèmes, ou un système de santé qui démissionne. Le tout avec une mise en scène poignante et très sobre, voire grisâtre, qui visuellement ne semble pas offrir beaucoup d’espoir.
Pourtant de l’espoir il y en aura, principalement à travers les personnages, plus optimistes que ce que le récit ne laisse croire. A ce niveau, l’interprétation est au top. Vincent Cassel, très touchant en chef fébrile qui dévoue sa vie entière à sa cause. Reda Kateb en comparse plus posé, souvent professoral avec ses équipes issues de milieux défavorisés, mais de bon entrain. Et une ribambelle de seconds rôles attachants, dont certains joués par de vrais autistes.
Tandis que le duo se permet à l’occasion quelques moment humoristiques réussis, qui permettent d’équilibrer la sauce.
J’aurai en revanche deux petites réserves, qui ne gâchent en rien l’expérience. Beaucoup de sous-intrigues amorcées, mais qui ne seront jamais vraiment explorées (la romance de Dylan, les tentatives de relation de Bruno, les problèmes financiers de l’association…). Et des personnages de haut fonctionnaires inspecteurs un poil caricaturaux. Je comprends l’idée de montrer le décalage entre ces costards cravates énarques, et des gens de l’associatif, néanmoins c’est un peu excessif… et en déphasage avec le final, par ailleurs attendu.
Toutefois, « Hors Normes » demeure un bien joli film !