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    Les Misérables
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    AZZZO
    AZZZO

    268 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 novembre 2019
    Ladj Ly a réalisé un film fort. C'est rythmé, réaliste et sa narration évite le manichéisme. Il n'y a pas la tension permanente de "Ma cité va craquer" mais un tableau pertinent des nouveaux rapports de force au sein de certains quartiers. Bien-sûr, la banlieue ce n'est pas que cela, et on y trouve une richesse humaine extraordinaire, mais Ladj Ly veut montrer comment des gens normaux peuvent se retrouver dans des situations hors normes et hors légalité. Et en cela, c'est parfaitement réussi.
    Sylvain M.
    Sylvain M.

    8 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    Ultra-prenant, la plupart du temps amusant et le reste du temps très grave. On se laisse complètement bercer, sans vouloir trop partir car les situations dont on parle sont trop proches de nous.
    patosud26
    patosud26

    92 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2019
    J'avais un peu peur en allant voir Les misérables, que le réalisateur nous montre une banlieue édulcorée, peuplée d'angelots, victimes de la violence policière, auxquelles s'ajoutent celles de notre société et du climat social particulièrement violent pour ceux qui y habitent.
    Mais ce n'est pas du tout ça. Nous avons des gosses de banlieue, qui loin d'être angéliques, font des conneries. Pas des trucs bien grave, mais des conneries quand même. Mais ce n'est pas d'eux que vient la violence, la vraie, mais des policiers, deux d'entre eux surtout, l'un débarquant tout juste d'un monde rural et portant encore en lui, la conviction qu'il est là pour protèger et servir. Et cette violence engendre la violence. C'est fou comme ce film montre que la violence ne peut être la solution et que lorsque la police est violence, elle montre juste un abus de faiblesse. Et cette faiblesse est aussi celle des gouvernants, des politiques, des ministre de l'Intérieur... C'est un film à voir et c'est assez rare que je dise ça d'un film français. Quant à la fin, elle est magistrale, car chacun l'interprétera comme il l'entend.
    cosette2010
    cosette2010

    44 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2019
    Le film est très fort. Il n'est ni manichéen ni naïf, ce qui lui donne toute sa valeur. Les questions sont posées. Le film ne prétend pas y répondre, il montre un engrenage infernal de haine et de violence, qui pourrait être évité.
    Cynévore
    Cynévore

    45 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2019
    Les Misérables, c'est le tableau glaçant des "quartiers chauds" de la République, pour ne pas dire bouillants. C'est la chronique en images de trois policiers qui patrouillent dans une ville rongée par les larcins et la guerre de gangs. Le tour de force de Ladj Ly vient de la forme quasi documentaire qu'il adopte pour son film. Impossible de se reposer sur des effets de manche pour prendre les événements à distance. Si la première partie a une tournure très descriptive, profitant de ce temps pour exposer la personnalité de ses personnages et nous permettre de s'attacher à eux, la deuxième partie montre les choses dégénérer et s'embraser dans une violence bien sentie. Le style est simple, efficace, authentique. C'est une mise à nu de ces banlieues, pleine de nuances, de contrastes et de pudeur. Enfin un film sur les banlieues qui aime mieux les montrer qu'en "discuter" verbeusement ! C'est un visionnage dont on ne ressort pas indemne.
    Printis V.
    Printis V.

    16 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2019
    Superbe film qui illustre ce que devrait être la relation entre les jeunes de banlieue et les forces de l'ordre au travers d'un personnage exemplaire.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 146 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2019
    Ces « Misérables » se concluent par une citation de Victor Hugo.
    Réflexe évident au regard du titre.
    Démarche cohérente au regard du propos.

    Moi j’ai décidé d’amorcer cette critique par une adresse lancée à Abdellatif Kechiche et à Jacques Audiard.
    Une évidence aussi pour moi, surtout que je repense aux récompenses qui ont été distribuées ces dernières années à « L’Esquive » et à « Dheepan » ; deux films sensés parler de nos banlieues.

    Alors voici.

