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    La Dolce Vita
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    124 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 décembre 2019
    C'est un classique du cinéma, considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre, que je conseille à tout le monde de voir. On y trouve des scènes parmi les plus célèbres du cinéma, comme le bain de minuit dans la fontaine de Trevi entre Marcello Mastroianni et Anita Ekberg. C'est avant tout une œuvre artistique. Federico Fellini compose plusieurs tableaux qui sont autant de représentations des deux effigies de l'amour si chères aux italiens : l'Amor brave et l'Amor profano. Les personnages féminins tournoient autour du personnage éponyme de Marcello Mastroianni dans sa quête existentielle de l'amour. L'Amor brave est représentée par Maddalena (sa femme) dont il ne peut se séparer et l'Amor profano par les personnages de Fanny (sa maîtresse) et de Sylvia (l'actrice) qui l'inspire en lui jouant sa comédie. L'Amor eterno ou Amor sacro est quand à lui symbolisée par la jeune fille angélique (angelino) qui tente de ramener Marcello vers le chemin de la vertu. Le film n'a pas de réelle dynamique, il superpose des couches de couleurs comme dans une peinture, pour nous faire ressentir les émotions de l'époque : une société désabusée où sévit les excès et le vice, le caractère éphémère des choses, la peur de perdre ce qui nous est chère, la rédemption et le salut, la vertu, le fantasme, l'art, la douceur de vivre.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 septembre 2019
    La MACU – Maison de la Culture d’Amiens – nous a offert 4 Fellini en version restaurée dont « La dolce Vita » tournée en 1960 … soit 18 ans après « Les Vitelloni » alors qu’elle en est clairement la suite avec une composante autobiographique majeure. Franco est le seul des 5 « veaux » à avoir osé fuir l’ennui de Rimini, pour découvrir Rome sous les traits d’un journaliste interprété par Marcello Mastroianni dont c’est la première apparition au côté de Fellini et qui avec les partitions de Nino Rita va faire exploser le cinéma italien avec une série de chefs-d’œuvre inoubliables.
    Marcello Rubini arrive donc à Rome et va essayer de glaner de ci de là des scoops notamment dans la célèbre avenue commerciale de Rome, la via Veneto, en plein essor après la guerre et avec la reprise économique, lieu apprécié des américains célèbres et fortunés d’où la quasi-omniprésence des paparazzi. Marcello va participer à 4 fêtes montrant à la fois la renaissance de Rome mais aussi la décadence d’un certain style de vie et finalement une certaine amertume face à une Rome devenue une nouvelle Babylone peut-être vouée à la décadence. Ces 4 fêtes sont tournées sous forme de sketchs de durée et de qualité assez variable mais il convient de noter les excellentes prestations de 2 de nos compatriotes : Anouk Aimée et Alain Cuny.
    La scène la plus célèbre est bien sûr le bain de minuit de Sylvia (Anita Ekberg), grande star de Hollywood, dans la fontaine de Trevi et j’avoue que lorsque je suis allé à Rome, j’ai été déçu par la taille de cette fontaine … qui en fait avait été reconstituée dans les fameux studios de la Cinecitta tout comme la via Veneto.
    Un film dont on peut ne pas tout aimer mais qui marque assurément un tournant dans le cinéma mondial.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 août 2019
    Une sorte de film à sketches satirique et mélancolique dont le beau Marcello serait le seul fil rouge. Un regard un peu trop pessimiste et cruel à mon goût sur une modernité symbolisée par les paparazzi (le terme vient d’ailleurs de ce film), les vedettes de cinéma, les boîtes de nuit, l’hystérie religieuse, l’oisiveté intellectuelle, la décadence aristocratique, etc. Visuellement, c’est sublime, avec des décors hallucinants qui absorbent toute l’attention de Fellini, et tout son talent de réalisateur. Au risque de sacrifier un peu ce fameux fil rouge, à savoir le portrait plus intimiste d’un homme en pleine crise existentielle, qui est ce que le film propose de plus émouvant, et qui pourtant n’apparait vraiment au premier plan que dans les magnifiques segments de l’actrice américaine et du père. Ces deux morceaux se suffisent à eux-mêmes, le reste étant d’une beauté indéniable, mais aussi d’une maîtrise formelle qui confine à la froideur, pour un film qui aurait pu durer une heure de moins.
