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    Frankenstein
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    118 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 15 novembre 2011
    Karloff ne joue pas trop mal la créature, bien que en total désacord avec le roman. Les décors sont merveilleusement gothique mais sinon, le scénario est con et les autres acteurs joue vraiment mal.
    Charlotte28
    Charlotte28

    90 abonnés 1 731 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 avril 2024
    Davantage inquiétant par son illustration pertinente de l'ambition démiurgique de l'homme frappé d'hubris que par un aspect véritablement horrifique, cette variante du mythe présente un monstre aussi dangereux que pathétique, rendant son ultime séquence particulièrement marquante. Porté par une réalisation efficace (l'arrivée de la créature derrière l'épousée) ce récit fantastique s'appuie sur des comédiens convaincants et une atmosphère gothique dont la noirceur est habilement annoncée par un prologue qui sort autant de l'ordinaire que le point d'interrogation au générique pour taire le nom du stupéfiant Boris Karloff. Habile, lugubre, mythique!
    mistermyster
    mistermyster

    34 abonnés 1 166 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 septembre 2023
    Une œuvre que tout le monde connait, ou devrais je dire, qui ne connait pas le Frankenstein sous les traits de Boris Karloff, car le film est très certainement méconnu pour la plupart d'entre nous.
    Un soin apporté aux décors, aux personnages, celui du savant complétement absorbé par ses recherches, son assistant, un homme certes, mais qui est lui aussi une créature hideuse, de part sa posture, sa bêtise, mais aussi sa méchanceté.
    Pour la créature, elle à tout de suite des circonstances atténuantes, car au delà de se retrouver avec un cerveau malsain, elle est tout de suite maltraitée. Le soin est aussi apporté à l'ambiance, au village et ses habitants, les scènes fortes, comme le père qui tient son enfant à bout de bras, ce même enfant qui sourit au monstre, qui ne voit pas la laideur, ni le danger, ces scènes ont traversées le temps.
    Certes le film a vieilli, c'est certain, mais il est devenu un classique, qu'il faut voir en tant que cinéphile.
    Akamaru
    Akamaru

