Un grand classique américain qui n’est pas un western, plutôt rare et prometteur non ? Plus inédit encore : les promesses sont tenues, et là où on pouvait craindre un film façon Desperate Housewives (ce qu’elles sont un peu au début), on arrive à un road trip plaidoyer pour la libération de la femme, balaise.
Cela peut paraître exagéré ou lourd, mais non, c’est très bien géré, abordé de façon réaliste, sans leçons de morale, en détaillant la psychologie de chacune (pourtant très différentes), ainsi que les changements dus à leur prise de conscience. L’enchaînement à partir d’un épi-évènement sert bien la trame, l’histoire est géniale, le casting est parfait, les décors aussi (entre plaines et déserts américains), la musique country est bien choisie pour ce road trip US (Hans Zimmer ça demeure le top)… et mention spéciale aux acteurs : Sarandon est parfaite dans ce rôle de femme forte, Geena Davis en soumise qui se libère petit à petit, et Keitel en flic macho et rude mais au grand cœur. Ils sont tellement bons qu’on voit à travers eux le refus des conventions et l’inversion des rôles prévus par la société. En effet, qui domine qui ? Qui dirige ? Le flic ? Qui répare les injustices ? Et au final qui s’affranchit des codes et finit libre ?
Une réussite totale en somme, comme quoi en restant dans la sobriété les américains peuvent sortir des chefs d’œuvre. Une belle ode à la féminité et à l’amitié dans un GTA like fallait oser, puis c’est encore plus difficile d’en sortir une superbe production. Au passage, les scènes coupées l’ont été à juste titre, elles n’ajoutaient rien, biaisaient la fin et sortait un peu trop du ton, donc bon choix du réalisateur. Quant à l’Oscar du meilleur scénario il est nettement mérité. Je finirai sur le thème du retournement de situation des 2 héroïnes, elles changent et s’opposent au « sexe fort » en s’emparant du pouvoir : le flingue (symbole phallique par excellence comme dit NomdeZeus), bien joué.