Quand j'ai entendu la première fois le titre "21 Grammes", j'ai cru avoir affaire à un film du style Requiem For a Dream ou encore Blow, autant vous dire que j'étais légèrement à côté de la plaque (doux euphémisme).
Non le sens du film ne se situe pas sur le grammage d'un peu de cocaïne ou je ne sais quelles autres drogues, non, 21 grammes serait la perte exacte de la masse de notre corps à l'instant précis de notre mort.
Je sais pas vous mais moi cela attise ma curiosité, en fait c'est le médecin américain Duncan MacDougall qui proposa cette théorie en Mars 1977, les 21 grammes serait le poids de notre âme ce qui expliquerait cette perte de grammes.
Mais venons-en au film car c'est avant tous de cela que je vais parler, et bien... sur tous les film d'Inárritu c'est celui que j'ai préféré (sachant que pour l'instant j'ai vu Babel et Amour Chiennes).
Encore une fois le réalisateur réussit à réunir des acteurs exceptionnelles comme Sean Penn, Naomi Watts, Benicio Del Toro, Charlotte Gainsbourg et Melissa Leo entre autres.
Un casting de chocs donc qui ne déçoit pas, en-effet à commencer par Sean Penn qui est sensationnel, il incarne un malade en phase terminale et qui doit à tout prix recevoir un nouveau coeur si il veut prolonger sa vie de quelques années.
Et je dois dire que je n'ai jamais vu un si bon Sean Penn (j'ai vu Harvey Milk ainsi que Mystic River où il était déjà excellent), on le sent totalement investi dans son rôle, son personnage est très touchant et là pour le coup, chose que je ne ressentais pas vraiment dans Babel, on ressent de la tristesse envers lui, on s'identifie parfaitement à son personnage, dans Babel même si cela pouvait être aussi le cas, c'était à un degrés inférieur et puis son petit monologue de fin est prononcer avec une telle sincérité...au passage merci pour sa voix-off française qui est excellente.
C'est de là le protagonistes le plus intéressant de 21 Grammes.
Il y a aussi Naomi Watts qui joue elle aussi incroyablement bien, un peu de la même façon que Sean Penn, on s'attache à elle, ses problèmes nous touchent cependant pas de quoi en pleurer (pour ma part).
Benicio Del Toro incarne un ex-taulard qui s'est convertit au christianisme et ne vis plus que pour servir "Dieu", son personnage est assez gênant quelques fois, surtout au début car je ne me veux pas pratiquants et ce qui sort de sa bouche peut paraître agaçant mais là c'est plus une question de "caractère" qu'autre choses parce que concernant son jeu, il est comme les deux acteurs cités précédemment, c'est-à-dire parfait.
De ce niveau-là on ne peut être que comblé par la finesse et la justesse de ces acteurs mais dans ce film il y a un gros point noir qui explique à lui seul ma note (je vais pousser au passage un petit coup de gue*le).
Sérieusement c'est quoi ce montage pourri, déjà faire un destin croisés, ça signifie que l'on navigue entres les différentes histoires apparemment sans liens, donc s'y retrouver peut sembler compliqué mais si en plus le montage est dans le désordre c'est à ne plus rien y comprendre.
On passe du passé du passé, au passé et au présent à tous bout champ sans savoir où se situe cela puis cela, c'est vraiment chiant, ça pose un gros problème d'immersion, certains réalisateurs y arrive mais pas Inárritu, on passe au moins la moitié du film à replacer dans l'ordre tous les évènements de toutes les histoires, heureusement par la suite ça s'améliore un peu mais la première heure du film est quasi-incompréhensible.
C'est le seul point noir que j'ai pu relever car sinon tout est excellent, les acteurs, cités plus haut, mais aussi le scénario, malin, habile cependant mal servi par ce ***ain de montage de mer**, la finesse dans le traitement des thèmes abordés (dont je vais un peu m'attarder juste après) et une BO , comme d'habitude avec Inárritu, vachement sympathique.
Alors je vais pour finir cette critique, souligner les sujets traités dans ce film, qui sont essentiellement la rédemption, le pardon,la perte d'un être cher (ou plusieurs) et j'en passe car il y en a beaucoup mais qui sont cependant chacun liés, dans leur définition même, assez similaire.
Ils sont évoqués avec une certaine justesse, Inárritu n'en fait jamais trop, c'est pas larmoyant, on retrouve ce qui faisait la force de Babel à savoir le traitement toujours authentique de sujets qui ont fait la société d'hier, qui font celle d'aujourd'hui et qui feront celle de demain, des sentiments universels pour des thèmes qui le sont aussi.
Pour conclure je dirais que derrière cette légèreté dans la signification du titre se cache un film lourd en émotions.