    Cher Abdel et cher Jacques,

    Je vous invite cordialement à aller voir « les Misérables » et à réfléchir.
    Réfléchir au cas où l’envie vous reprendrait de parler de banlieue.
    Allez voir et constatez par vous-mêmes.

    Constate, cher Abdel, qu’il est possible de parler des habitants de la banlieue avec humanité sans pour autant sombrer dans la bluette féérique et occultante. On peut montrer des jeux, de la tendresse et de l’amitié, sans oublier pour autant le repli sur soi et les petits larcins.
    Constate aussi, cher Jacques, qu’il tout aussi possible de parler de caïds et autres Frères muz sans pour autant sombrer dans la caricature outrancière et risible.
    Mais surtout, messieurs, à côté de tout ça je porte également votre attention sur un détail qui n’en est pas un.
    Je porte votre attention sur le fait qu’on puisse parler de banlieue sans oublier de faire du cinéma.

    Alors certes, le début fait peur tant il rappelle les procédés cache-misère du cinéma à la française. Cadre chaotique peinant à construire un espace et une dynamique. Photographie sans relief. Seul le sujet est roi. Un sujet que le cadre suit péniblement, sans idée.
    Un sujet d’ailleurs qu’on n’a pas manqué de peinturlurer aux couleurs nationales. Une banlieue des fantasmes. Celle qui chante la Marseillaise et qui fait corps avec le reste de la patrie. La banlieue que tu aimes peindre, Abdel, pour tous tes copains du Palais du Châtelet. Mais une banlieue qui n’existe pas. Du moins une banlieue qui n’existe plus à part, peut-être justement, lors de ces rares instants de communion sportive…
    Mais bon, à croire que c’était un clin d’œil que Ladj Ly t’adresse à toi, Abdel, puisqu’une fois la fête finie, c’est une autre banlieue qui soudainement se dessine.

    Certes, la caméra au poing restera présente, quasiment systématiquement., et cela jusqu’au bout. Mais si au départ elle singe maladroitement un « The Wreathler » sans trop le comprendre ; suivant des épaules qui parcourent un espace dont on ne voit finalement pas grand-chose, au bout d’un moment l’aisance arrive. Les idées fusent.
    La caméra devient l’occasion de transiter d’un espace à un autre, marquant parfois les ruptures folles qui peuvent se générer entre une rue déserte et une planque de camés, entre un pied d’immeuble et une cage d’escaliers coupe-gorge, entre un toit d’immeuble minérale et une soudaine envolée radieuse au dessus des immeubles.

    En d’autres mots, des misérables « invisibles » auxquels des Louis-Julien Petit font croupir le cinéma social français, Ladj Ly les hissent progressivement vers, non pas vraiment vers un équivalent hugolien de cinéma – certes – mais au moins jusqu’à atteindre du bon Ziad Doueiri, voire même carrément jusqu’à côtoyer vers la fin une sorte de « The Pusher » refnien.

    Mais je pense que ce qui devra le plus attirer votre attention, chers Abdel et Jacques, c’est cette capacité qu’à ce film de s’enrichir en permanence en multipliant les points de vue, sans oublier de les structurer autour d’un axe directeur commun. Ainsi voit-on les choses sous de multiples facettes, mais sans jamais perdre de vue le rythme ; sans jamais perdre de vue qu’au cinéma on raconte aussi des histoires. Or des histoires, c’est très différents que de tenir des discours.

    Car de discours, il est certes bien question dans ces « Misérables ».
    Mais ce discours ne distribue ni les bons ni les mauvais points. Il nous invite juste à regarder les choses différemment. Le temps est peut-être venu de comprendre qu’il n’est plus nécessaire de rechercher qui sont les responsables entre les gamins des cités, les flics, les caïds ou les frères muz. Le temps est au contraire venu de questionner l’endroit.
    Ce lieu.
    La banlieue.
    Ce lieu qu’on sait nous montrer alternativement à hauteur d’hommes mais aussi avec distance ; comme un ensemble de groupes antagonistes ou bien comme une multitude d’individualités.
    Un lieu de vie. Un lieu de mort aussi.
    Un lieu riche en tout cas, où chaque minute passée, chaque événement rajoute une épaisseur à cet écosystème bien complexe.
    Une démarche qui d’ailleurs n’est pas sans rappeler, aussi bien dans le fond que dans la forme, celle de « The Wire »

