Certainement l’épisode que j’ai le plus regardé dans ma jeunesse, sans aucun doute le plus intense et le plus politique aussi. Sur fond de guerre froide, Stallone dresse les portraits emplis de clichés et de stéréotypes de tout ce que représentent les deux forces en présence, à savoir les Etats Unis et l’URSS, au travers des personnages d’Apollo Creed et d’Ivan Drago. A notre gauche, Apollo Creed, « show » comme la braise, symbole d’une Amérique puissante, suffisante, m’as-tu-vu qui regarde le reste du monde avec mépris. A notre droite, Ivan Drago, incarné avec charisme et force par un Dolph Lundgren glacial, symbole de la pauvreté soviétique, du communisme, du froid et du rejet anti capitaliste de tout un peuple. C’est là que Rocky entre en piste, d’abord aveuglé par la haine, il débarque en URSS, loin du luxe et des paillettes, dans des conditions très rudes et va apprendre à connaitre ce peuple et à gagner son respect. On peut dire ce que l’on veut mais le discours de fin de Rocky a une vraie signification, bien au-delà du match de boxe et n’est pas si simpliste qu’il y parait…toujours de fortes valeurs se dégagent de Stallone.
Les ingrédients qui ont fait le succès de la saga sont toujours au rendez-vous : Adrian est toujours aussi présente et déterminante dans la vie du champion, le combat final est intense, puissant, indécis, et surtout ce quatrième opus nous offre la scène d’entrainement la plus mythique possible, dans la neige, le froid, avec un Rocky barbu, émouvant, décidé. Le contraste avec l’entrainement du russe est saisissant, les produits dopants en bonus…
Enfin, le must de ce film est sa BO, absolument parfaite, que j’ai écouté en boucle à m’en faire saigner les oreilles, que ce soit lorsque Rocky part en voiture de nuit ou lors de ses entrainements dans la neige, ces musiques sont absolument magiques, intenses, bouleversantes.
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)