Il fut un temps ou les films aux véritables morales et ou les véritables acteurs pouvaient faire leurs preuves, existaient.
Les liaisons dangereuses en est la preuve. Adapté du célèbre roman du même nom, écrit pas Pierre Choderlos de Laclos en 1782, ce film est une parfaite peinture de la perversité, nous narrant l'histoire de deux aristocrates manipulateurs et libertins.
En effet, il est impossible d'en parler sans citer ses incroyables acteurs.
Ces derniers portent le film du bout des doigts, jouant avec malice et parfaite mesure.
Glenn Close est époustouflante de part la méchanceté, de la dissimulation et l'abus de pouvoir qui émanent de sa personne.
John Malkovich, dans l'un de ses premier rôle, est parfaitement atroce, d'une cruauté et d'une sournoiserie sans nom, il est un démon de la stratégie et du désir.
Tous deux forment un duo/couple on ne peut plus machiavélique et diabolique.
La pauvre Michelle Pfeiffer est admirable en femme persécuté, tourmenté puis brisé, les yeux à l'avance rouge de ce qui va lui arriver.
Et enfin la toute jeune et florissante Uma Thurman, débutant avec précocité et enthousiasme.
Pour faire court, un quatuor d'acteurs sans précédent, nous livrant un jeu presque plus émotionnel que formel.
Accompagnant ces brillantes étoiles, les costumes et les décors d'une complexité, d'une beauté et d'une diversité à couper le souffle, nous aident à crier au génie.
Mais plus encore que tout cela, c'est le film en lui même qui s'en retrouve cruel. Sans aucune scrupule, il entraîne le spectateur, à son insu, au milieu de ce siècle des lumières, impitoyable et sanglant.
Une part d'amour et d'émotion perce la noirceur du film, mais se retrouve bien vite étouffé par une haine dévorante.
Ne sortez pas vos mouchoirs, mais emplissez-vous les narines du parfum du complot et du fumet de l'ancien vice.
Très beau film à n'en pas douter et malgré tout ému vous en sortirez.