A sa sortie de l'école de police, Antoine monte à Paris pour intégrer la 2ème division de police judiciaire. Caroline Vaudieu, de retour dans le service après avoir vaincu son alcoolisme, choisit le petit lieutenant pour son groupe crim'. Plein d'enthousiasme, Antoine fait son apprentissage du métier aux côtés de ses hommes. Vaudieu s'attache rapidement à ce jeune homme, de l'âge qu'aurait eu son fils disparu... Oui, Xavier Beauvois n'a pas fait que le magnifique Des Hommes et des Dieux, et son précédent film, à savoir Le Petit Lieutenant, avait déjà eu le droit à une presse élogieuse et nathalie baye se vit récompensée à juste titre du César de la meilleure actrice. J'avoue néanmoins que ce Petit lieutenant ne m'a pas autant séduit que les moines de Tibéhirine. On comprend la volonté de Beauvois : faire un film qui soit le plus réaliste possible, presque documentaire, sur le quotidien d'une brigade policière dans le XVème arrondissement de Paris. Le problème est que la démarche trouve vite ses limites, le choix d'acteurs côtés comme Baye, Roschdy Zem, Jalil Lespert ou Jacques Perrin faisant ressentir un besoin de fiction. De fait, on attend un peu plus de rebondissements dans cette enquête sur des meurtres de SDF. Non pas des cascades à la Belmondo ou des fusillades à la John Woo mais quelques péripéties donnant un peu de punch à l'ensemble car là, le côté documentaire trouve vite ses limites, notamment à cause du casting et aussi de la tragédie que Beauvois tisse en parallèle de son intrigue policière plus que secondaire. Beauvois aurait dû aller plus loin et faire le choix d'acteurs inconnus ou alors tourner un documentaire sur une brigade policière anticriminelle. le film n'est pas sans qualités : on peut apprécier le réalisme du film poussé à l'extrême (le film n'a pas de BO), les acteurs sont très bons dont une Nathalie Baye incroyable de fragilité et d'émotion (son regard caméra final est bouleversant et fait passer mille émotions), mais l'entreprise n'est pas complètement aboutie, l'ennui se fait sentir sur la fin avec un dénouement attendu. Beauvois sait filmer, il sait rester proche de ses personnages et capter les émotions, la fragilité, les défauts, les rires, les remarques anodines, toutes ces petites choses rendant ses personnages profondément humains, mais son refus de choisir entre fiction réaliste ou documentaire détaillé rend l'ensemble bancal, ce qui est dommage.