Bienvenue à Nase Vegas. Enrôlez-vous donc dans cette armée aux personnages aussi profonds que des pataugeoires : des profils écrits à la va-vite sur un bout de table, pas de réelle empathie pour aucun rôle, dont le principal mal tenu par Dave Bautista, absent. Et surtout un scénario pitoyablement pompé sur Peninsula (déjà pas une réussite, était-ce une bonne idée de le mettre au micro-ondes ?) : l'équipe triée sur le volet qui doit aller dans une enclave dominée par les zombies pour récupérer un magot au profit d'un riche... Peninsula, quoi. Peut-être Zack Snyder avait-il ce scénario dans ses cartons depuis plus longtemps (comme un parent lointain de son remake de Zombie qui l'a fait connaître ?) mais on ne peut s'empêcher de comparer au visionnage. Et de trouver le temps long, très long. Les 2h28 nous ont écarquillé les yeux au fur et à mesure que l'intrigue lambinait, qu'elle préférait les longs dialogues creux à de petits approfondissements (même cinq minutes) des personnages, pour les extirper de leur place de "chair à canon" dont on se fiche ouvertement ("Ah, il s'est fait croquer ? Bon. Next.") et vite cernés : le méchant tellement bas de plafond qu'il sabote fatalement sa propre mission, la gamine dont la mention "Final Girl" clignote presque sur son front, Ludwig (le serrurier de Army of Thieves) qui assure le service comique à lui tout seul (la répartition semblait trop compliquée), et Bautista, impassible, au milieu, un chouette panel de personnages qu'on nous a offert là. Côté zombies, Snyder a tellement changé la recette sans jamais la goûter que le rendu est un mix improbable : on valide les tentatives de sortir du carcan "zombies qui marchent lentement et sont écervelés", comme ici les zombies en "hibernation" (comme les infirmières de Silent Hill), et leur classement en plusieurs catégories (à la Zombieland 2, oui ce film sent souvent le réchauffé micro-ondes) dont des chefs qui sont malins et veulent convertir plutôt que manger... Mais pourquoi ? Ont-ils un plan d'invasion ? Comment sont-ils devenus Alphas plutôt que Bêtas (les premiers infectés ? Les derniers, profitant d'une mutation bénéfique du gêne ?) ? Pourquoi gardent-ils leurs victimes si longtemps avant de les convertir (à quoi cela sert-il, si ce n'est risquer qu'ils s'échappent ?) ? Bref, beaucoup d'interrogations sans réponse ou même une piste de réflexion, on a cette amère impression que Snyder a pioché des idées à droite et à gauche, sans rien en faire. Patchwork d'idées de films déjà sortis, aux personnages inintéressants qui meurent dans l'indifférence la plus totale, Army of the Dead ne vaut pas que vous y laissiez un jeton.