Des acteurs virtuoses, un script sur le fil qui verse assez peu dans les stéréotypes, assez peu de maniérisme ou de complexes twists inutiles, 37, 2; plus qu'un film-phénomène ou qu'une énumération de clichés catalogués, est l'un de ces rares polars de qualité qu'on aimerait voir plus souvent en dépit de ses longueurs, et qui pourrait encore aujourd'hui donner, par ailleurs, bien des leçons à beaucoup. Entre Zorg et Betty notre coeur balance même dans la version longue. Beau mélo...
Un film traitant d'une histoire d'amour à la fois destructrice et passionnée et très érotique même. Tout se joue entre nos deux amoureux: une jeune fille névrosée et un homme perdu, sans but. Un film culte.
37°2 le matin évoque instantanément pour la majorité des hommes, un inaugural plan séquence d'une rare puissance jouissive dirons-nous...Mais même s'il est vrai que Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade rivalisent quant à savoir qui aura le plus de plans dans lesquels ils apparaissent nus, ceux-ci ne sont absolument jamais gratuits et servent à mettre en exergue leur passion amoureuse remplie de naturel, de férocité mais aussi de haine.Dans une première partie légère, les deux protagonistes vivotent dans une espèce d'insouciance que le réalisateur Jean-Jacques Beineix nous offre sur le ton d'une comédie dans laquelle il semblerait que finalement rien ne pourrait venir gâcher ce bonheur conjugal... On a alors affaire à une espèce de représentation de l'adage « vivre d'amour et d'eau fraîche » parsemée ici ou là de quelques coups d'éclats du personnage de Béatrice Dalle, Betty, qui permettent de casser le rythme languissant de leur routine.Et puis le métrage change radicalement de ton, devenant par la même beaucoup plus grave. Betty, qui passait pour être jusqu'ici juste un brin lunaire se transforme finalement en une femme complètement hystérique et Zorg (Anglade) lutte de patience et d'amour pour tenter de garder un pied dans la réalité et non dans le chaos total vers lequel l'entraîne inexorablement sa passion dévorante pour Betty.Mais finalement, cette deuxième partie s'enlise quelque peu dans un climat apathique qui dénature avec la frivolité du départ et plombe un film qui se regardait jusque là avec un réel plaisir.On retiendra par contre un jeu d'acteur sensationnel, éblouissant et d'une intensité charnelle phénoménale de notre couple principal qui livre ici sans aucun doute LA performance de leurs carrières respectives.
Un film à l'intrigue qui vous tient en haleine jusqu'au bout. Un film de temperatures aussi: Beatrice Dalle n'a pas son pareil pour vous faire passer du chaud au froid mais et là je met un gros MAIS: les personnages sont peu crédibles, le scenario sans queue ni tête et les dialogues ennuyeux comme une salle d'attente de dentiste. Du coup il reste les paysages et la musique et on se demande si on aurait pas mieux fait de regarder Ushaia. Par contre il y a quelques scenes humoristiques d'ou l'allusion au thermomètre dans le titre. A voir par curiosité et pour les fans de Beatrice Dalle!
Ce film est un bijoux! C'est l'histoire de Zorg et de Betty. Zorg 35 ans est un travailleur lucide qui semble accepter ce que la vie lui offre. Betty est une jeune femme qui appréhende la vie sans détour, dans ce qu'elle a de plus brut, de plus beau et de plus cruel. Elle se laisse porter, envahir et finalement totalement submerger par ses émotions. Quand Zorg et betty se rencontrent, commence une histoire d'amour passionnée, sensuelle et tumultueuse qui ne cesse de s'enrichir et de prendre du relief au fil du récit. Cependant quelque chose de plus fort et de plus profond ronge betty, elle lutte contre des forces invisibles destructrices. On assiste douloureusement à sa descente aux enfers face à un Zorg désespérément impuissant. On ressort boulversé par l'interprétation de ces acteurs d'une incroyable sincérité. La BO du film est magnifique et indissociable du souvenir nostalgique que nous laisse ce film.
Vu il ya quelques années déjà, je me souviens avoir été boulversé par cefilm qui m'avait littéralement pris aux tripes. L'intensité du jeu d'acteurs sans concessions et cette musique poignante ont beaucoup contribué en faire un drame et une histoire d'amour magnifique.
Un film agréable, sympathique et sensuel sous lequel se cache une tension dramatique insoupconnée mais pourtant là dès le début. 37°2 le matin se présente au premier abord comme léger et un peu fou et finalement traite de façon très convaincante la véritable folie. Mais c'est tout de même un bon moment que l'on passe avec ces personnages originaux et touchants.
C'est loin d'être un chef-d'oeuvre, ne nous racontons pas d'histoire. Mais quand on a 15 ans, qu'on a encore quelque foi en l'amour fou, qu'on découvre Djian, Brautigan, Harrison et Fante... alors ce film vous change la vie. C'est d'une naïveté touchante, une qu'on devrait ressentir plus souvent, c'est beau, sincère, ça vous renvoie votre adolescence en pleine gueule. Toute une époque, une époque où on pensait encore qu'un couple pouvait s'aimer sans être abonné à Meetic.
L'un des meilleurs films du cinéma français. Adaptation méticuleuse du, non moins, sublime roman. Cette Betty est troublante, sulfureuse et si attachante... Béatrice Dalle l'incarne à merveille on a envie del'aider dans sa détresse psychologique. Que dire de plus, une sublime histoire à lire et à voir. Bravo Djian et Beineix.
En préambule je précise que je ne lui ôte une demi-étoile que parce que Beineix a bénéficié de l'éblouissant travail initial de Djian. Ceci dit ce film est encore plus fort qu'à sa sortie : alors que la quasi-totalité du cinéma a adopté le style télévisuel, on est ici ébloui par la beauté formelle (travail de la couleur, du cadrage, etc) et le talent des acteurs (Anglade, sorte de petit frère de Dewaere, Dalle et la clique de 2nd rôles). Mais ce qui frappe le plus aujourd'hui c'est la liberté des corps, dans un monde retombé sous la chappe de la pudibonderie. Le film ne reçut que le César de la meilleur affiche, mais quand on récapitule les liste des films de cette année-là on ne peut être véritablement scandalisé que pour celui du meilleur acteur ! Heureuse époque...les années 80, ou l'âge d'or du cinéma.