Dexter est une série qui a démarré sur les chapeaux de roue mais qui a subit ce que je défini comme le « syndrome de la(les) saison(s) de trop ». Quel dommage !! Car lorsque j’ai découvert cet antihéros parfait, légiste de la police de Miami avec son air de gendre idéal le jour et serial killer psychopathe au regard noir la nuit, j’ai été direct accro à ce personnage et à sa façon assez inhabituelle de voir les choses. La manière qu’il a de s’extasier devant les scènes de crimes, les voyant un peu comme des œuvres d’art (saison1 notamment) est plutôt hors du commun. Toute la série est narré avec le point de vue de Dexter et c’est cela qui pimente cette recette! On est dans la peau de l’habituel « méchant » et on le considère comme le « gentil ». A tout cela s’ajoute un bel éventail de personnages secondaires intéressants notamment : Debra Morgan, sœur innocente de notre sérial killer et flic émérite, Harry Morgan le père et guide spirituel de Dexter dont les apparitions en « mode 6e sens » sont un atout pour l’originalité de la série, l’équipe du Miami Métro Homicide et particulièrement le sergent James Doakes le plus malin d’entre eux qui sent que Dexter n’est pas normal, et enfin toute une panoplie de tueurs psychopathes ,dont le Ice Truck Killer ou Trinité sont les plus marquants, qui sont pour chacune des saisons les principaux « ennemis ». La série se compose de 8 saisons dont le découpage est plutôt bien fait, chacune d’entre elles se construisant autour d’un thème, respectivement : Les origines, La découverte du Soi, L’amitié, La famille, La complicité, La religion, L’amour et La responsabilité. Si les 4 premières saisons sont vraiment plaisantes (La 1,2 et 4 étant les meilleures de toute la série, le 3e est assez décevante), on sent, dans les 4 dernières, un véritable essoufflement, avec des intrigues secondaires voire tertiaires inutiles qui gâchent le concept initial de la série. On sent nettement que la volonté de poursuivre la franchise et accumuler les bénéfices d’une série à succès a pris le dessus sur la construction scénaristique du personnage principal. La conclusion de la série traine en longueur et même si la fin n’est pas catastrophique, elle est clairement bâclée. On ne peut être qu’insatisfait de cet aboutissement du personnage de Dexter par rapport au soin qui a été apporté à la manière de nous le présenter dans les saisons 1 et 2 en particulier. Si je suis plutôt indulgent avec la saison 5 qui justifie sa présence suite au twist final de la 4, je serai par contre intransigeant sur les saisons 6 et 7, qui ne sont intéressantes que pour leur cliffhanger finaux. Les intrigues sur le tueur de l’apocalypse et sur la mafia ukrainienne ne sont que broderie et une seule saison aurait été suffisante pour traiter leurs intrigues « fil rouge ». Quand à l’ultime saison, même si j’avais trouvé plutôt pertinente son entrée en matière avec le personnage d’Evelyne Vogel pleine d’opportunités scénaristiques pour conclure la série efficacement, elle est malheureusement vite tombée dans la rengaine des saisons précédentes avec des retournements de situations mal faits aboutissants à une conclusion trop brouillon.
Dommage donc, car j’ai passé de vrai bons moments avec Dexter, la découverte de son monde dans la saison 1, sa rencontre avec Trinity, l’un des meilleurs méchants toute catégorie confondue en saison 4 et son affrontement avec Lundy et Doakes dans la saison 2, la meilleure de la série. A contrario, cette saison 2 aussi bonne soit-elle est peut être la cause de l’essoufflement que je décris plus haut. En effet, l’intrigue qui y est traitée est excellente mais elle arrive trop tôt dans la série. Il aurait peut être été plus judicieux de conclure sur celle-ci mais cela aurait peut être été une fin trop attendue…Bref c’est avec regret que j’ai dit en revoir à Dexter en octobre dernier. Regret de ne plus voir à l’écran un personnage des plus séduisants de la télévision, mais aussi des regrets de ne pas avoir connu pour lui une fin digne de ce nom.