L'Enfer du devoir : secrets de tournage

Les ultimes épisodes traitent du retour des soldats aux Etats-Unis et de leur difficulté à se réadapter à la vie civile.

Après les changements opérés lors de la saison précédente, la 3ème saison tente un retour aux sources avec la disparition des personnages féminins et l'arrivée en renfort de recrues mâles. La star du petit écran Lee Majors est invitée pour 5 épisodes. Il y incarne le vétéran Thomas "Pop" Scarlet. La confusion et la frustration sont plus que jamais présents cette saison, la série adoptant à nouveau un aspect plus sombre.

Véritable témoignage de cette page terrible de l'Histoire des Etats-Unis, L'enfer du devoir traite de sujets douloureux comme le racisme, la vengeance ou le sacrifice. Les producteurs décident lors de la saison 2 d'introduire deux personnages féminins, la journaliste Alex Devlin et la psychologue Jennifer Seymour pour développer des histoires sentimentales. Si les intrigues romanesques ont pour but d'attirer un public féminin, elles font perdre à la série son côté sombre qui faisait sa particularité.

La série se focalisant sur le point de vue des soldats américains, les Viêt-congs sont rarement montrés. Et lorsqu'ils le sont, ils apparaissent comme des êtres déterminés à se battre jusqu'au bout pour défendre leur cause.

Les membres de la compagnie Bravo représentent à eux seuls un bel échantillon de la société américaine. Le sergent Zeke Anderson à la tête de la section, le lieutenant Myron Goldman tout juste sorti de l'Académie militaire, les deux vétérans noirs Marvin Johnson et Marcus Taylor, Roger Horn, le pacifiste de Chicago, Daniel Percell, un volontaire de l'Iowa, Alberto Ruiz, un Portoricain du Bronx, Scott Baker, un surfer californien insouciant. Et pour achever ce tableau une touche féminine avec le lieutenant Nikki Raines.

Le titre "Pain it Black" des Rolling Stones, interprété par Mick Jagger, sert de générique à la série. Un morceau qui a inévitablement contribué au succès de la série !

Le titre original Tour of duty est une expression employée pour désigner la période de 12 mois que les soldats américains mobilisés devaient passer au Viêt-nam.

Diffusée aux Etats-Unis sur un grand network, L'enfer du devoir est destinée à un large public. La production a dû dès lors redoubler d'efforts pour éviter la censure, faisant l'impasse sur la violence, les bains de sang et le langage trop cru... quitte à perdre en crédibilité.

Lors de sa diffusion sur le network CBS en 1987, L'enfer du devoir souffre de la comparaison avec des films tels que Voyage au bout de l'enfer, Apocalypse Now ou Platoon, qui ont marqué le grand écran. La série n'est certes pas aussi poignante mais elle parvient à se constituer un noyau de fans fidèles.

Face au succès de L'enfer du devoir, une nouvelle série sur la guerre du Viêt-nam voit le jour sur la chaîne rivale ABC. Plus humaine, China Beach décrit avec le même réalisme le quotidien de femmes qui ont contribué à leur façon au Viêt-nam. De l'infirmière attentionnée à la prostituée cynique, en passant par la volontaire naïve...

Terminées les comédies sur la guerre dans la veine de Papa Schultz ou M.A.S.H.. Pour la 1ère fois à la télévision, la guerre du Viêt-nam est abordée avec sérieux et réalisme dans L'enfer du devoir. Au fil des 58 épisodes, la série suit le parcours de la compagnie Bravo, une unité d'infanterie composée de jeunes recrues s'efforçant de survivre dans l'enfer quotidien de la guerre au Viêt-nam. Une guerre dénuée de sens, dirigée par les bureaucrates de Washington et condamnée par l'opinion américaine. Chaque épisode explore les ramifications de la guerre et les destins des hommes obligés de la vivre.

Entamée en 1964, la guerre du Viêt-nam s'est éternisée jusqu'en 1973. Le conflit s'est enlisé, causant pas moins de 60 000 morts parmi les soldats américains, sans compter les nombreux blessés et traumatisés marqués à vie. Face à un tel désastre, la guerre ne pouvait être que mal perçue par l'opinion publique, remettant en cause la justesse de cette intervention. Echaudés par cet échec, les Etats-Unis mettront plusieurs années à mettre en scène ce conflit à la télévision, en montrant les événements avec réalisme, et leurs douloureuses conséquences.