    Et voilà qu’à tout cela vient se mêler un étrange hasard.
    Il a fallu que ces « Misérables » sortent quelques semaines juste après le très corrosif « Joker ». Et s’il est évident que le film de Ladj Ly ne peut rivaliser en termes d’inventivité et de rigueur plastique avec le film de Todd Phillips, au moins partage-t-il avec lui cette intelligence et cette énergie si agréable à voir et à sentir sur l’écran.
    Un regard large qu’on offre plutôt qu’un discours biaisé qu’on assène.
    Pas de méchants. Pas de gentils.
    Juste des individus qui essayent de faire ce qu’ils peuvent mais qu’on pousse à bout.
    Et qui craquent.

    Alors voilà, chers Abdel et Jacques, à quoi ça ressemble du cinéma sur la banlieue.
    D’abord on y retrouve pas mal de cinéma dedans, et ce n’est jamais désagréable.
    Et puis ensuite et surtout, on y retrouve de la banlieue. De la vraie. Pas celle de ton enfance, Abdel. Pas celle des années 60 et 70 que tu fantasmes avec l’âge et l’éloignement. Pas celle non plus de ton journal télévisé, Jacques.
    Au final, il apparait assez évident que le meilleur moyen de faire un film fort sur la banlieue reste encore celui de l’honnêteté et de l’humilité. Honnête en n’occultant rien. Humble en n’oubliant pas qu’avant d’être un prophète, on est avant tout un conteur.

    J’espère d’ailleurs que vos copains du Palais du Chatelet sauront le comprendre aussi.
    Expliquez leur bien, parce que ça n’est pas toujours évident pour eux.
    Et s’ils hésitent, rappelez-leur qu’avant de récompenser vos erreurs, ils avaient jadis su voir la beauté de « La Haine ».
    Alors qu’ils voient désormais la beauté brute de ces « Misérables. »
    A défaut d’être du bon Hugo, au moins c’est du bon cinéma…

    Cordialement les potos,

    HG
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 novembre 2019
    C'est un premier long métrage de fiction, très brillant que signe Ladj Ly. Pour aller fréquemment en banlieue. Je peux vous dire que ce film transpire la réalité. J'ai fortement apprécié la nuance du réalisateur. Il n'a pas pri parti... Les policiers ou la jeunesse banlieusarde sont livrées à eux mêmes. Dans des territoires oubliés par l'état. Les acteurs sont excellents et le rythme parfait. On ne tombe pas dans le misérabilisme... Car la problématique est plus profonde que cela. Ce film questionne et surtout va vous transmettre des émotions.... Bravo ça fait du bien.
    garnierix
    garnierix

    197 abonnés 413 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    Dans ces Misérables, il n’y a ni Jean Valjean ni Gavroche, mais on y cite Victor Hugo qui déclare au sujet des mauvaises herbes et des mauvais hommes, qu’il n’y a que de mauvais cultivateurs. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de bon cultivateur ––on le sent dès le début du film, qui veut que ce soit le nouveau venu dans la police. Le film est donc une journée ordinaire, ou deux, dans un quartier difficile, entre la police, les caïds et les jeunes ––et un cirque, qui justement fournira le prétexte à une flambée de violence (donc le prétexte n’est pas social, ce qui change et qui est intéressant, mais la suite l'est). Violence qui est là, comme depuis la nuit des temps, surgissant au milieu des jeux, des rires et des joies, selon la tradition primitive du bouc émissaire (toujours actuelle), sur lequel il est bon que se déchaîne la tribu. Dommage que Jeanne Balibar, la chef de la police, n’apparaisse que pour rappeler qu’elle est contre les "comportements inappropriés", mais on s’en souvient quand même pendant tout le film, puisque tout n’est que comportement inapproprié, du début à la fin, quelle que soit la tribu (sauf chez le bon cultivateur). Film sacrément bien ficelé, dont on sort essoufflé, peiné, meurtri, mais pas seulement… Quelqu’un a dit que le meilleur des livres est celui dont le lecteur en fait la moitié; on pourrait le dire à l’identique des films, rares, comme celui-là, qui se termine sur une image qui n’est pas la fin de l’histoire ––au spectateur de la finir. A.G.
    Jean-Marc P.
    Jean-Marc P.

