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Topaze87
5 abonnés
306 critiques
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4,0
Publiée le 11 avril 2024
Un très bon film noir de Robert Siodmak qui constitue un classique du genre de par la tension permanente qui s’en dégage ainsi que l’utilisation parfaite des flashbacks.
Même s’il est moins connu que ses confrères Billy Wilder et Fritz Lang, Robert Siodmak fait partie (bien qu’étant né aux États-Unis, ses parents étaient polonais et avaient emménagé en Allemagne alors qu’il n’était âgé que d’un an) de la vague d’immigrés juifs ayant fui l’Europe et ayant participé à la vague du film noir. Les Tueurs en est d’ailleurs un des premiers représentants et un des classiques du genre. Il en contient de nombreux éléments caractéristiques : histoire criminelle, femme fatale, présence du milieu de la boxe, jeu sur les éclairages influencé par l’expressionnisme, personnage allant vers un destin funeste, voix-off, flashbacks (11 au total) … On sera aussi surpris de découvrir que le long-métrage de Siodmak met en scène un agent d’assurance comme dans Assurance sur la mort de Billy Wilder sorti à quelques mois d’intervalle. Mais le film auquel on pense inévitablement est Citizen Kane. En effet, Siodmak a toujours avoué admirer le chef-d’œuvre d’Orson Welles et il est évident qu’il a dû y penser devant cette histoire retraçant par des flashbacks illustrant les interviews de multiples protagonistes le parcours d’un homme mort au début du film. Cette structure narrative très originale pourrait être une petite faiblesse car il est surprenant que des personnages ayant des choses à se reprocher témoignent aussi facilement à propos d’une affaire criminelle dans laquelle ils sont impliqués et pour laquelle ils n’ont pas été condamnés. Toutefois, le réalisateur et ses scénaristes (si le film est crédité à Anthony Veiller, on sait que Richard Brooks et surtout John Huston ont participé à l’écriture) arrivent à faire oublier cette incohérence grâce à une histoire prenante étendant largement la nouvelle d’Ernest Hemingwayspoiler: (qui ne constitue au final que le premier quart d’heure et l’enquête de l’assureur n’y existe pas) . En outre, Robert Siodmak a eu l’intelligence d’engager deux inconnus qu’il a rendu célèbres avec ce film : Burt Lancaster et Ava Gardner. Ce couple vedette est éblouissant et apporte encore plus de force à cette histoire au final pleine d’ironiespoiler: (l’assureur a risqué sa vie et a entrainé de nouveaux morts pour ne faire gagner au final que quelques cents à son entreprise et n’obtenir que son week-end de "congé") . Avec Les Tueurs, Robert Siodmak signe donc un des premiers représentants du film noir qui est à juste titre devenu un des classiques du genre et qui est toujours aussi passionnant de nos jours.
Film noir avec couple mythique ( Gardner- Lancaster) basé sur des flashbacks mais qui souffre d'une enquête capillotractée ( spoiler: la confession du malfrat mourant ) qui se laisse quand même regarder. Surestimé néanmoins.
Grand film noir de Siodmak qui a apporté la célébrité à son auteur et à ses deux acteurs. Tout est là des canons du film noir . Seule la place du privé est un peu en retrait incarné par l’agent d’assurance chargé de récupérer l’argent volé lors d’un hold-up dans une usine. Lancaster dans le rôle du parfait looser qui attend sans broncher le châtiment dernier est parfait de bout en bout insufflant à son personnage le charme et la fragilité qui donnent un ton si particulier à son jeu et au film. On est ici sur un rythme plus nerveux que dans «Assurance sur la mort » et dans un ton plus intimiste que dans « Asphalt Jungle ». A vrai dire le film se situe à mon sens exactement à mi chemin entre ces deux chefs d’œuvre fondateurs du film noir.L’intrigue inspirée d’une nouvelle d’Hemingway est emmenée par des flash back qui nous amène progressivement au dénouement et à la compréhension des personnages. Ainsi Ava Gardner que l’on prend au début pour une victime s’avère la plus redoutable des mantes religieuses prête jusqu’au bout à préserver ses intérêts suppliant même son amant mourant de l’innocenter avant de rendre l’âme. Les bonus sont à la hauteur notamment l’analyse du rapport à la nouvelle d’Hemingway livrée par une jeune universitaire remarquable d’acuité dans ses observations et ses déductions. Que dire d’autre ?
Un très grand classique du film noir, genre pour lequel j'avoue avoir un faible. Mise en scène somptueuse et léchée, jouant sur les contrastes (deux plans quasi identiques avec Ava Gardner et Burt Lancaster et Edmond O'Brien, séparés par une bougie), un scénario travaillé, une femme fatale, un traître par amour qui attend son châtiment, et une première scène culte d'arrivée de l'ombre des tueurs dans une petite ville sans histoire... que demander de plus ? Ah si : de revoir dans la foulée la soif du mal.
