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Misoramengasuki
54 abonnés
399 critiques
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3,0
Publiée le 9 août 2010
Un film qui se mérite, mais qui récompense l'effort. Le moins qu'on puisse dire, en effet, c'est que Jean-Pierre Denis ne joue pas la carte de la séduction facile. Trois personnages peu bavards, une atmosphère un peu lourde, un passé douloureux qu'on sent omniprésent... Pourtant, une alchimie se met en oeuvre. La mise en scène, sobre et elliptique, la montagne toujours présente à l'arrière-plan, les touches de musique de Michel Portal composent un univers auquel on finit par s'attacher. Et puis il y a cet immense acteur qu'est Olivier Gourmet, dont le personnage devient vite le centre de gravité du film. Il donne à cet être gauche et renfermé une profondeur exceptionnelle et un réel pouvoir de séduction. Ses lectures et ses pitreries devant la petite Eva (excellente Bertille Noël-Bruneau) sont de grands moments de comédie. On n'en dira pas autant de la prestation de Marie-Josée Croze. Elle a beau être très crédible dans son personnage de
LES BLESSURES DE LA VIE. Comme son dernier film Les Blessures Assassines qui a pourtant reçu d'excellentes critiques, La Petite Chartreuse n'arrive pas à nous captiver non plus.
il s'agit d'une histoire magnifique, à laquelle on ne peut rester insensible. Parfois les mots sont inutiles...seuls les regards permettent de percevoir une émotion qui ne peut être décrite! cependant malgré toute la chaleur que les acteurs apportent à ce film, on peut lui reprocher certaines longueurs et la scène plutôt "étrange" du passage aux sommets des montagnes...
Un très beau sujet pour un film sans émotion, c'est le paradoxe auquel est arrivé Jean-Pierre Denis. Si la petite fille joue toujours juste et avec une retenue nécessaire, compte tenu de son personnage, les deux protagonistes principaux s'évertuent à paraître antipathiques. Marie-Josée Croze est pitoyable en mère incapable d'assumer ses responsabilités, ou plutôt serait pitoyable si elle parvenait à être crédible. Même constat d'échec pour Olivier Gourmet, qui ne parvient pas à nous intéresser, ni avec ses déboires conjugaux, ni avec sa mémoire envahissante, ni même avec ses problèmes de boisson.
voilà un beau film! avec une belle histoire, de belles images, une musique au diapason du jeu des comédiens... le visage de la petite Bertille, sa rousseur craquante, son sérieux, sa gravité et, à la fin, son naturel de gosse chouette, le décor somptueux des Alpes...et Marie-Josée Croze, si juste comme toujours...une grande comédienne pour un rôle très difficile dansla légèreté de son contenu...(et elledonne vraiment envie de la protéger,de la cajoler, de l'épauler...) quel contraste avec l'épaisseur opaque de Vollard, sa complexité servies avec tant de retenue par Olivier Gourmet. C'est une réussite que ce film, une vraie!!!
Encore un film qu'Olivier Gourmet porte presqu'à bout de bras. Excellent acteur avec un répertoire très élargi. L'histoire est très belle et le sujet très fort. Il manque pourtant ces moments d'émotion qui en feraient une oeuvre marquante. La mère ou la fille ne sont pas parvenues à me faire vibrer. La musique, je crois, n'aide pas à créer l'émotion.
un beau film qui vaut surtout pour l'interpretation des acteurs principaux : mention spéciale à Olivier Gourmet qui porte littéralement le film sur ses épaules, et à la jeune Bertille, très charismatique ! certaines situations sont un peu artificielles (notamment les relations entre Marie Josée Croze et Olivier Gourmet...) et la realisation assez plate (le sujet aurait merité un traitement plus poetique, moins brut...c'est un avis personnel !) mais les decors sont magnifiques et apportent un plus indéniable au film. La montagne "aère" le film qui sans cela n'aurait eu que 2 étoiles !
