L’assassinat d’un député en Grèce, et la difficile enquête qui s’en suit.
En 1963, le député Lambrakis est assassiné par un groupe d’extrême droite. Vassilis Vassilikos tirera de ce crime un roman qui est la base du film, Z signifiant en grec ancien : il est vivant. Il s’agit donc d’un film politique, un film de dénonciation d’une Droite sans scrupule, dont l’action permit le coup d’état des Colonel en 1967. Film d’actualité donc, et le jugement est plus sévère sur eux quand le temps a passé. Questions forme, rien de bien marquant, seule l’abondance de petits flash-back cherchant à illustrer les propos est critiquable, car beaucoup sont superfétatoires. On peut aussi regretter le tournage en Algérie, l’ensemble des décors n’évoquant que fort peu la Grèce.
Sur le fond, la naïveté des machinations ourdies par la police rend l’ensemble un peu invraisemblable, les principaux personnages sont stéréotypés, et ne jouent pas toujours juste, la musique de Théodorakis parait à présent simpliste et répétitive. Mais l’ensemble a un souffle, une envolée, servi par un scénario bien construit et des dialogues adéquats. On peut distinguer deux parties inégales. La première se languit un peu et sonne assez faux ; puis intervient Trintignant, en juge intègre et pugnace, et, grâce à sa remarquable prestation, la production prend une autre dimension, entraînant le spectateur pétrifié dans les rouages abjects d’un régime corrompu. La conclusion est noire, mais la réalité l’a hélas été également.
Une production qui a vieilli, mais reste un témoignage sur une époque peu reluisante d’un pays par ailleurs attachant.