    2 801 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 janvier 2013
    La matrice du film horrifique par les studios de la Hammer.Une oeuvre mythique,qui pose les bases d'un genre,et qui se regarde avec nostalgie,malgré son côté désuet,artisanal et académique."Frankenstein"(1931)est une sorte de docteur siphonné,qui cherche à créer une créature,à partir d'un corps reconstitué et de la tête d'un cadavre.Il y parvient,et le monstre sans nom,erre dans un village bucolique,à la recherche de tendresse et d'amour,mais sans heurtant à l'agressivité et devant en conséquence se défendre.L'interprétation de Boris Karloff demeure saisissante,sous les couches de maquillage inventées par Jack Pierce.Boulons dans la cou,paupières lourdes,front plat,mains cicatrisées.La créature échappe à son créateur,et se révèle une parabole idéale du mythe de Prométhée.Le reste est plus commun,avec une partie mélodramatique autour d'un mariage retardé et de villageois en colère.Les scènes cultes s'enchaînent:les éclairs ressuscitant le monstre,la petite fille noyée par accident,le final dans le moulin en feu...Forcément à découvrir.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 034 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2015
    "Frankenstein", c'est vraiment quelque chose de fort, tant au cinéma qu'en littérature. Forcément qu'au cinéma, ce n'est pas toujours bon, mais en grande majorité, c'est de bonne facture ( à ce que j'ai pu en lire pour l'instant, je tiens à le préciser ). Il est donc temps pour nous de nous engager, après avoir évoqué la majeure partie des Dracula de la Hammer, et dans l'attente de me procurer ceux de la Universal insessament sous peu, dans les "Frankenstein" de la Universal, et du cinéma en général. Avant de commencer plus en avant mon analyse du film, je dois vous préciser que malgré son âge, le résultat final reste époustouflant; loin d'avoir réellement souffert de l'influence des âges, l'oeuvre marque toujours autant et parvient, surtout, à instaurer un vrai sentiment de malaise chez le spectateur, un sentiment d'effroi ( et ce malgré ses 85 ans, environ ). Je pense donc que l'on peut dire, à juste titre, que l'on tient là un véritable chef-d'oeuvre du cinéma d'épouvante. Car rare sont les métrages a avoir aussi bien vieillis. Et là, je pense surtout à cette vague de slashers survnus dans les années 70; désolé de vous dire ça les mecs, mais toutes ces efflusions de sang, et votre mise en scène clipesque et datée, toutes ces choses gâchées et hideuses ne pourront jamais ( oui, je dis bien au grand jamais ) ne serait-ce qu'espérer rivaliser avec ce métrage ci. Oui, le "Frankenstein" de 1931 est un chef-d'oeuvre indémodable, et je vais vous expliquer pourquoi. Pour commencer, l'on aura rarement vu de travail de mise en scène si bien vieillir. Et justement, l'on peut dès à présent tirer de ce constat l'idée que Whale, loin du génie de Fritz Lanf, s'avère tout de même un artiste novateur et visionnaire. Sa réalisation est efficace, réfléchie et intelligente, et même si l'on y perçoit l'évidente viellesse de l'oeuvre ( en partie dûe au noir et blanc qui l'imprègne ), elle fait également preuve d'une étonnante modernité. Comme je le disais, Whale est un visionnaire, et en tant que tel, il nous fournit un travail hors-normes. Mais ce noir est blanc que j'ai cité à l'instant ajoute énormément à l'oeuvre; cela lui confère du cachet, et un aspect très romantisme allemand qui ne peut que nous évoquer le chef-d'oeuvre de Murnau, "Nosferatu". Tiens, une adaptation de Dracula ... Les deux personnages sont définitivement intrinsèquement liés. Précision attive et injustifiée? Je ne crois pas. Le premier interprète du Dracula de la Hammer, Bella Lugosi, se chargea, quelques années plus tard, de reprendre le flambeau de Karloff dans le rôle. De même pour Christopher Lee qui, avant de connaître le personnage de Dracula, s'essaya aux traits de la créature de Frankenstein, lui même interprété par Peter Cushing, le Van Helsing des Dracula de la Hammer. Voilà, voilà. Parlons donc, à présent, de l'interprétation générale. Globalement, c'est plutôt théâtral, mais comment pourrait-on reprocher ce détail en sachant pertinnement l'âge même du métrage? La seule idée qu'il faut en tirer, c'est que c'est toujours mieux joué que "La Nuit du Loup-Garou". Et comme beaucoup doivent le savoir ( et ainsi que l'histoire l'a prouvé ), Boris Karloff campe LA meilleure créature de Frankenstein de l'histoire du cinéma. Désolé mon bon Christopher, mais tu n'as pas tenu la comparaison. Il a une certaine manière de jouer, une manière toute particulière de donner la vie à son personnage, un peu à la manière du savant fou, et d'y donner du sens, suivant l'exact inverse des indications de Shelley, présentes dans son livre. Arborant un indéniable charisme, Karloff ajoute, en même temps, une incroyable sensibilité à sa créature monstrueuse; il ne sera ainsi pas rare de l'apercevoir, entre deux cris et gargouillis, de le voir arborer de la tristesse sur son visage. Et voyez-vous, je pense que l'on n'aurait pu faire pareil chef-d'oeuvre sans cet homme ci. Entre le géant démoniaque et l'enfant apeuré ( voir la scène au bord du lac pour comprendre ce que je veux dire ), cette ambiguité dans sa personnalité permet au métrage de s'étoffer d'une écriture particulière, et d'un second rôle qui, à l'étonnement de tous, prend le pas sur le personnage principal, et par delà même sur son auteure, Mary Shelley, instantannément oubliée dès lors que le film sortit. De plus, les ajouts au roman sont d'excellente facture, et contribue, à l'évidence, au succès même de l'oeuvre : la création du personnage d'Igor ( nommé je ne sais trop comment ici ) amène de la crédibilité à l'oeuvre, et nous fournit un nouveau personnage auquel nous identifier, entre le pauvre homme naïf et le bossu de notre dame ( l'influence est évidente ). Le fait que Victor ne soit pas le méchant ( ce sera plutôt le cas d'Henry, son frère, lui même présent dans le roman ) surprend également, mais dans le bon sens : l'on peut à présent encore plus s'attacher à son personnage, et ne plus le voir comme une victime, mais bien comme un héros ( encore que l'acteur manque singulièrement de charisme ). Cela permet donc au métrage de se singulariser de l'oeuvre originale, tout en ne s'en déttachant pas trop pour n'y point perdre ses marques, et par delà même toutes ces choses caractéristiques qui ont fait son succès. Le fait que Frankenstein soit muet est encore plus efficace que de le voir réfléchir sur le principe même de la vie : il ne peut désormais plus se plaindre, et face à la haine du monde, il ne peut plus qu'être impuissant, et n'y plus pouvoir rien faire. Et justement, cela ajoute un sens au récit, sens que le roman n'avait pas, et une profonde puissance dramatique, que le roman avait tout de même, pour le coup. Ensuite, le costume de Frankenstein est véritablement grandiose et saisissant; l'on ne s'y attachera pas plus longtemps, je pense, juste le temps de dire que son aspect plastique ( ainsi que celui du film en général ) est parfait. Les effets spéciaux sont eux-mêmes vraiment impressionnants pour l'époque, d'autant plus qu'ils sont délicieusement relevés par le noir et blanc de l'oeuvre. L'oeuvre manque donc de fidélité, mais dans le bon sens; les ajouts sont intelligents, réfléchis. Pour terminer, j'aimerai conclure par Boris Karloff, et son interprétation de Frankenstein. Certes, nous l'avons déja évoqué, mais terminons tout de même sur lui. Il existe, chez lui, cette chose à la fois attirante et répulsante, cet air tantôt fascinant tantôt terrifiant, cette force physique, et par delà même cette naïveté dans le regard, qui le rend unique et prouve, en même temps, qu'il est, a été et restera à jamais, je pense, le plus grand Frankentein ( oups ) de l'histoire du cinéma, et de l'histoire en général, au cas par cas ou dans son intégralité. Fascinant. Magnifique. Incroyable. J'en reste pantois.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 171 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 octobre 2018
    Le producteur préfère prévenir les spectateurs que le film qu’ils vont voir peut choquer et qu’il est encore temps de quitter la salle. Sortie en 1931, après des œuvres déjà emblématiques du genre comme « Le Cabinet du docteur Caligari » ou « Nosferatu », « Frankenstein » est l’un des premiers films d’horreur et traversera les décennies des films cultes, comme le prouvera sa reprise en 2008. Henry Frankenstein est un jeune scientifique qui rêve de créer un être humain. Si tout le monde le prend pour un fou, il va parvenir à créer une bête à partir de morceaux de cadavres. Mais c’était sans savoir que le cerveau greffé appartenait à un criminel. S’il existe aujourd’hui de nombreuses relectures et remake, c’est bien l’œuvre de James Whale qu’il faut avoir vu. En à peine une heure, le réalisateur a su créer une ambiance angoissante grâce à une maîtrise des mots, des maquillages, du placement de ses comédiens et surtout de son intrigue captivante.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Eselce
    Eselce

