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inspecteur morvandieu
14 abonnés
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3,5
Publiée le 11 avril 2024
C'est la version condensée et réduite de moitié d'une série télévisuelle d'Ingmar Bergman. Hormis les premières séquences, le couple marié que forment Marianne et Johan se retrouve seul en scène. Car il s'agit bien d'une forme de théatre et d'un tête-à-tête dont sont même exclus les deux enfants du couple. A travers les chapitres qui découpent le film, c'est rien moins qu'une autopsie du mariage que propose Bergman. Inspirées, parait-il, de sa propre expérience -et on le croit volontier considérant l'acuité dont fait preuve le cinéaste- ces scènes de la vie conjugales sont celles de Johan, psychologue, et de Marianne, avocate en droit de la famille, et donc l'un et l'autre en capacité, intellectuellement, d'analyser et de théoriser l'histoire de leur couple. Lequel se délite jusqu'à la séparation provoquée par spoiler: l'infidélité avouée du mari et sa décision de quitter le foyer.
Dans sa première partie, le film touche à une certaine universalité de la conjugalité, de sa routine, de ses frustrations et de ses impasses, y compris sexuelles (la question sexuelle du couple est même centrale). Cette partie du film n'évoque rien qu'un couple marié puisse ignorer...Elle n'est pas à montrer à de jeunes mariés ou fiancés!
Dans la seconde partie du film, le destin du couple Marianne-Johan est plus arbitraire et spécifique, tout en avançant des arguments, des motifs, essentiellement psychologiques, qui éclairent bien la complexité du couple, ses relations contrastées et la transformation sentimentale de Marianne et Johan au fil des années qui passent. L'analyse du contenu du film reviendrait à faire l'analyse du couple et du mariage en général. Ce qui ne s'impose pas. Sur la forme, outre que les deux interprètes son très bons, on notera que si Bergman a une approche globalement intellectuelle du sujet, il sait lui associer de belles scènes émotionnelles qui empêchent son film de tourner au pensum. Pour ma part, j'ai été souvent touché par la sensibilité et la souffrance qui émane de la compostion de la (séduisante) Liv Ullmann...ex-compagne du cinéaste. En définitive, en même temps qu'on se demande ce que peut bien recouvrir l'intégralité de sa série originelle, Bergman dit à sa façon des vérités et des opinions sur le mariage qui ont toutes été évoquées, de tout temps, au cinéma et dans la littérature.
Un film plutôt sinistre, aussi lugubre qu'un pasteur sous une pluie crépusculaire, qui nous donne à voir se déchirer un couple "parfait". Les acteurs sont excellents, mais que c'est LONG! On s'ennuie beaucoup.
Un huit clos suédois de Igmar Bergman de presque 3 heures avec juste 2 acteurs. Dit comme ça il faut une sacrée motivation pour démarrer le film. Je l'ai eu et a mon grand étonnement j'ai tenu le film sans effort. Certes le film est long et assez lent mais les dialogues et les personnages sont très bien écrits et l'interprétation des 2 protagonistes sonne très juste. Je ne pense pas que je le reverrai mais je ne regrette pas en tout les cas de l'avoir vu.
C'est l'histoire d'un couple bien sous tous rapports qui se désintègre " intelligemment ", malgré quelques dérapages, puis se retrouve de longues années après, avec retour de flamme, pour finir en bons amis complices et amants. C'est du Bergman authentique, intellectuel, avec une mise en scène banale, sans fioriture aucune, une direction d'acteurs époustouflante et des dialogues de haute volée. Il distille tout au long du film des réflexions d'une justesse parfaite, dans des plans incroyablement longs qui démontrent la maîtrise des acteurs. Sidérant et captivant. C'est soi-même, hier, aujourd'hui ou demain. Seul le montage laisse à désirer car il n'est qu'une adaptation peu travaillée de la mini-série en 6 épisodes qui a été produite pour la télévision.
Un couple, un adultère une séparation un divorce, des reproches, des coups mais une attirance et une tendresse qui survivent à tout. Un face à face très théâtral mais qui aborde avec finesse les problèmes du couple ( sexualité, cohabitation, routine, ennui, non dits etc.). Long, mais intelligent.
Diagnostic du délitement d'un couple avec 2h45 de dialogues denses et intenses où les masques tombent, portés par une interprétation d'une grande justesse.
La version télévisée en six épisodes offre une plongée passionnante dans le quotidien puis la crise d'un couple dont les questionnements, les errements et les discussions réflexives confinent à l'universel sans sombrer dans le manichéisme ou le simplisme grâce à des dialogues ciselés à la hauteur de la parfaite mise en scène, pensée dans chaque détail pour redoubler sans lourdeur les dialogues et les sous-conversations. Montrant avec une admirable fluidité les diverses étapes d'une union tombée dans un routinier mensonge ces scènes empruntent au théâtre leur minimalisme décoratif mais non la dramaturgie scénaristique, fort bien menée, ni l'interprétation magistrale des acteurs. Bien qu'il soit difficile d'éviter une certaine redite sur cinq heures, Bergman parvient en toute subtilité à jouer de nuances pour saisir une vérité profonde dans ses personnages qui ne peut qu'émouvoir et renvoyer à son propre parcours de vie. Du grand cinéma.
L'aspect épuré de la réalisation et les longues scènes de dialogue sont au premier abord les points fort du drame de Bergman. Puis cette force se transforme en faiblesse, et malgré la qualité des acteurs le temps devient long.
