Vous connaissez le genre « film catastrophe » et en savez toutes les ficelles ? Des gentils, des méchants, des héros, des traitres aussi. A la fin, la catastrophe est endiguée et c’est le retour, parfois à un monde d’après, mais aussi normal que possible. Et le spectateur est tout content, lui aussi, d’avoir l’impression d’en être réchappé ! Ici, ce n’est pas un film, ce n’est pas de la fiction, c’est un documentaire. Et il n’y a pas la moindre échappatoire. Souvenez-vous, Jacques Chirac l’avait lui-même déclaré : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Voilà, je vous ai mis dans l’ambiance. Vous attendent la décroissance (oubliez la notion édulcorée de développement durable), le réchauffement climatique, les migrations humaines, celles d’insectes parasites aussi venant de leur lointaine contrée asiatique ravager nos cultures. Non, non ce n’est pas gai. Seul modèle à peu-près viable, celui des habitants du Grand Nord canadien vivant en autarcie en se contentant des ressources que la nature leur donne et est capable de renouveler. Mais si demain il prenait l’idée à quelques milliers de citadins de venir les rejoindre… catastrophe ! Le propos est scientifique mais accessible, graphiques et courbes clairement explicatives griffonnés devant la caméra. Les vulgarisateurs sont très bobo, révolutionnaires assumés dans leur genre. C’est sans doute plus facile de prôner un modèle très décroissant quand, dans sa part de richesses, on a déjà plus que nécessaire. La perspective de convergence des luttes pour l’avenir de la planète avec les Gilets Jaunes m’a tout simplement interpellé sur la méconnaissance crasse des mouvements sociaux. Voilà, voilà, ce n’est pas gai. Ça fout même la trouille. Un documentaire catastrophe, je vous dis. Il faudrait peut-être le revoir dans 50 ans (pas moi !) pour juger de sa pertinence… ou pas. Qui sait si la génération à venir n’en sourira pas ? Euh non, sur l’instant je crois que non. Elle ne va pas rigoler.