    1 201 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 17 juillet 2016
    Je ne l'avais jamais vu. Un scénario pas mauvais, des figurants plus ou moins dans le coup. Je n'ai pas trouvé les acteurs très convaincants. Aujourd'hui, le film souffre d'un très gros coup de vieux et seul la "gueule" du monstre de Frankenstein vaut le détour. La mise en scène n'est pas toujours bonne et l'on voit parfois les acteurs hésiter dans leur gestuelle, le temps de se coordonner avec leurs partenaires. Bref, une fois qu'on a vu la jaquette, on ne manque pas grand chose.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2016
    Le film de James Whale fait partie avec "Dracula" de Tod Browning (1931), "King Kong" de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack 1933) et "La Momie" de Karl Freund (1932) des quelques films des débuts du parlant qui ont contribué à populariser le cinéma de genre et à installer dans la mémoire collective des "monstres" dont on continue de filmer les aventures au XXIème siècle. Ce film séminal s'il n'est pas le tout premier inspiré du roman de Mary Shelley reste celui qui aura fait découvrir au monde entier Boris Karloff, l'acteur qui aura incarné comme personne après lui "La Chose" que l'on a fini par appeler "Frankenstein" qui est en fait le nom de son créateur interprété par Lionel Atwill. Nous sommes au début du parlant et le film en est le reflet, portant encore la marque du jeu très expressif des acteurs de cette période où l'absence de son devait être compensée par une expression visuelle des sentiments facilement accessible. Tous les acteurs présents sur le film sont bien sûr issus du muet, en particulier Boris Karloff, acteur de théâtre anglais ayant fait ses débuts à Hollywood en 1919 dans des rôles très obscurs l'obligeant à poursuivre parallèlement à sa carrière cinématographique moult petits boulots. Whale qui remplace à la réalisation le français Robert Florey qui avait ébauché une version avec Bela Lugosi dans le rôle du monstre, s'inspire fortement de l'expressionnisme allemand dont un des représentants les plus fameux, Friedrich Wilhem Murnau ("Nosferatu", "Faust") arrivé à Hollywood en 1927 pour y tourner "L'aurore" y décède dans un accident de voiture le 15 mars 1931, année de sortie de "Frankenstein". Curieux agencement du hasard qui remet entre les mains de Whale, réalisateur anglais très raffiné lui aussi, la charge de prolonger le sillon creusé par le grand réalisateur disparu. Bien sûr inspiré du roman de Mary Shelley le scénario écrit à sept mains redessine les contours de l'intrigue pour la faire cadrer avec l'aspect visuel qu'entend donner Whale à son film. Ainsi le monstre ne parle pas alors que dans le roman il est plutôt prolixe se livrant à de longs monologues. L'atmosphère des films d'épouvante de l'Universal imprimée par le "Dracula" de Tod Browning est bien sûr reprise avec ses décors grandioses auxquels Whale rajoute toute la machinerie infernale du docteur Frankenstein qui convoque la foudre et les dieux pour réaliser son rêve fou de créer la vie. Une dimension mystique affirmée quand ayant réussi son impossible pari, il répète exalté à son maître, le professeur Waldmann (Edward Van Sloan): "Je suis Dieu ! Je suis Dieu!". Affirmation jugée parfois blasphématoire qui sera à l'époque censurée dans bien des pays où le film sera exploité. Mais ce qui restera comme emblématique de ce film magnifique prolongé d'un autre encore plus réussi ("La fiancée de Frankenstein" en 1935), c'est la toute première apparition du monstre face à son créateur où s'affiche derrière le masque de Boris Karloff crée par le génial maquilleur Jack Pierce la détresse infinie d'une créature qui porte en elle toute la folie de l'homme toujours assoiffé de comprendre pour se l'approprier, l'inexplicable. Karloff entre ainsi dans le panthéon des grandes créations du cinéma. Il tentera bien d'échapper à ce rôle si marquant, en ne concédant que deux autres apparitions dans le costume si lourd à porter du monstre, mais tout l'y ramènera. Il finira par s'habituer à ce destin qui en compensation aura fait sa fortune. Habilement le film ménage quelques moments drolatiques dont se charge le baron Frankenstein père, amateur de bon whisky et de plaisanteries ancillaires interprété par le facétieux Frederic Kerr. "Frankenstein" pourtant très daté au regard de l'évolution technologique demeure un chef d'œuvre indépassable inscrit à jamais dans la grande histoire du cinéma. Non, Boris Karloff n'a vraiment rien à regretter.
    Roub E.
    Roub E.

