Raimi avait augmenté tout les atouts du premier Spider Man dans son deuxième opus, sans faire beaucoup régresser les défauts certes, mais c'était déjà énorme. Avec ce troisième épisode, il pousse encore plus loin certaines des meilleures qualités de la série vers des sommets délirants (un visuel splendide à tout les étages), se repose sur ses acquis pour d'autres (alternance des problèmes de Parker et de Spider Man bien foutue), et enfin renfloue l'aspect nunuche des scènes d'amour entre Peter Parker et Mary James. Un mérite beaucoup moins grand que pour Spider Man 2, certes, il n'empêche que si l'on parle de la valeur intrinsèque du produit, c'est faramineux. Spider Man 3 peut s'imposer comme l'un des meilleurs divertissements de la décennie 2000, si si je vous assure ! La semi-déception qu'il a trimbalé à sa sortie était due à une attente devenue trop grosse et surtout à l'attente d'un nouveau bond par rapport au précédent tel que l'avait fait le Spider Man deuxième du nom. Si le grand saut n'a pas été effectué, c'est une version tout de même amélioré sur de nombreux points que Raimi nous fournit, désormais maître parfait de son sujet. Nanti d'une mise en scène immersive, le film pulvérise des effets spéciaux démentiels qui permettent des destructions massives libérant des débris éclatant dans tout les sens à gogo, dépassent encore les meilleurs moteurs physiques des jeux vidéos les plus récents d'aujourd'hui. Je trouve que bon nombre de séquences d'actions de Spider Man 3 ressemblent à des démo techniques de jeux vidéos de 2012, à ceci près qu'elle possèdent un souffle qui nous porte à ressentir des émotions vertigineuses. Jamais le tisseur de toile n'avait été filmé avec autant de virtuosité, de rapidité et de précision, les moments de voltiges prennent aux tripes autant que les combats bien plus haletant que ceux de Spider Man 2. Certes Raimi joue la carte de la surenchère, mais avec un tel style qu'on s'en gave abondamment en souriant jusqu'aux oreilles. Les nouveaux méchants sont tout deux stéréotypés, mais l'homme des sables réussit à être touchant grâce à Thomas Haden Church qui s'en sort très bien. En revanche Venom se traîne les caractéristiques du maillon faible : Topher Grace qui cabotine presque, son potentiel est sous exploité et il ressemble à une mauvaise copie d'un Alien. Malgré tout la scène de sa transformation, sombre et puissante, est réalisée avec beaucoup d'efficacité. On trouve une compensation par un thème de dualité renforcé et développé avec une habileté exemplaire. Tobey Maguire s'y surpasse et pour moi c'est là qu'il gagne ses vraies lettres de noblesses en tant qu'acteur d'un super-héros. James Franco est toujours excellent, Kristen Dunst a (relativement) cessé de faire la potiche depuis le 2. Le scénario propose une histoire dynamique et entraînante dont les seuls temps morts sont ces moments d'amour mous à l'eau de rose, mais il y a des faiblesses au niveau de l'humour parfois mal placé, du ton teen movie qui prend trop d'ampleur, et le final pourtant titanesque est mal loti d'une avalanche de cliché qui l’embarrasse (dans la joie et la bonne humeur, qui plus est !). Enfin ce qui me dérange le plus c'est une révélation du valet à Harry à propos de son père qui arrive un peu tard, ce me semble. De même pour le meurtre de l'oncle Ben, qui au final se retrouve arrangé à la sauce grand public. C'est tiré par les cheveux et c'est vraiment dommage, sans cela plus de gens auraient pu apprécier ce numéro 3 à sa juste valeur. Car The Amazing Spider Man ne lui arrive pas à la cheville, et parce que ce film ne peut que faire passer un moment de distraction absolument formidable. C'est un summum explosif qui se hisse sans problème aux côtés de Blade 2 parmi les meilleures adaptations des comics de la Marvel.