Dominik Moll est un réalisateur rare mais précieux. Les scénarios des thrillers qu’il écrit en compagnie de Gilles Marchand qu’il a rencontré à l’HIDEC sont parmi ce qui se fait de plus passionnant au sein d’une production française à la créativité un peu atone depuis un certain moment qui ressemble désormais à une éternité. Inspiré du roman éponyme de Colin Niel, ancien ingénieur des eaux et forêts reconverti dans l’écriture de romans noirs, « Seules les bêtes » mélange avec dextérité suspense, angoisse, étude de caractères mais aussi humour sur fond de détresse d’un monde rural largement oublié par des élites politiques et financières résolument tournées vers la mondialisation débridée des échanges. Une mondialisation qui sera très habilement convoquée pour rappeler au spectateur qu’à des milliers de kilomètres des causses du Massif Central, l’image virtuelle d’une jeune femme qui se languit puis se trémousse sur l’écran d’un cultivateur (Denis Ménochet) en dérive sentimentale peut prendre une toute autre forme. Dominik Moll s’il tourne assez peu, connaît désormais parfaitement son affaire et sait conduire le spectateur où il doit se rendre pour tout à la fois se divertir et s’interroger sur un monde qui décidément ne tourne plus très rond. On notera la performance très convaincante de Valeria Bruni-Tedeschi qui n’en finit pas de surprendre. Le reste du casting relativement jeune et parfaitement dirigé est à la hauteur des deux aînés qui les encadrent. « Seules les bêtes » nous rappelle urgemment via un thriller enneigé que nous ne sommes encore des humains.
Génial, ça commence comme un téléfilm d'Antenne 3 et ça se révèle être bien plus que ça. Une histoire d'arnaque et d'amour avec différents point de vue pour finir en beauté par une leçon de vie.
spoiler: J'étais séduite par la photo du début - la neige, le vide .. puis les paysages désertes et grandioses. Tout commençait bien avec ces personnages enfermées avec leur bêtes, leur horizons limités, leur manque de communication. La structure de base - ou le même histoire était montré par la perspective de plusieurs personnes - est classique mais efficace.
Puis rien n'allait plus: les personnages manquent de profondeur et surtout: je me suis noyée dans un scenario complètement improbable et artificiel - un succession de scènes l'un encore plus invraisemblable que l'autre. Avec, à la fin, pas de denouement libérateur ou soudain tu comprends la génie du script. Malheureusement, il n'y avait pas de génie - juste l'hasard. Vraiment dommage - car l'idée de base était intéressante.
Un thriller particulièrement bien construit, mené et original - la cyber-anarque et séduction depuis l'Afrique restant un sujet très peu abordé au cinéma. Ici, il l'est, et de manière très inspirée. Rendons aussi hommage au roman de Niel que le film adapte. Sinon, en plus de l'intrigue policière, "Seules les bêtes" propose un panomara assez glaçant et juste d'une série de relations contemporaines ratées et décevantes. L'interprétation s'avère en outre de première qualité, Denis Ménochet criant de réalisme en tête. La mise en scène, le montage et la musique se révèlent eux très soignés et rendent bien justice à un scénario implacable et d'une efficacité redoutable, tout en changements de points de vue subtils et doté d'une fin totalement imprévisible et maligne. Cela donne envie d'essayer d'imaginer un polar, tant on se rend compte comme ce genre peut diagnostiquer une société et ses anomalies - ici, notamment l'incommunicabilité croissante dans les foyers, le degré de solitude exponentiel en Occident, tout comme le mal que peuvent causer les réseaux sociaux, la vie virtuelle et la cybercriminalité. Prenant et intelligent, le film s'impose sans doute comme le meilleur de Dominik Moll.
un thriller bien ficelé et plein de surprise qui démontre aussi bien le vice et la cupidité des hommes face a à l'amour et l'argent. les acteurs sont brillants, le cadre choisi renforce vraiment le calme troublant qui règne dans cette histoire. un petit chef d'oeuvre avec une fin peut etre un peu trop cliché mais la boucle est bien bouclée. comprendra qui voudra.
Film à tiroirs captivant tant qu'on s'acheminait vers une fin vraisemblable. Il aurait fallu arrêter le film juste après les dernières révélations et s'en tenir à cela.. c'eut été parfait sans ces dernières minutes ridicules. On ne comprend vraiment pas pourquoi le réalisateur a coulé son film à la fin...Comme un superbe tableau qu'on lacère. Décevant.
Tres intéressant film qui commence comme Fargo à la française dans la neige perdu au milieu des montagnes pour finir sur un film inattendu sur l'époque dont laquelle nous vivons avec ces rêves et désespoirs..À voir un bon exercise de style réussi pour Dominik Moll
Ménochet au régime, Calamy une vraie calamité, pétard, le cinéma Français s'enfonce encore plus profond que je ne pouvais l'imaginer. Va falloir arrêter l'exception culturelle et toutes ces niaiseries pour qu'émerge enfin un cinéma qui a des choses à dire avec de vrais comédiens. Moll tu déçois pépère.
très bon parti pris de montrer une même scène sous l'angle de chacun des acteurs...très beaux paysages jouant sur le contraste entre la moiteur de la côte d'ivoire et le froid glacial du massif central. Les interprètes sont justes.
On peut regretter certains choix de cette adaptation de l'excellent roman de Colin Niel, ainsi que certains raccourcis, mais ces derniers étaient sans doute nécessaires. Le film reste cependant un très bon suspens, bien qu'inférieur à celui orchestré par notre ami Harry - qui fit la gloire du cinéaste il y a 20 ans déjà - dans le même esprit d'étouffement paranoïaque. Les décors naturels sont parfaitement utilisés tout comme les intérieurs suffocants, et les comédiens défendent remarquablement leur personnage (mention spéciale à Ménochet et à la toujours épatante Laure Calamy).
Un thriller-puzzle français très bien construit avec sa division en plusieurs chapitres, centrés chacun sur un protagoniste, et qui se croisent. Parfois un peu glauque ou un peu noir (spoiler: Joseph qui dort avec un cadavre, Michel qui perd toute lucidité et presque sa raison en plongeant dans la combine d'une fausse-relation amoureuse à distance ) mais l'intrigue est prenante et comme tous les puzzles, le plaisir est présent quand on pose la dernière pièce.
Je suis désolé mais le film m'a surtout fait rire. L'enthousiasme et l'humour des brouteurs étaient communicatifs, c'est d'ailleurs le meilleur segment du film, c'est entièrement là bas qu'il aurait fallu tourner, avec des acteurs qui jouent correctement, et enfin un peu d'animation après les mornes causses et leurs mornes habitant. Le reste est un film français c'est-à-dire un mélange d'invraisemblances, de platitudes, de personnages antipathiques et de mauvais acteurs, cabotin ou neurasthéniques, toujours fâchés avec l'élocution/articulation, à l'exception de Denis Ménochet. Le scénario n'est pas inintéressant mais repose, à l'approche du dénouement, sur de trop grosses facilités pour être pris au sérieux, mais peu importe: une fois compris que j'étais là pour m'amuser je n'ai pas boudé mon plaisir. Ha cinéma français...encore!