Au début des années 2000, Jackie Chan s'est installé à Hollywood histoire de s'en mettre plein les poches à grands coups de films d'action qui n'arriveront jamais à égaler son premier vrai passage en Occident : Rush Hour. Ainsi, après deux Shanghaï Kid de bonne facture et un Smoking de triste mémoire, la star asiatique retrouve le réalisateur Gordon Chan (l'excellent Fist of Legend et le sympathique Thunderbolt, sa première collaboration avec Jackie) pour une énième aventure américano-hongkongaise où un flic se lance à la recherche d'un enfant prodige et se voit muni de pouvoirs extraordinaires en possession d'un médaillon magique. Oui, en gros c'est Le Smoking mélangé à Golden Child. En moins bien, forcément... Car si le pitch reste en soit sympathique, son traitement à l'écran est hélas des plus navrants. Le réalisateur, soucieux de plaire à un public international, nous livre une mise en scène censée être léchée mais qui reste foncièrement cheap, avec des effets spéciaux ringards, des cascades câblées ennuyeuses et des scènes humoristiques sur-découpées sur fond de musique pop. Et pour enfoncer le clou, on file à ce pauvre Jackie un sidekick des plus énervants : l'oublié (et franchement pas drôle) Lee Evans. L'acteur britannique, déjà peu crédible en membre gaffeur d'Interpol, en fait constamment des tonnes, grimaçant sans arrêt tel un clown pour enfants de quatre ans. Véritable boulet énervant au possible, ce partenaire agité reste indéniablement le plus gros point noir du film. Pour le reste, Julian Sands campe un méchant cabotinant à outrance et Claire Forlani fait ce qu'elle peut pour paraître crédible quand elle ne dévoile pas ses talents de karatéka ultra-souple (comme face à ce combat contre une adversaire féminine, probablement l'un des affrontements les plus hideux vus sur un écran). Bref, partant d'une très bonne intention et commençant comme un bon petit film d'aventures très agréable, Le Médaillon sombre vite dans le ridicule le plus total une fois le fameux talisman en œuvre, faisant de Jackie un être aux pouvoirs surnaturels sautant d'immeubles en immeubles et décuplant sa vitesse pour au final partir sur une moto, le tout gratifié d'effets visuels d'une rare laideur. Au final, cette nouvelle aventure semi-américaine dévoile une fois de plus la face cachée de Jackie Chan, celle d'un acteur finalement comme les autres quand on lui présente des billets verts.