Film bouleversant, mais dont la fin verbeuse me déçoit quelque peu. J'ai dû regarder ce chef-d'oeuvre une dizaine de fois et je ne me lasse vraiment pas de la force des dialogues, du duel des deux amants qui sont en pleine dialectique hégélienne, passant de bourreau à victime en une fraction de seconde, de la beauté plastique qui auréole le film et de cette histoire de couple qui a une portée absolument universelle. La scène où Johan annonce son départ pour Paris est d'une modernité furieuse et d'une force incroyable. La froideur qu'affecte Erland Josephson, le trouble de Liv Ullmann, les suppliques, la colère, les sentiments déçus, les échecs inévitables de toute vie de couple routinière et bourgeoise... Il n'est plus possible de voir cet aspect de l'existence de la même façon après avoir vu un tel film.
Film traitant des sentiments humains dans un couple sur plusieurs années. Film tourné à la base pour la télé, donc pas très bonne qualité d'image. Sinon bonne histoire et bon rythme.
En presque 3 heures extrêmement tendues mais pleines d'humanité, Bergman dissèque et révèle les forces, les faiblesses, les hauts, et les bas d'un couple en apparence idéal. Filmé avec une extrême précision, 'Scènes de la vie conjugale' est dur, mais aboutit à une conclusion d'une grande beauté.
Vu en version longue de 5h, les 6 épisodes télé d’origine. Chef d’œuvre. Radiographie du couple à la fin du XXème siècle. 5 heures de problèmes de couple sans qu’on s’ennuie. Dispositif simple : presque toujours en intérieur autour des deux personnages principaux. En dépit de la domination des épisodes de dialogue, Ingmar Bergman n’utilise presque pas le champ/contre-champ contrairement à nombre de téléfilms paresseux. Liv Ullman est splendide.
Une succession de scènes sur la vie de couple où les discussions parfois futiles nous emmènent dans des considérations profondes sur le bonheur humain ou la façon d'être heureux quand le temps qui passe sépare ou consolide les êtres. Parfois très dur.
Ingmar Bergman au sommet de son art et de sa reconnaissance internationale livre sa vision du couple en six chapitres. Deux couples sont en réunion amicale. Le premier (Erland Josephson et Liv Ullman) vient de faire la une d'un magazine pour le modèle d'équilibre et de réussite sociale qu'il représente, le second (Bibi Andersson et Jan Malmsjö) semble au bord de la rupture et ne parvient plus à communiquer qu'en donnant en spectacle ses déchirures. Mais contrairement aux apparences exposées de prime abord par Bergman c'est dans le couple modèle que le gouffre va se révéler béant. Le réalisateur lucide et pessimiste comme jamais, expose les différentes phases de ruptures et de réconciliations avortées qui jalonnent cette séparation qui n'en finit pas . Sa caméra comme toujours au plus près des visages, révèle tout des tourments de chacun des personnages. Liv Ullman et Erland Josephson sur le gril pendant près de trois heures sont magnifiques et bouleversants tous les deux, ne parvenant pas à se résigner à voir disparaître le douillet confort des habitudes né de la connaissance profonde qu'ils ont l'un de l'autre. Bergman qui a multiplié au cours de sa longue vie les expériences amoureuses, livre une vision sans illusion sur l'union des êtres qui revêt selon lui toujours du factice. Sublime de lucidité mais aussi de désespoir.
Incroyable projet que de filmer la vie d'un couple en cinq heures (six épisodes d'une cinquantaine de minutes) et de ne garder que très peu de personnages secondaires autour de Johann et de Marianne, incarnés par le merveilleux duo d'acteurs Erland Josephson-Liv Ullmann. En épurant sa mise en scène, notamment au niveau de l'échelle des plans avec une quasi-exclusivité de plans moyens, de plans rapprochés et de gros plans, Bergman mise avant tout sur l'expressivité de ses acteurs afin de saisir les moindres nuances qui parcourent leurs visages et installe une atmosphère anxiogène, renforcée par l'absence de musique et par l'idée du huis-clos. Il s’agit donc, au fil des réflexions abordées et des tensions accrues, de montrer le passage d’une relation-modèle à un couple fracturé, qui se rend compte qu’il ne tenait que grâce aux non-dits et à une hypocrisie jamais avouée mais secrètement partagée. C’est donc le sujet de l’infidélité qui fait basculer le film dans le drame, sans toutefois que la rupture entre Johann et Marianne ne remette en cause l’amour (ou l’affection) qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, comme en témoigne une fin étrangement apaisée, qui fait écho à une ouverture montrant la complicité du couple; sauf que ce moment dans une « maison obscure quelque part sur terre » laisse derrière lui des flots de larmes, de cris et de coups qui se seront immiscés au milieu d’une parole exigeante, laquelle aura exploré avec une intelligence et une maturité impressionnantes les questionnements existentiels des deux personnages. Quant à Johan et Marianne, s’ils sont si émouvants, c’est parce que leurs problèmes sont les nôtres et parce que Bergman aura réussi à créer une langue à la fois singulière (quels films, sinon ceux du maître suédois, sont écrits de la sorte ?) et complètement universelle pour les exprimer. « Scènes de la vie conjugale » est donc une des œuvres les plus passionnantes du cinéaste, parce que sa mise en scène s’efface au profit des personnages, qu’il laisse s’aimer, se battre et se réunir avec une compassion et une tendresse des plus vibrantes.