Impression légèrement mitigée sur ce film de Jean-Pierre Denis. Je ne trouve pas grand-chose à lui reprocher mais je ne suis jamais complètement rentré dedans. Ce nest pourtant pas la faute des comédiens ! Olivier Gourmet est magnifique dans son registre assez unique, la toute jeune Bertille Noël-Bruneau joue de son regard à merveille tandis que Marie-Josée Croze est convaincante en mère célibataire paumée. Alpiniste en quête dun mythique passage, Etienne Vollard est surtout un libraire passionné et tourmenté. Atteint dhypermnésie (maladie affectant la mémoire en lempêchant de seffacer), il a retenu jusquà la moindre virgule de tous les ouvrages quil a lus. Il a retenu également toutes ses souffrances passées et on devine à ses remords quil sest mal comporté avec celle quil aimait. Sa vie prendra un sens encore plus grand et plus pesant quand le hasard jettera une fillette sous les roues de son véhicule en pleine ville. La maman dEva, complètement désarçonnée, place sa confiance en cet inconnu si bienveillant et séloigne. Finalement, certains des plus beaux passages du film se situent dans cette première moitié : on est fascinés par la précision, le talent et lamour quinsuffle Etienne à ses récits. Face à une enfant dans le coma, de tête il joue des romans daventures. Que les mots sont beaux quand ils sont respectés... A son réveil, Eva senferme dans le mutisme et cest encore Etienne qui met tout son coeur à la stimuler. Bâti sur la trame du conte, "La petite Chartreuse" présente quand même des résolutions intéressantes aux lignes directrices de lhistoire (le rapprochement hésitant entre Etienne et Pascale ; Etienne comme catalyseur du rétablissement dEva). Le film est traversé par plusieurs idées rassurantes : dune part celle de limportance de la littérature pour y puiser des ressources et dautre part celle quau bout du courage la vie renaîtra peut-être.
Les comédiens sont exceptionnels. Marie-Josée Croze confirme tout le bien que je pense d'elle depuis quelques films et apparait tout en retenue dans ce role de mère déboussolée et paumée. Olivier Gourmet bouffe l'écran. Contraste étonnant entre sa forte carrure et sa grande sensibilité à fleur de peau. La petite Bertille Noël-Bruneau est étonnante dans son mutisme et son regard est très expressif. Roles très complexes pour les comédiens qui arrivent à ancrer les situations dans une réalité palpable. La petite Chartreuse est un film à la fois réaliste et poétique donnant au film l'aspect d'un conte. Jean-Pierre Denis réalise un film avant tout humain, s'attardant autant dans les dialogues (un peu bavards) que dans les scènes de regards et de silence qui en disent beaucoup plus. On peut néanmoins regretter l'impression d'avoir déjà vu cette histoire mais les comédiens emportent l'adhésion. Film très psychologique avec nottament le personnage d'Etienne incarné par Olivier Gourmet qui s'en va se perdre dans les brumes de haute-montagne pour s'échapper de la réalité mais qui est obligé à un moment donné de redescendre "sur Terre", au sens propre comme au figuré. Film également sur la solitude, le besoin de communiquer et de s'accepter, La petite Chartreuse est donc avant tout un film humain. Je n'étais pas si emballé que ça en sortant de salle mais le film et ses messages continuent de vous faire reflechir bien après et démontrent tout le pouvoir de son message.
C'est un film dont les personnages ne se laissent pas apprivoiser facilement par notre regard. On début on peut craindre une histoire lacrymale. En général quand on voit au cinéma une jeune mère insouciante danser avec sa fille on se demande à quel instant le drame va se produire, même chose en voyant l'enchaînement des scènes suivantes: mère endormie, école fermée, Eva qui court dans la rue, voiture de Vollard. Le thème de la culpabilité y est déjà doublement présent et sous-tendra tout le film. Les deux adultes sont au départ antipathiques, cela nous évite de nous apitoyer et nous permet de nous concentrer sur leur cheminement intérieur. Eva, qui, elle, ne souffre pas, ne nous inspire pas la pitié mais la tendresse, et aucune sensiblerie. Le personnage de la mère est déroutant mais finalement pas si absurde. Elle ne peut affronter ce qui est le résultat d'une faute. L'actrice joue très bien cette présence comme décalée par rapport aux événements. Vollard, qui trouve la mère "transparente comme une bulle de savon", va faire une affaire personnelle du rétablissement d'Eva. Pour moi sa recherche du passage dans la montagne est celle du moment où ses larmes vont enfin pouvoir sortir. Elle a un sens que viendra éclairer la fin du film en forme de parabole en même temps paradoxale et totalement logique. J'ajoute que la musique de Michel Portal est mystérieuse et poignante, et que les montagnes sont un décor qui donne tout de suite une dimension différente à ce drame. La petite fille est interprétée de façon magnifique. A mon avis les différents sentiments que l'on éprouve en voyant ce film risquent de revenir à notre mémoire de manière aussi inattendue (mais cette fois pas du tout désagréable) que les livres à celle de Vollard.
C'est un film bien ciselé par un J. Pierre Denis amoureux de la montagne. L'acteur principal porte le film et nous étonne à chaque instant par son charisme et sa générosité. On sent la profonde implication du réalisateur bien plus palpable que dans les précédentes productions. Un film qui ne laisse pas indifférent !