    732 abonnés 4 823 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 décembre 2022
    Grand succès pour le studio Universal et pierre angulaire du cinéma d’horreur cette adaptation de Frankenstein a aujourd’hui le charme suranné d’un conte horrifique que l’on connaît par cœur mais qui nous emporte tout de même par sa magie. Car oui même avec l’œil d’aujourd’hui ce Frankenstein reste un très beau film sur cette créature qui ne devrait pas exister et qui ne trouve pas sa place dans le monde des hommes. Les scènes du cimetière, de la création du monstre et du moulin ont laissé une empreinte tellement importante dans l’histoire du cinéma qu’on les connaît sans forcément avoir vu le film. Et puis il y a la prestation de Boris Karloff qui incarne toujours aujourd’hui le monstre de Frankenstein dans l’inconscient collectif malgré les nombreuses adaptations. C’est peut être aussi aujourd’hui un excellent moyen de mettre un premier pied dans le cinéma fantastique, une grande œuvre donc qui aura réussi à traverser le temps.
    7eme critique
    7eme critique

    460 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mai 2018
    Un grand classique du film d'horreur !
    Le docteur Frankenstein trouve la faculté de créer la vie via des cadavres foudroyés, et vient donc par ce procédé donner naissance à une créature violente et ingérable. Le sujet est intrigant, les décors à l'ancienne trouvent toujours leur charme, "Frankenstein" restera l'un des meilleurs film des Universal Monsters.
    Cinememories
    Cinememories

    439 abonnés 1 432 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2021
    L’un des réalisateurs de l’intéressant « Les Anges de l'enfer » se voit confier une adaptation qu’il prendre à cœur de faciliter sa compréhension, jusqu’à étouffer les véritables valeurs de Mary Shelley. Après le précédent succès qu’est « Dracula », James Whale entreprend donc un périple qui résulte d’une atmosphère glaçante et parfois angoissante. Mais au-delà de l’effroi, au-delà de ce que la créature iconise dans le temps, il existe une certaine profondeur qui entretient les points forts et les faiblesses de cette œuvre, manquant encore de consistance dans l’écriture.