    zinjero
    zinjero

    19 abonnés 192 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 6 avril 2019
    La Dolce Vita ne vaut que pour quelques scénettes. Malheureusement, entre elles s'étirent d'interminables séquences sans aucun intérêt qui entraînent chez le spectateur bâillements et paupières closes. Trois heures d'ennui pour valider la place de ce lent métrage au catalogue des films surfaits.
    jghiugyd
    jghiugyd

    1 abonné 7 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mars 2019
    Pas indispensable pour un "ancien" film Italien et très long. Le thème musical est prenant et à accédé à la postérité.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Est-il vraiment utile de rappeler que « La dolce vita » est un chef d’œuvre, l’un des plus beaux longs-métrages de l’histoire du septième art ? Absolument tout dans ce film est parfait, autant sur le fond que sur la forme. Je crois que c’est tout simplement le plus beau noir et blanc que j’ai vu de ma vie, chaque image de ce film est une œuvre d’art à part entière. La sublime photographie combinée aux splendides jeux de lumière et au talent de metteur en scène de Fellini font de ce métrage une réussite visuelle de tous les instants. Avec réalisme et en même temps beaucoup de poésie et parfois même de sensualité, le cinéaste italien s’attache à capter l’évolution d'une société bourgeoise italienne en pleine mutation. A travers sept petites intrigues, il dresse une fresque sociétale d’une ampleur quasi inédite au cinéma, captant l’énergie et la ferveur du Rome du début des années 60 avec une grâce unique. Mais, là où beaucoup de cinéastes se seraient contentés de livrer un énième constat sur la décadence de la bourgeoisie, Fellini adopte une position plus subtile et complexe. Il constate bien sûr cette décadence de la bourgeoisie, quasi seule bénéficiaire de l’essor économique que connaît alors l’Italie, qui mène une vie faite de débauche et de superficialité. Mais « La dolce vita » se distingue des autres films abordant le même sujet en refusant d’adopter un regard moralisateur sur ces personnages, Fellini cherche à nous exposer une réalité sans pour autant l’enjoliver ni la dévaloriser. Il ne s’arrête pas non plus au simple constat de la disparition inévitable de la bourgeoisie traditionnelle, il annonce l’avènement d’une nouvelle génération vouée à la remplacer et à bousculer les codes sociétaux établis. Ainsi, je considère que l’effervescence de « La dolce vita » est annonciatrice des changements sociaux et politiques qui parcourront le veux monde dans les années 60, le mythique dernier plan en étant la parfaite illustration, ce regard caméra plein de défi m’évoquant la prise de pouvoir d'une jeunesse avide de bousculer les codes. Evidemment, cette interprétation en vaut une autre mais elle démontre bien que « La dolce vita » est une œuvre d’une immense richesse dans laquelle chacun peut y trouver quelque chose, un chef d’œuvre indémodable et impérissable à voir et à revoir.
    Jiminou76
    Jiminou76

    4 abonnés 129 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2018
    Oeuvre splendide où de nouveau l'enfer social et la décadence des classes aisées sont mis en avant par Fellini. Mais c'est aussi l'occasion de tacler le refuge absurde de la pauvreté dans la religion avec cette scène de miracle tournant au drame , et de la richesse s'enfermant dans leurs appartements / bibliothèques entre intellectuels, où finalement certains préfèrent se suicider. Marcello, le héros, est en conflit interne avec sa recherche d'hédonisme et de jeunesse perdue (au point de ne pas reconnaître la jeune femme à la fin du film, ni ne l'entendre, et s'en détourner, après une soirée à clamer l'épicurisme contre la vieillesse) mais aussi cette société d'image où paparazzi et tv cherchent à mettre en image tout et n'importe quoi (paparazzi, miracle, veuve éplorée...). Superbe.
