Quel gâchis ! Cette série avait un grand potentiel : paysages magnifiques, plongée dans un monde rural intriguant, acteurs qui ne sont pas tous des mannequins professionnels... Tout cela apparaît donc fort crédible dans un premier temps. Au final, c'est pourtant un vrai manque de vraisemblance qui vient anéantir les espoirs du cinéphile quelque peu attentif.
On se rend vite compte que la série tente tant bien que mal de porter un message féministe. L'ennui, c'est qu'il ne s'agit pas d'un féminisme intelligent, nuancé, qui invite à s'interroger sur des questions essentielles. Ici, il s'agit plutôt d'un féminisme un peu bête, manichéen et naïf. On a beau se trouver dans la campagne la plus profonde, notre héroïne, fiancée mais en proie au doute,
se verra offrir un cunnilingus dans les toilettes d'un bar un peu glauque par son nouveau prince charmant.
La scène fait sourire, mais elle n'est qu'un des multiples exemples qui viennent transformer cette série en nanar: personne n'est dupe, personne n'y croit. Explosion de rire quand la série nous apprend
qu'une gamine de 12 ans, enceinte, peut survivre plusieurs semaines dans la montagne puis accoucher seule, en quelques secondes, presque sans souffrir et surtout sans aucune complication pour le bébé ou elle-même.
Oui, dans Top of the Lake, les femmes sont des surhommes.
La fin aurait pu sauver l'oeuvre, corriger le tir. En réalité, elle vient renforcer le ridicule qui se dégage de Top of The Lake. Les hommes sont encore plus méchants qu'on ne l'imaginait. On dirait bien qu'ils sont pour la plupart pédophiles, incestueux ou adeptes du viol en réunion. La réalisatrice tente de dépeindre un univers glauque, mais ça ne prend pas. C'est déjà trop tard, on n'y croit plus, on s'ennuie.
La saison 2 ? Sans moi. Top of the Lake démontre une fois de plus que la qualité technique et un jeu d'acteur correct ne suffisent pas, seuls, à produire une oeuvre de qualité.