    Le Docteur Frankenstein (Colin Clive) est un savant fou et mégalomane qui ne recule devant rien pour atteindre un objectif, défiant le pouvoir des dieux. La vie et la mort sont des concepts qui ne sont pas maîtrisés par l’Homme, ou du moins en partie. En faisant entrechoquer ces deux extrêmes, l’auteur saisit ce phénomène irrationnel qui aura beau nous échapper, entre le miracle divin et la rationalité scientifique, or cela nous rapproche de ce que l’on connaît d’une naissance, tout ce qu’il y a de plus classique. La créature de Frankenstein, où Boris Karloff est étonnement méconnaissable, est tout ce qu’il y a de plus intriguant dans ce récit surprenant, à défaut de nous vendre du frisson en abondance.

    Le rapport père-fils est évident dans ce chapitre qui dénoue lentement sa trame. Le nouveau-né est d’une fragilité qu’il conviendrait de protéger, éduquer, voire couver. Tout ce qui se développe est le contraire de ce que l’on attend. La créature, issues de plusieurs chairs humaines et d’un cerveau criminel, est en manque de repères face à tant d’agitation autour de lui à son égard. En outre, la violence alimente les émotions du monstre, qui ne fait pas la différence entre le bien ou le mal, ce qui constitue sa piètre vie éclair. Et autour de cette naïveté qui l’entraîne à prendre des décisions qui lui coûtent d’être chassé par la masse, il existe toujours un contraste marquant entre la lumière et les ténèbres, laissant ainsi une part ambiguë à l’interprétation du personnage, dont on éprouvera de l’empathie ou de la répulsion.

    Ainsi, la créature de Shelley, « Frankenstein », n’hérite pas du meilleur hommage, succédant à les incohérences et à la facilité scénaristique qui ampute le récit d’une réelle force émotionnelle. Il n’empêche que des scènes glaçantes peuvent satisfaire les premiers venus, mais en relativisant un moment sur la narration, on peine à développer ce côté enfantin et innocent de la chose. Le monstre découvre un monde inconnu, plein de mystère, un monde qui le rejette malgré les efforts et les drames qui lui sont associés. Bien que l’œuvre butte énormément sur l’aspect métaphorique, le personnage ne reste pas moins iconiser de façon convenable, jusqu’à traverser les âges et en lui rendant justice. La compassion est le maître-mot de l’intrigue qui marchande cette poignée de tendresse, avant même de penser à effrayer le public. C’est au moment où l’on saisit ce fait que l’on rattrape partiellement le tort fait aux écrits de Shelley.
    romano31
    romano31

    243 abonnés 1 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 novembre 2017
    Quelques mois après la sortie de Dracula, les studios Universal adaptent une nouvelle fois une figure classique de la littérature fantastique : Frankenstein. Interprété par l'immense et inoubliable Boris Karloff, Frankenstein (tout comme Dracula) est un film culte par excellence, à la fois horrifique et touchant. Boris Karloff livre une prestation muette incroyable, tout en puissance et en charisme, et a imposé la figure mythique de ce monstre au cinéma. Souvent imité mais jamais égalé, le Frankenstein de 1931 reste un incontournable du film de monstre et un classique du cinéma d'horreur.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    217 abonnés 2 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 octobre 2022
    S'il n'est sans doute pas une adaptation fidèle à la lettre près, ce Frankenstein constitue, à près d'un siècle de distance, un spectacle toujours impressionnant. Entre l'influence évidente d'un Murnau (pour qui a vu Nosferatu, entre autres) et l'étonnante modernité de sa mise en scène dans plus d'un plan, entre la gestion très fine de son monstre et l'illustration maligne des questionnements autour de la vie et de la mort avec des interprètes talentueux, le film se pose comme un vrai jalon dans l'histoire du cinéma de divertissement, avant King Kong et quelques autres. En dépit de sa brièveté et de séquences parfois expédiées, le résultat est bluffant de maîtrise.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    120 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 mai 2015
    Je suis resté un peu sur ma faim après l’Homme Invisible et je dois dire que je ressens plus ou moins la même chose avec Frankenstein. Le constat reste le même : le propos est intéressant mais il y avait matière à faire vraiment plus touffu. Le film souffre de sa trop courte durée. Mais malgré ça, j’ai vraiment aimé ce film car il développe une ambiance vraiment prenante. Déjà visuellement c’est la classe avec cette photographie de folie qui rend les clairs obscurs sont tellement beaux. Nous n’échappons pas à quelques raccords foireux mais dans l’ensemble on a quand même le droit à une mise en scène de qualité. Voir un film de Whale reste un petit plaisir oculaire, ce que l’on ne doit pas négliger.

