D'un coté, un slow burn entendu, minimaliste et oppressant, d'une énième variation classique d'un thème rebattu de l'épouvante cinématographique. Des fantômes, un deuil et une baraque isolée. D'un autre, c'est propre, beau, prenant, élégant, sensible et parfaitement maitrisé. Et Rebecca Hall en gros plan est réellement captivante. Une toute petite série B classique d'auteur appliqué, qui rappelle sobrement tout plein de truc de ces 20 dernières années, s'amusant à en détourner malicieusement les codes et les stéréotypes balisés, pour mieux nous surprendre avec un suspens de thriller plus que d'épouvante. Une œuvre d'exploitation brumeuse, étrange et envoutante, qui se cache sous une fausse banalité de routine, et qui a sa propre patte et son petit caractère, sachant distiller jusqu'à la fin un mystère à minima intrigant, qui vous fera douter constamment de toutes vos théories, en ne cessant de vous lancer sur des fausses pistes. Bref, un vrai bon moment aux standards élevés. Même si au final, c'est pas fou fou et déjà vu. La mise en scène de la demi-mesure fait tout le sel du film. Et si la subtilité, l'intimité, la lenteur et la narration d'un certain cinéma d'horreur des années 70 ne sont pas votre à gout, vous pouvez éviter.