C’est avec un plaisir non-dissimulé que j’ai appris la création d’une série dérivée de l’univers de Watchmen, d’autant plus que les ajouts des scénaristes donnent un sens moderne à la relecture de ce comics novateur pour l’époque.
Et c’est via le filtre des violences policières et du racisme à l’encontre des noirs qu’intervient les évènements à Tulsa, petite ville moyenne américaine.
Disséquant les origines de la haine, les auteurs imaginent une utopie où l’Amérique a fait face à son passé, et tirer les leçons de la haine et de la violence.
Reste quelques légers grains de sable que sont le 7ème de Kavalerie, secte suprémaciste blanche clandestine remplaçant le Klux Klux Klan.
J’adore l’écriture des personnages, des intrigues qui s’emboitent parfaitement quand le spectateur connaît tous les tenants et aboutissants de l’histoire, notamment l’origine et la psychologie profonde de certains protagonistes.
Reste les motivations des individus, qui sont loin d’être transparents, créant des retournements de situation impossible à imaginer.
Si l’écriture, le casting, les décors, costumes et le respect profond de ses créateurs pour l’œuvre originale touche le public par sa sincérité et son intelligence, il reste le seul point noir à cette œuvre : son rythme.
Le développement psychologique, les intrigues complexes et les nombreux voyages dans le temps pour comprendre l’antériorité des faits, créent un rythme assez poussif, qui déplaira à nombre de fans du film de Zack Snyder.
Point de scènes d’actions spectaculaires, ni de grandes séquences monumentales, l’action est souvent absent, entraperçue, pour se focaliser sur la narration élaborée.
Si la série avait su intégrer plus de suspense, de tension, d’atmosphère sombre et nihiliste, elle aurait été sans conteste un chef d’œuvre.
Reste une œuvre de qualité haut de gamme, qui ne prends jamais de raccourcis scénaristiques, investit sur le long cours dans l’intelligence et la compréhension du téléspectateur, et c’est appréciable.