    Et c’est vraiment dommage que le fond ne suive pas tellement. Le film est intelligent mais ne prend pas le temps de développer cette fascination morbide du créateur qui tient à tout prix à faire revenir les morts, ne reculant devant rien. On a pourtant quelques pistes de réflexion intéressantes mais il manque bien 20 minutes pour pouvoir étoffer ces thématiques. Mais ça reste toutefois globalement bien écrit malgré l’inutilité de certains personnages comme l’ami et rival du héros dont on se demande bien à quoi il peut servir dans l’intrigue. Il y a quand même une mythologie intéressante qui se dessine autour de la créature et de ce qu’elle peut être capable de faire, de ses origines… C’est vraiment fascinant.

    L’interprétation est globalement réussie, sans trop de surjeu (pas comme l’infâme aubergiste de l’Homme Invisible…). Bon, par instants je ne cache pas que j’ai pu sourire sur certaines expressions de Karloff. A ce titre, la scène où il fait un petit sourire pervers lorsqu’il se retrouve seul avec la femme dans la chambre est vraiment drôle. Mais je pense que c’est voulu ici, même si sur d’autres scènes l’effet comique était certainement involontaire. Tu ne sais pas ce qu’a commis le criminel qui a « donné » son cerveau à la créature mais tu devines un peu le caractère du bonhomme et la nature des crimes qu’il a pu commettre. Et c’est aussi cette imprévisibilité des réactions de la créature qui participe à son aspect mythologique.

    Dans l’ensemble, le film est vraiment plaisant. Difficile de bouder son plaisir face à une atmosphère aussi bien rendue et à une plastique aussi impeccable. Dommage toutefois qu’il y avait ces quelques petits couacs et surtout un scénario aussi léger pour un tel sujet. Trop inégal malheureusement… Je découvrirai toutefois la suite de ce film avec grand plaisir, en espérant y retrouver quelque chose de mieux dosé cette fois.
    Nicolas S.
    Nicolas S.

    77 abonnés 1 521 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2021
    La première fois que j'ai vu ce film, c'était il y a 2 ans et je n'avais pas le son. J'étais à Édimbourg, dans une ancienne église reconvertie en pub dédié entièrement à la créature de Frankenstein. Le film était diffusé sur 2 grands écrans et, au moment de la scène de l'éclair, toute une série d'effets de lumière, de la fumée et des poulies s'enclenchaient pour faire descendre du plafond la créature, comme dans le film.

    J'ai été tellement enthousiasmé que depuis, je cherchais à voir ce film désespérément. Cela aurait pu créer en moi de telles attentes que j'aurai été finalement déçu. Cela n'a pas été le cas.

    J'ai été fasciné par ces décors grandioses, par ce si beau noir et blanc et cette maîtrise de la lumière. J'ai été amusé de voir tant de détails devenir des références visuelles dans les oeuvres fantastiques qui sortiront des décennies plus tard.

    Mais surtout, j'ai été époustouflé par le travail du maquilleur Jack Pierce qui a créé de toute pièce l'aspect de la créature dans l'imaginaire collectif contemporain.

    C'est une des références les plus importantes du genre fantastique. Le genre d'oeuvre passionnante pour un cinéphile (je réfute toutefois l'idée qu'il y ait des films qu'il "faut" avoir vu. La cinéphilie est un plaisir, pas un devoir).

    Et puis, l'oeuvre rend la créature touchante. Il la dépeint comme victime des atrocités qu'elle commet. Le film se fait alors plus intimiste. Souvent, il n'y a plus de musique, plus de son. Il n'y a plus que Boris Karloff à l'écran, tout en retenue.

    Bien sûr, il y a des défauts. On pourra citer des acteurs qui en font des tonnes (hormis Karloff) ou une fin ambiguë. Cependant, les qualités prennent largement le dessus sur les défauts.

    Un jalon majeur du genre, et peut-être du cinéma.
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