La reine Zaphira a-t-elle vraiment existé et fut elle au début du 16ème siècle l'épouse, ou, plutôt, l'une des épouse du roi Salim Touni qui régnait alors sur Alger, ou bien est-elle l'"invention" de Jacques Philippe Laugier de Tassy, chancelier du consulat français à Alger en 1717-1718, qui fut, en 1725, le premier à rapporter les évènements de la vie de Zaphira dans son Histoire du royaume d'Alger ? Damien Ounouri et Adila Bendimerad, en tout cas, ont choisi de croire en son existence et ont scénarisé et réalisé ensemble ce film, "La dernière reine", qui raconte à sa façon la dernière année de l'existence de Zaphira. Une dernière année marquée par l'arrivée à Alger du corsaire Aroudj, surnommé Barberousse, venu pour libérer la ville des espagnols mais qui avait manifestement d'autres idées en tête. Dans le film, le fait de prendre le pouvoir à Alger après s'être débarrassé de Salim Touni et épouser sa veuve Zaphira sont les deux principales de ces idées. Sauf que Zaphira, qui était profondément amoureuse de Salim Touni, ne l'entendait pas du tout de cette oreille. En fait, "La dernière reine" s'avère être bien plus qu'un bon et beau film film de pur divertissement avec ses scènes de bataille, ses intrigues de palais et sa peinture des relations amoureuses, c'est un film qui cherchait à montrer et qui montre 1) que l'Algérie a bel et bien eu une histoire, avec un grand H, avant la colonisation et 2) que les femmes y ont joué un rôle particulièrement important. Le rôle de Zaphira est remarquablement interprété par Adila Bendimerad, coréalisatrice du film, une comédienne algérienne qu'on avait découverte dans "Les terrasses" de Merzak Allouache, celui de Barberousse étant interprété par le comédien franco-algérien Dali Benssalah qu'on voit de plus en plus souvent dans des films hexagonaux, "Je verrai toujours vos visages" et "La ligne" étant les plus récents.