    Max Rss
    Max Rss

    170 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 décembre 2017
    Yo les petits gars, enfin ceux qui me suivent ! Je tiens à dire (même si vous vous en foutez sans doute comme de votre toute première chemise) qu'il s'agit là de la dernière critique que je poste ici. Pour deux raisons. La première, c'est que regarder un film, tenter de l'analyser un peu pour ensuite partager mes ressentiments, ça ne m'intéresse plus. Et la deuxième, c'est que la ligne de conduite adoptée par l'équipe de modération du site me gave au plus haut point. Celle-ci ayant opté définitivement pour une dictature de la pensée et du langage. J'ai plus envie de me casser la tête à écrire des phrases toutes lisses quand j'ai envie de dire qu'un film est tout pourri. Mon activité sur le site ne s'arrête pas, je continuerai à noter, mais le code Hayes Allocinéen, se faisant le devoir de censurer à tours de bras celles et ceux qui aident au bon fonctionnement du site, n'aura plus ma peau. Tout simplement. Pour terminer l'aventure, je m'attaque donc à un des fleurons du cinéma italien et à l'un des monuments de l'histoire même du cinéma. Ni plus, ni moins que la très fameuse "Dolce Vita" de Fellini. Il est toujours compliqué de critiquer un film bénéficiant d'un tel prestige. Et ça l'est d'autant plus quand on ne l'a pas aimé. Des éloges, j'en ai entendues toute une palanquée, veuillez bien le croire. Et, après visionnage, je me pose la question suivante: mais où, bon sang, y a t-il dans ce film quelque élément permettant de dire qu'il s'agit d'un véritable chef-d'oeuvre ? J'ai beau chercher, je ne trouve pas. Qu'Est-ce que Federico Fellini a voulu faire exactement ? Qu'Est-ce qu'il a voulu proposer ? Une critique du métier de journaliste ? A mes yeux, ça ne mérite même pas que l'on s'y attarde tant ça reste superficiel. Une critique des mœurs de la bourgeoisie italienne ? Eh bien, même combat. C'est tout autant superficiel et ça n'offre donc aucune matière en vue d'une quelconque analyse ou d'un quelconque débat. Ou tout simplement l'errance d'un pauvre mec ne sachant pas qui il est, ce qu'il veut et qui s'ennuie à mourir dans la vie ? Même ce point, semblant être l'élément central du film ne revêt aucun intérêt car c'est juste chiant à souhait. Moi, je veux bien qu'on me montre un type qui s'ennuie, qu'on prenne le parti de le faire de façon pessimiste, mais qu'on le fasse d'une manière aussi creuse et assommante, je dis non, tout simplement. Alors, pourquoi avoir élevé ce film au rang qui est le sien ? Parce qu'il fut le premier à s'aventurer un petit peu sur le terrain bourgeois de l'époque ? Parce qu'il fut le premier à mettre en scène une actrice super canon et très comestible ? Parce qu'il fut le premier à filmer l'errance ? Depuis, on a vu la même chose et en beaucoup mieux. Heureusement d'ailleurs ! Cette "Dolce Vita" ne m'a pas emballé, aucune de ses scènes ne restera gravée en ma mémoire. Pour moi, il n'y a pas photo, regarder ce film à notre époque permet de se rendre compte à quel point il est vide de tout. A quel point il est surfait. Si vous souhaitez vous laisser tenter, tâchez de vous armer de la plus grande patience possible car les 2h47 de film, à défaut d'être un véritable supplice, je peux vous garantir qu'on les sent passer. Une très grande lacune cinématographique personnelle vient d'être comblée, mais ça ne m'a procuré aucun plaisir. Sans doute m'est-il arrivé de me faire berner par la réputation d'un film, mais, cette fois-ci, je ne suis pas tombé dans le piège.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 décembre 2017
