OK, la caméra bouge beaucoup, c'est violent, crade ... et orange, VOILÀ. J'ai envie de résumer ce film à ça tellement j'ai eu la nausée devant sa brutalité et sa radicalité. Sentiments de dégoût, d'énervement, c'est ce que j'ai eu tout au long de ce cauchemard ultime. Cet enfer nocturne cristallisé dans ce film provocateur. Alors oui le film possède une esthétique puissante controlée, oui le film propose une expérience troublante et déconcertante. Bien sûr le montage est extraordinaire et reste le point fort du film. Oui malgré sa violence qui me fait haïr ce film,il faut lui reconnaître sa capacité viscérale à mettre mal à l'aise. Parce que c'est aussi ça le cinéma, choquer, cogner où ça fait mal. Noé est un bon réalisateur, il est le Roi des cabrioles, des spirales et autres mouvements de caméra ingénieusement construits. Les plans séquences de ce film sont miraculeux. Impossible parfois de comprendre comment ils sont arrivés à un tel résultat. Oui techniquement, ce film est une merveille.
Seulement ce n'est pas ce que je retiens. Ici Noé dépasse la limite, pour certains ça peut-être une bonne chose, pour moi, c'est trop. Neuf minutes de viol caméra fixe sans coupure, c'est trop. Alors oui "nous", spectateurs sommes mis dans la position de témoins, de voyeurs impuissants.
Avec l'expérience, avec la vie, mon avis changera peut être au sujet de ce film, je suis pour dire que "l'art" doit, parfois, choquer. Marquer de manière viscérale une personne. En tout cas je ne veux pas revoir de si tôt ce long tunnel rouge mais que je préfère garder en souvenir l'avant-dernière séquence où la beauté des corps de Cassel et Bellucci fusionnant, apparaît comme réparatrice et apaisante.
Pour le moment je ne peux que écris ce petit texte pour comprendre peut être mieux, je n'ai certainement pas encore le recul nécessaire pour apprécier et comprendre ce film.
L'argument : "c'est un film qui ose, qui propose quelque chose de nouveau , d'unique...blablablabla" ne vaut rien. Certes il fait bouger les lignes, certes il nous provoque mais mes émotions ont pris le dessus et ce n'est pas de cette manière que je veux être surpris et bousculé par le 7ème art.