On ne présente plus ce classique incontournable du cinéma du patrimoine qui curieusement n'obtint pas de succès public lors de sa sortie ( 1946).
Capra a souvent déclaré que c'était son opus préféré. En tout cas, c'est un film grand public, soutenu par la critique, qui suscite la réflexion et qui tire, du côté de la philosophie existentielle.
Certes, la fin heureuse est provoquée dans le scénario par l'intervention divine, mais néanmoins, l'importance de ce qui paraît sans importance, celle de l'altruisme qui construit les relations d'amitié et conduit vers la joie et le bonheur, le prix de la vie, la force des faibles lorsqu'ils sont unis, sont valorisées pour supporter la tragédie de la vie.
On relèvera aussi une critique de certains aspects du libéralisme, représenté ici par un potentat richissime ( Lionel Barrymore) mais haineux et calamiteux, animé par la méchanceté, le narcissisme, la perversion.
Il n'est pas impossible que Alfred Adler, aurait diagnostiqué chez lui une infériorité d'organe, comme facteur explicatif de ses tares.
Voilà le genre de film qu'il fait bon revoir de temps en temos ( " le goût de la cerise" de Kiarostami, remplit le même office), en cas de coup de blues.
La première heure est sans doute la meilleure de l'ensemble, dans ce film qui s'étire peut-être un peu abusivement. James Stewart acteur qu'on retrouve dans plusieurs très grands films de Capra, porte " it's a wonderful life" sur ses épaules.
L'amateur du cinéma du patrimoine de l'âge d'or d'Hollywood verra au moins une fois cette œuvre, qui est aujourd'hui considérée à juste titre comme un des fleurons de ce que le septième art produira pendant les années 40.