    Une œuvre brillante, à la fois spectaculaire et profonde, construite d’une suite de tableaux liés entre eux par la dérive existentielle du protagoniste. Le film est un éditorial contre l’insignifiance. La présence des nombreux paparazzis tournant autour de sujets sans réelle importance en témoigne. Tout comme l’incapacité de Marcello à vaincre l’oisiveté qui l’empêche de prendre sa carrière d’écrivain en main. Le message est clair : répondre à l’appel des bas instincts plutôt qu’à celui qui élève les consciences peut mener à la bêtise et au naufrage. Chaque scène contribue à faire de ce film un chef-d’œuvre. Que ce soit pour la prise de vue, la complexité de la mise en scène ou la performance des acteurs. À travers les frasques et fanfaronnades de son personnage éponyme, Marcello Mastroianni laisse transparaître toute sa déchéance intérieure. Les retrouvailles avec son père sont particulièrement troublantes puisqu’en plus de constater qu’il est fait du même bois : libidineux, honteux et fuyants, on sent qu’il lui a terriblement manqué. On pourrait reprocher des longueurs à certaines scènes, mais en même temps cela nourrit le gouffre dans lequel Marcello est en train de sombrer. Le film est parsemé de symboliques qui viennent enrichir le propos. La statue du Christ bras ouverts qui survole la Ville suspendue à un hélicoptère en ouverture et la séquence finale où la jeune fille angélique tente de faire comprendre à l’auteur de venir la rejoindre s’il ne veut pas finir comme le poisson échoué sur la rive sont d’une grande force évocatrice.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    220 abonnés 2 790 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 juin 2017
    La Dolce Vita tiendrait presque du film à sketches, tellement sa construction narrative semble être une succession de saynètes sans lien apparent, si ce n'est que le titre s'avère d'une mordante ironie, les personnages courant après cette douceur de vivre qu'ils ont bien du mal à trouver. Mastroianni, comme un double du réalisateur, regarde d'abord cette déliquescence en spectateur, avant d'en devenir l'acteur et le metteur en scène dans une partie finale visant à tout éclater, comme pour ne rien laisser derrière, à part cette vérité crue que tout ce monde bourgeois n'est qu'une vanité sans profondeur. La démonstration de Fellini a sans doute perdu beaucoup de sa puissance avec les années qui passent, mais il en reste encore quelques scènes évocatrices. Il faut de la volonté pour tenir (le film est long et les scènes considérablement allongées) et la mise en scène s'avère par moments très languissante, à d'autres follement rythmée. Fellini signe ici le témoignage d'une époque, témoignage baroque un peu ripoliné par le temps mais recelant quelques trouvailles et artifices de mise en scène d'une grande force symbolique.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 12 janvier 2017
    Du cinéma fellinien, du cinéma décousu sans queue ni tête qui se regarde dans la glace et qui ne rime à rien : du remplissage pendant des heures, de la parlotte pour ne rien dire, on dirait un film de déménageurs tellement ça meuble. L'élégant Mastroianni n'y peut rien et déblatère comme les autres tout en regardant la baleine se baigner dans la fontaine qui n'avait jamais connu un tel affront. Bref, un cloaque pour bobos Télérama et autres étudiants en histoire de l'art événementiel des compressions de César à droite en sortant de l'ascenseur. Ah j'allais oublier : la musique de Nino Rota est une torture pour les esgourdes.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    162 abonnés 2 422 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 janvier 2017
    La Dolce Vita est un film dont le statut de chef-d’œuvre est un peu exagéré.
    J'ai très moyennement apprécié le film.
    Certes, les décors sont sublimes (en même temps, comment rendre moche la ville de Rome ?), les acteurs sont bons (Marcello Mastroianni notamment dans le rôle-titre), Anika Eckberg est très désirable dans la célèbre scène-culte de la fontaine de Trévi … mais soyons franc, il ne se passe rien dans ce film. C'est très contemplatif. Le film dure à peu près trois heures et on sent ces trois heures passer. Les différentes parties ne sont que très approximativement reliées entre elles et on ne sait pas trop quoi penser du film après le visionnage. La fin n'a pas vraiment de sens. Le film a l'intérêt de mettre en avant la vie et les déboires des paparazzi (ce qui constitue sans doute une première au cinéma).
