Derniers Avis : Dans un jardin qu'on dirait éternel - Page 3

Très beau film, la cérémonie du thé est un moment solennel, sacré. C'est au final une thérapie, un apprentissage vers le chemin de la confiance en soi. Mais c'est aussi une belle leçon de vie sur l'importance et l'éternité du moment présent. On ressort de ce film ému mais aussi apaisé. À aller voir!
"Une journée n'arrive jamais deux fois". "Nourrissez vos yeux" Maître Takeda

J’ai eu un coup de cœur pour cette comédie dramatique que j’ai trouvée excellente. Il y avait une véritable zenitude durant la séance. Une relaxation de l’esprit incroyable. Certains pourraient trouver ça lent, et ennuyeux, mais pour ma part j’étais conquis. Durant ce film, j’avais l’impression de rentrer en communion avec la tradition Japonaise. J’avais entendu parler que la cérémonie du thé était importante chez eux, mais je ne m’imaginais pas cette complexité et surtout la beauté qui en ressort. Une découverte géniale. On va voir l’apprentissage que va faire Noriko. L’actrice Haru Kuroki est remplie de talents pour nous faire vivre cela. Cet art devient un épanouissement spirituel et on ressent cette plénitude. Cela va s’accompagner par des plants tout simplement sublimes. Chaque séquence est réfléchie au millimétré pour refléter à la perfection la poésie qui ressort de cette tradition. La bande sonore va aider à vivre cette immersion. On est plongé dedans. Durant tous les passages de cérémonie du thé, donc une majorité du temps, on ne va faire qu’un avec cet instant. Il y a aussi un rapport intéressant avec la nature et la manière dont sa contemplation va transcender les émotions. J’en ai profité pour voyager avec plaisir dans les contrée Nippone. Alors certes, on va voir juste la vie quotidienne, mais ça m’enchante toujours. Et même si le scénario n’est pas développé, l’important n’est pas là.

Noriko pourrait être la cousine japonaise de Frances Ha. Dans un jardin qu'on dirait éternel est un film sur une double initiation, l'entrée dans l'âge adulte et l'initiation au rite du thé, gestuelle ô combien subtile. Le film évoque avec délicatesse les difficultés que certains jeunes peuvent rencontrer avec leur identité, l'impression d'être à côté de leur vie, la douleur de ne pas être la personne que l'on désire. Avec son mentor, Noriko construit une parenthèse protectrice où elle parvient à saisir par bribes le sens véritable de cette sagesse de la ritualisation. Le film met en scène la très belle immuabilité apparente du jardin. Les cérémonies créent de la répétition mais aussi des glissements. Vers l'expérience, vers la saison nouvelle, et entre générations. Des femmes entre elles, tendues par l'effort et atteignant la sérénité, par moment au moins. Des hommes très rares. On attend, on guette.

Préparer le thé est un art.

Un long apprentissage où le résultat n'est pas l'unique finalité. Les gestes et la symbolique associée sont partie prenante du cérémonial. Les gestes sont le reflet d'une approche philosophique, des saisons, des éléments, des ingrédients.

Ceci ne peut générer qu'un film où l'on s'immerge ou non. Un film où l'histoire importe peu. Un film qu'il faut prendre comme un apprentissage.

Je l'ai pris ainsi et j'ai adoré.

Je ne vous cache pas qu'il n'était nullement prévu au programme, ce « Dans un jardin qu'on dirait éternel », vu uniquement pour faire plaisir à une personne en ayant fait sa priorité du maigre programme actuellement dans les salles obscures. Il est difficile pour moi de critiquer un tel film tant celui-ci n'est pas forcément le cinéma que j'aime, devant lequel je ressens du plaisir. Cela écrit, au vu du synopsis pour le moins peu excitant, je dois dire que ce n'était pas si mal. Esthétiquement, d'abord, même si ce n'était vraiment pas ma plus grande crainte : que ce soit le travail sur la lumière, la construction des plans, une photographie du plus bel effet ou cette manière de saisir les décors intérieurs comme extérieurs avec beaucoup de grâce, la réussite s'avère stimulante pour les sens, à l'image d'une bande-originale aussi discrète qu'élégante. Si Tatsushi Omori est donc un technicien de talent, j'avoue être moins convaincu par celui qu'il a pour raconter une histoire. Alors c'est vrai : je me suis beaucoup moins ennuyé que je le craignais, même si ce rythme lent, parfois contemplatif a de quoi lasser quelque peu le spectateur, notamment à travers les multiples démonstrations concernant l'art du thé, certes logiques au vu du propos, mais quand même assez longues et omniprésentes : au moins le réalisateur a t-il eu la bonne idée d'y intégrer un peu d'humour. Je suis encore plus circonspect sur toutes ces citations se voulant « profondes » tenant surtout de la banalité spoiler: (le récurrent « chaque jour est un bon jour » en tête)
, toujours dans une logique « émerveillons-nous de la beauté du monde » certes sympathique mais très limitée, témoignant probablement aussi, à divers niveaux, de l'importante (trop?) différence entre nos deux cultures. Sans doute aurait-il fallu aussi donner plus d'importance aux personnages entourant l'héroïne, puisqu'hormis ses parents, sa cousine et, bien sûr, madame Takeda, peu trouvent réellement leur place dans l'histoire, se contentant souvent de brèves apparitions. Dommage, car si la relation de Noriko avec son enseignante ne m'a pas vraiment touchée, trouvant le comportement de cette dernière trop distant voire légèrement contradictoire, celles avec sa cousine et ses parents ne manquent pas de charme lorsqu'elles apparaissent à l'écran. Reste une sensible réflexion sur le temps, certes un peu bateau, mais suffisamment douce à travers ce joli portrait de femme pour qu'on y adhère un minimum, comme en témoigne les propos de l'héroïne sur spoiler: « La Strada », vu beaucoup trop jeune avant qu'elle ne le redécouvre avec émerveillement
. Qui sait, peut-être moi aussi redécouvrirais-je dans quinze ans ce film délicat avec un regard nouveau, même si je crains que celui-ci reste un peu trop éloigné de mes goûts habituels...