    29 abonnés 124 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 janvier 2020
    Oû il apparaît concevable qu'un massacre par des bandes finisse par être acceptable selon un déterminisme de supermarché, que des considérations ( spoiler: sur les gitans
    ) passent comme une lettre à la poste,...Faut il que des ressorts puissants de la culpabilité agissent pour apprécier ce film qui a surtout un intérêt, c'est de mettre en lumière l'abysse moral dans lequel les prédicateurs s'engouffrent.
    Abdelkader S
    Abdelkader S

    2 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 novembre 2019
    Excellent film ! des acteurs au max , de bonnes repliques un constat plutot realiste sur l etat de la situation dans les quartiers.
    le coté cité bizness du traffic de stup est occulté mais le reste est tres bien restitué.
    Damien BONNARD doit prendre le Cesar sans aucune discussion possible.
    Un realisateur qui doit être largement encouragé.
    juls21
    juls21

    10 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 novembre 2019
    Il est devenu légalement obligatoire de considérer la médiocrité comme du génie absolu : c'est donc un chef-d'oeuvre où les flics racistes/idiots oppressent les admirables et exemplaires délinquants/analphabètes dans une réalisation navrante. Les cases sont donc remplies et on applaudit.👍
    Manuèle L
    Manuèle L

    4 abonnés 36 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    C est déjà par erreur que nous sommes allés voir ce film. Malheureusement c est surement terrible de vérité dans certaines banlieues mais faut-il montrer ce qu'il y a de pire : la violence les insultes les mots grossiers. Quel besoin de filmer un quotidien où les flics sont des monstres qui n ont rien à envier aux terroristes, mafieux, dealers....
    Je ne comprends pas le besoin d exposer cela. Le spectateur à besoin de rêver pas de gerber
    Surtout n y allez pas, fuyez
    j'ai retiré le mot de Cambronne qui semblait déplacé, mais avez-vous compté le nombre de mots outranciers, orduriers, ignobles (je ne dirais même pas vulgaire) qui sont dits dans ce film. alors je veux bien la censure mais qu'elle agisse pour tous de la même façon
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    Les misérables version banlieue française par Ladj Ly je vais clairement le ranger du côté des films que j'apprécie, parce qu'ils sont vraiment bons, mais avec lesquels je ne suis pas en accord nécessairement sur le fond. Je peux citer par exemple l'an dernier BlacKkKlansman dans le genre.
    Et en fait Ladj Ly utilise quasiment le même tour de passe passe que Spike Lee (pas étonnant que ce dernier soit le parrain du film pour les Oscar), il utilise un personnage beaucoup plus mesuré que ne peut l'être Ladj Ly dans la réalité, ce qui permet au spectateur de s'identifier, de rentrer dans l'histoire et de faire passer son message plus subtilement, plus gentiment, sans que les gens ne se braquent immédiatement.

    J'aime beaucoup l'ouverture du film avec la coupe du monde de foot, j'aurais aimé que ça dure, déjà parce que c'est vraiment beau visuellement et c'est intéressant car ça contraste avec le bordel qu'on va voir ensuite dans le film. Le début est un moment d'unité nationale, unité qui va bien vite disparaître... Reste que c'est sacrément beau.