    Bref, un classique qui n'a en réalité pas grand intérêt.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    925 abonnés 4 843 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 novembre 2016
    "La belle vie" c'est déjà une ironie.
    Ce film c'est peut-être une fuite en avant dans le mouvement: toujours en action, contemplant les riches désœuvrés ou en extase devant des fausses idoles.
    "Il faudrait vivre en dehors du temps, dans l'harmonie d'une œuvre d'art". En tout cas ici cela paraît impossible tant on accorde de l'importance au paraître.
    Film peut-être mythique mais honnêtement franchement ennuyeux et décousu par moments qui empêche une vision globale.
    Newstrum
    Newstrum

    31 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2016
    La Dolce Vita (1960), fresque sur le désenchantement du monde moderne et son réenchantement par le cinéma, est une oeuvre charnière dans la filmographie de Fellini, portée par un extraordinaire Marcello Mastroianni. Voir ma critique sur mon sur mon blog :
    Kloden
    Kloden

    114 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juin 2016
    Cette errance bourgeoise et aristocratique dépasse de bien loin le cadre de la satire, et je récuse absolument quiconque prétendra que c'est là que se trouve son cœur. Parce que la satire des classes les plus avantagées est un exercice populiste d'une facilité inouïe et désespérément limité (2h 45 uniquement consacrées à un constat matraqué et prétentieux de par son jugement cathartique seraient d'un ennui affligeant), et que Fellini cherchait au contraire à capter quelque chose bien au-delà des ces discours sociétaux. Certes, le ridicule de ces personnages de la jet-set italienne (le terme est probablement anachronique, mais l'image qu'il recouvre était apparemment née bien avant lui) et la vacuité de leur vie se prête à merveille à une lecture acariâtre pour qui veut récriminer un mode de vie qu'il ne peut pas s'offrir ou condamner du haut de sa vertu ceux qu'il choisit de voir seulement comme des rebuts de l'humanité. Mais Fellini met dans La Dolce Vita un élément essentiel pour en faire un miroir, et plus seulement la photographie désacralisante et triviale d'un univers lointain : de l'empathie. Parce qu'il prend par la main le personnage de Marcello Mastroiani, l'accompagnant tout du long d'un long-métrage narrativement décousu auquel il donne donc la forme d'une errance. Si les saynètes et les ressorts comiques s’enchaînent sans s'arrêter, et pourraient sembler chercher à former un panorama des tares d'une aristocratie perdue, il n'en est rien, puisqu'ils le font au côté d'un personnage qui flirte avec celle-ci et cherche, dans ce marasme, le chemin qu'il devrait emprunter. Jamais, alors, le film n'adopte un regard froid, mais joue entre la fascination et la peur du vide pour mettre à nu les conflits qui portent le personnage et quiconque a un jour partagé des rêves aussi confondants que les siens. Le style de Fellini, incontestable, navigue lui-aussi entre le réalisme et la limite du surréalisme, mêlant peu à peu la réalité et les mirages, cherchant dans une certaine vision de la splendeur de l'Italie à retrouver l'aspiration de son personnage à vivre la grandeur, sans avoir une idée très nette de ce qu'elle est. S'il se sert d'une réalité sociale, quitte à en grossir quelque peu le trait, Fellini ne cherche donc pas seulement à la mettre à bas, à en dévoiler le vice caché. Bien plus important, il en fait par tous ses plans, tous ses personnages et tous les dialogues qui font vivre les deux, un panorama où la beauté est présente mais hors de portée. S'il décrit un personnage égocentrique, La Dolce Vita le fait avec toute l'empathie nécessaire, se servant du charisme naturel de Mastroiani pour cultiver le regret de la déroute qu'on le voit subir, et rappeler que s'il y a mille façon de se perdre, une seule est bien suffisante. Un film à la mélancolie éternelle, qui sait mettre en image son versant le plus douloureux, à savoir qu'elle vient de la beauté, et qu'une fois qu'on l'a rencontrée, impossible de rechercher celle-ci sans être rattrapée par elle. Indémodable.
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