Avec ce film, l’art de préparer le thé révèle les secrets d’une sagesse au plus près d’une condition humaine exigeante et bienveillante.
Le moindre geste doit être élégant et à force d’être réfléchi permet à l’âme d’être attentive au monde, aux saisons, à la pluie, aux saveurs, au silence, aux autres.
« Chaque jour est un bon jour ». Un bol pour l’année du chien ne servira que tous les 12 ans.
La maîtresse du thé est l’actrice des « Délices de Tokyo »
http://blog-de-guy.blogspot.com/2016/03/les-delices-de-tokyo-naomi-kawase.html
Tant de simplicité permet d’accéder à la complexité en prenant la mesure du temps.
Délicatesse, méditation, attention, poésie, beauté, bonté, respect, sérénité, répétition.
Le titre dit bien : « qu’on dirait éternel », on voit le jardin par les portes coulissantes à franchir en faisant attention. La nature dicte le récit et les femmes mettent de la grâce dans chaque mouvement. « Oui ».
On en oublie les clameurs du présent et cette œuvre conçue avec l’amour du travail bien fait, en accord avec son sujet, se déguste comme les gâteaux originaux qui se prennent avant la boisson attentivement préparée, accordée aux circonstances.
Les traditions les plus codées permettent à une jeune fille de ce siècle, de surmonter les obstacles en évitant de tomber dans une zénitude niaise, pour devenir maître de sa vie.

Un moment délicieux
Le jardin qu'on voit peu semble magnifique
La tradition au Japon est tjrs bien vivante pour notre bonheur

Un jardin qu'on dirait éternel est un Paradis, où le Temps est un cycle répétitif de saisons, où les gestes sont répétitifs, où les questions ne trouvent pas de réponse. Jardin "suspendu" et utopique, contenant d'éléments poétiques en équilibre entre eux, rassurants. Un moment fraîche suivi d'un moment tendre, suivi d'un moment où même le rire est léger. A vivre comme un temps de repos mentale, comme une méditation, comme un ressourcement...apportez des bonbons, ce sera encore plus doux!

Un film d'une grande finesse, grand maîtrise de la mise en scène, presque kilométrique, sans faute. Des personnages bien dessinés et joues. L'art du thé très bien expliqué et monté. Finalement j'ai senti un petit manque à la fin du film et aussi une surprise découvrant ce que l'on nous avait occulté sur la vie des personnages au long de l'histoire. Une pépite de beauté et douceur. ....

La première partie peut agacer par la préciosité de son ton et un rituel culinaire que l'on a déjà maintes vu au cinéma, chez Gabriel Axel ou Naomi Kawase par exemple. Et puis le métrage glisse vers davantage d'émotion dans la seconde partie, dès que le scénario bifurque sur les tourments du personnage principal. Au final, ce joli film japonais n'a pas la puissance des chefs-d’œuvre de Ozu ou Naruse mais se laisse voir avec un plaisir certain.

Un film délicat, qui s'attache à chaque détail pouvant souligner le côté structurant et apaisant du rituel et de la tradition. Sans pour autant en occulter les aspects pesants, mécaniques: Ces rites dont parfois même la raison d'être a été oubliée. Un jardin qu'on dirait éternel est aussi le temps d'une réflexion sur l'estime de soi face à la concurrence ou plus justement le besoin de comparaison.
Une fable sensorielle en univers féminin (où la présence des hommes se devine au travers de fractures), racontée au fil des saisons et des innombrables variations des clapotis de l'eau.

Ce film est splendide! Au delà de la cérémonie du thé, c'est une leçon de vie que nous offre ce film, qui n'ayons pas peur des mots, est un chef d'œuvre.

Un très bon film!
Incroyable de construire un film entièrement autour de la cérémonie du thé et d'arriver à autant nous charmer et nous faire ressentir les transformations qu'occasionne ce rituel sur la protagoniste.
Un film simple, doux, humble, charmant, souvent drôle puis poignant.
Un film qui souligne au passage , mine de rien ,la condition des femmes au Japon. Une société dont on admire la pérennité des traditions zen mais qui étouffe singulièrement encore les individus.
Une grande douceur nous traverse et nous inonde. Un film qui fait du bien.

Juste magnifique ! Lenteur, poésie ... bel éloge du "Carpe Diem". Un film apaisant, on en sort Zen !

Après avoir vu ce film, je l'aurais bien renommé "lavage de cerveau mode d'emploi ".
La préparation du thé est un rite où chaque geste à une importance capitale et doit avoir une précision sans concession. L'héroïne principale du film aborde l'âge adulte sans projet bien défini. Elle se laisse happer par sa professeur-gourou et devient une disciple sans autre désir qu'obtenir des signes d'approbation de sa cheffe de secte. 20 ans plus tard, elle domine tous les rituels de la préparation du thé, elle a laissé filer toutes les opportunités de construire une vie personnelle, elle est sur le point d'assurer la relève, et de broyer à son tour dans un style doucereux, des personnalités peu affirmées .