    Et donc après la beauté, place à la réalité quotidienne. On suit donc un flic qui a été muté à la BAC de Montfermeil. Le procédé est connu, avoir un nouveau permet de mieux présenter l'univers du film et franchement ça fonctionne bien, entre Jeanne Balibar absolument géniale en commissaire de police (dommage qu'on la voit si peu, espérons qu'elle soit dans les suites) et les autres flics on voit immédiatement à quoi on a à faire.
    Avoir ce regard neuf permet pour Ladj Ly de mettre le spectateur dans sa poche et de bien montrer les excès de certains flics, notamment avec le personnage de Chris qui est quand même vraiment un débile. Vu qu'on voit qu'il est débile, que le héros voit qu'il est débile, ben le message est passé, il y a des flics débiles qui se croient tout permis...

    Ce qui est intéressant c'est que ce n'est pas manichéen, tout ça est très ambigüe tout du long (bien que le réalisateur prenne clairement parti contre les violences policières et se situe plus du côté des gamins). Car finalement ce n'est pas le mauvais flic qui met le feu aux poudres, mais quelqu'un de bien plus calme et qui comprend bien mieux le quartier... En plus les jeunes étaient clairement hors la loi, en plus d'avoir réellement fait une connerie qui méritait que la police s'en mêle.

    Et c'est cette ambigüité qui rend le film appréciable, digeste. Si ça avait été juste un brûlot anti police, le film n'aurait clairement pas eu le même intérêt.

    L'autre intelligence de Ladj Ly c'est d'avoir pris le temps, au début du film, de montrer la routine de la BAC, les gens qui tournent, qui parlent aux jeunes (plus ou moins violemment), de voir un peu les personnages qui y vivent et ainsi attacher émotionnellement le spectateur à ce lieu et aux gens qui y vivent, ce qui interdit le spectateur de dire qu'il faudrait juste se débarrasser de toutes ces tours...

    Après, si j'ai l'impression qu'il a bien travaillé sur son film pour qu'il soit le meilleur possible, le plus nuancé possible... il n'est pas comme ça dans la vraie vie, où d'après les entretiens que j'ai pu lire, il est plus bas du front, beaucoup moins dans la mesure... et c'est dommage puisqu'il dessert son film et son propos et donne juste une bête impression de film antiflic idiot. Enfin...

    Là où je ne suis pas nécessairement d'accord avec le fond du film, c'est que je pense que si tu t'en prends aux forces de l'ordre (surtout en bande), si tu tentes de te soustraire à une arrestation il ne faut pas s'étonner qu'il y ait une violence physique de la part des policiers...

    Dans tous les cas la vie dans le quartier ne donne pas envie du tout, du tout...
    elbandito
    elbandito

    315 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2019
    Le néo-cinéaste Ladj Ly frappe très fort avec ce premier opus d’une trilogie annoncée. Ces 48 heures passées, caméra au poing, au sein de la cité des Bosquets, de Montfermeil, sont très réalistes quant aux conditions de vies de certaines populations abandonnées par l’Etat dans ces zones dites de non-droit. Il est tragique et captivant de suivre ce récit d’un point de vue d’un nouveau venu dans la BAC93, puis de deux gamins que l’on n’oubliera pas de sitôt : le jeune Issa, sorte de Gavroche des banlieues et Buzz le solitaire, pilotant son drone entre les barres HLM, témoin d’une bavure policière qui va attiser les haines intracommunautaires. Le constat est sans appel. Les parents sont absents ou dépassés, l’enseignement n’est même pas évoqué, toutes les communautés présentes cherchent à tirer avantage de la très courtisée vidéo du jeune Buzz. Pas une ne rattrape l’autre : la violence, l’embrigadement ou la corruption sont les seuls mots d’ordre des adultes, inconscients de négliger les "petits" de la cité qui, faute de respect et d’attention, ne leur pardonneront pas leurs actes. "Les Misérables" est une réussite en ce sens qu’il dépeint sans jugement une situation explosive et sans solution évidente. La tension grimpe au fil que l’aventure se dénoue, dans un finale insoutenable et éprouvant. Un regret tout de même, le message est sans espoir, d’une noirceur absolue, et Ladj Ly en oublie tous les invisibles, innombrables gens "normaux", qui vivent dans ces lieux difficiles, mais là aussi, malgré les problèmes du quotidien, l’espoir demeure palpable.
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