Soyons juste « Les Tueurs « est un Film Noir très estimable mais qui vaut surtout pour sa scène d’ouverture toute en tension , et son travail sur les atmosphères. La mise en scène pèche quant à elle, à donner un vrai centre de gravité au film et le couple que le personnage de Burt Lancaster (dont c’est le premier film) forme avec celui d’Ava Gardner tient en une scène de deux minutes. Malgré tout, le charme opère…
Un polar datant de 1947 qui se suit très bien de nos jours réalisé avec talent par Robert Siodmak !! "Les tueurs" était à l'époque un film noir avec Burt Lancaster et Ava Gardner mais qui n'avaient pas encore le statut de stars de cinéma (il me semble), ces deux-là ont ici des rôles marquants mais secondaires car ce long métrage est plutôt collectif. Le début du film nous met dans l'ambiance avec deux tueurs qui entrent dans un restaurant à la recherche d'un dénommé "Le Suédois", le tuant peu après. La suite est une enquête sur les origines et la cause de l'assassinat par des inspecteurs de police qui ont a buchés dans leur travail en fouillant les relations, la dernière conquête amoureuse, etc. . J'avais peur de ne rien comprendre avec les doublages d'époque, des fois pas terribles dans d'autres œuvres mais qui est très bonne ici, on comprend bien l'histoire, les rebondissements avec des flashbacks qui sont très instructifs dans l'intrigue raconté comme il faut. Puis, "Les tueurs" a révélé le talent de Burt Lancaster au jeu énigmatique et animal et Ava Gardner dont la beauté, le regard, hypnotise le spectateur. Je le conseille vivement.
3 395 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 10 mai 2021
Le jeu des acteurs est assez médiocre surtout Virginia Christine et Ava Gardner on dirait qu'elles lisent leur texte au lieu d'être leurs personnages. C'est aussi assez ennuyeux comme histoire étant donné que le personnage principal meurt dans les 10 premières minutes du film. Tout ce qu'il y a à faire c'est de trouver pourquoi et ce n'est pas très convaincant pendant la première moitié du film. Il y a aussi des trous d'intrigue et de gros points d'interrogation. Comment Kitty a-t-elle réussi à obtenir l'argent. Pourquoi Lund ne l'a pas poursuivie ou soupçonnée. Si vous êtes Lund dans un sens ou dans l'autre il est clair que si Kitty disparaît et que l'argent disparaît c'est qu'elle a pris l'argent. Collins ne prenait-il pas le risque que Lund ne les tue pas à la ferme et ne prenne pas l'argent. En d'autres termes il pariait que Lund croyant que les trois hommes l'avaient doublé ne les tuerait pas tous. Collins était clairement prêt à tuer d'autres personnes puisqu'il a demandé à deux tueurs à gages de tuer Lund et d'essayer de tuer Reardon. J'ai dû regarder un autre film que le reste du public...
Ce film résiste à l'épreuve du temps. Le récit est engageant, l'histoire est intelligente et surprend. L'enquête est amusante. Les acteurs sont très bons. Seuls quelques événements sont un peu trop improbables, mais font avancer l'histoire.
Un homme dans son lit se fait tuer par deux tueurs. Son testament du défunt fait hériter une vieilleux logeuse... Un agent de l'assurance enquètes sur ce meurtre. Tel est le point de départ de ce fabuleux film de Robert Siodmak... structuré comme citizen kane, avec flash black et témoignage des divers personnage du film. Aucun temps mort, aucune scène inutile, pas de bavardage qui ne sert a rien. L'un des meilleurs film noirs des années 40...
The Killers se plaît à emboîter les temporalités pour mieux construire un édifice complexe dont nous ne percevons d’emblée que le toit : un meurtre est commis, et tout l’enjeu du long métrage réside alors dans l’explicitation des motivations qui y ont conduit. Aussi Robert Siodmak cultive-t-il le flashback comme traduction formelle et narrative d’un flottement entre vérité et mensonge, réalité et apparences souvent trompeuses ; il délaisse l’idée même de protagoniste principal pour déléguer parole et point de vue à l’ensemble des personnages, sous la forme d’un récit choral axé sur deux moyeux en lien étroit l’un avec l’autre, le défunt et l’enquêteur. Si elle trouve ses limites lors de longues discussions aussi bavardes que figées, la virtuosité de mise en scène s’exprime lors de quatre séquences magistrales : l’ouverture et son crescendo dramatique ; le combat de boxe ; le braquage servi par un plan-séquence sublime ; la filature devant une salle de spectacle. Le cinéaste travaille au corps la notion de désillusion et de déception, ce qui fait de son film un témoignage précieux de la période suivant la Seconde Guerre mondiale où la noirceur du polar réagit avec la duplicité des personnages et la monétarisation galopante des relations humaines. Néanmoins – et c’est là la principale limite du long métrage –, le brouillage de repères et la prise de distance entre caméra et personnages empêchent l’attachement émotionnel et évacue les émotions au profit d’une esthétique de la froideur, en accord avec son sujet certes mais qui risque de laisser sur la touche bon nombre de spectateurs, ne se délectant que de la mise en scène.
Élément caractéristique du film noir, Robert Siodmak nourrit son film d’une dizaine de flash-backs pour reconstituer, tel un puzzle, des segments du parcours d’un homme abattu sans résistance dès les premières minutes de cette libre adaptation d’une nouvelle d’Ernest Hemingway. Mise en scène léchée, noir et blanc superbe, « les Tueurs » offre un premier rôle remarqué à Burt Lancaster et consacre la belle angélique et fatale Ava Gardner.