22 novembre 1963 - 22 novembre 2013. Il y a 50 ans, le président des Etats-Unis John Fitzgerald Kennedy était assassiné à Dallas. Une tragédie qui continue encore à littéralement hanter la mémoire collective des Américains, tandis que le film de Zapruder, qui immortalisa en direct les événements, constitue le film le plus analysé, commenté et repris de toute l'histoire du cinéma...
50 ans après les tragiques événements, le débat entre partisans de la thèse du tireur isolé -la version toujours officielle- et les adeptes de la théorie du complot fait toujours autant rage. En fait, les théories du complot sont déjà évoquées quelques mois à peine après l'assassinat de JFK, et même amplifiées après la publication des conclusions laborieuses de la Commission Warren. Auraient trempé dans le complot la Mafia, le FBI, les magnats texans du pétrole, le "complot mondial communiste", les "racistes" opposés à Kennedy et au mouvement des droits civiques...
Fait intéressant, un sondage publié aux Etats-Unis en avril 2013 révélait que 59% des américains pensent que plusieurs personnes sont impliquées dans l'assassinat de JFK, tandis que 24% pensent que Lee Harvey Oswald a agit seul. Un autre sondage, réalisé cette année par l'Institut Gallup, révèle que pour 75% des américains, il y a eu conspiration(s).
Stephen King, lors de sa conférence de presse à Paris.
Tout récemment encore lors de sa conférence de presse événement qui s'est tenue à Paris pour promouvoir son roman Dr. Sleep, Stephen King fut questionné sur son ouvrage 22/11/63, qui évoque le destin d'un homme remontant le cours du temps pour empêcher l'assassinat de JFK. A la lecture de ses propos, on se doute qu'il n'est pas un adepte des thèses conspirationnistes.
"Pour moi, c’est l’un des très rares cas où une personne à l’origine de changements majeurs n’est pas un politicien, un scientifique, un Prix Nobel ou un dirigeant dans le monde. Lee Harvey Oswald était un pauvre type, qui travaillait à la Texas School Book Depository [NDR : le bâtiment d’où Oswald aurait tiré, seul, selon la version officielle]. Il était dans le bâtiment ce jour-là, il avait de l’expérience en tant que tireur…Il était au bon endroit au bon moment. Ce jour-là, on avait aussi annoncé de la pluie qui n’est jamais venue. Au contraire il faisait très beau, ce qui fait que la voiture qui devait être fermée était découverte…Toutes ces choses viennent ensembles. Toutes les théories du complot oublient le fait que, parfois, les gens ont beaucoup de chances, tandis que d’autres nettement moins" expliquait-il. Pour l'anecdote, on parle d'une adaptation de son roman 22/11/63 depuis 2011, sous forme d'une mini-série produite par Warner, avec Jonathan Demme à la barre...
Oliver Stone et Kevin Costner dans le rôle du procureur Garrison, sur le tournage de JFK.
JFK, un film salutaire...
De quoi donner du grain à moudre à celui qui fut à l'origine d'une bombe cinématographique et même politique : Oliver Stone, dont le brillant et contesté JFK se faisait largement écho des théories du complot. "Ce qui continue à générer l'intérêt, c'est que l'assassinat n'a jamais été vraiment élucidé. Par conséquent, toute personne intelligente doit se poser des questions, et cela a été fait sans relâche pendant 50 ans" dit-il. Et d'ajouter : "On a décidé qu'Oswald était le coupable et on a créé les preuves pour étayer cette thèse". Et même si son film est romancé, "c'était un film dramatique et non un documentaire. J'ai dû mélanger des personnages et des situations pour pouvoir tout dire en trois heures".
Pour JFK, tout commence en 1987. Zachary Sklar, journaliste et professeur de journalisme à la Columbia University Graduate School of Journalism, rencontre Jim Garrison, et parvient à le convaincre d'écrire avec lui un manuscrit dans lequel Garrison se remémore son travail sur l'enquête. De cette collaboration naîtra l'ouvrage "On the Trail of the Assassins", publié aux Etats-Unis en 1988. Un exemplaire du livre parvient entre les mains du réalisateur Oliver Stone.
"Le meurtre de Kennedy était un des événements de signal de la génération de l'après-guerre, ma génération" dira plus tard le cinéaste, qui sort enthousiaste de cette lecture. Il achète lui-même les droits d'adaptation de l'oeuvre, pour un montant de 250.000 dollars. Après avoir longuement rencontré Jim Garrison, et non désireux de mettre en scène un biopic, Stone s'intéresse à un autre ouvrage signé Jim Marrs : "Crossfire: The Plot That Killed Kennedy".
"Convoquez les dix meilleurs tireurs du monde. Trouvez celui qui était à Dallas le 22 novembre 1963, et vous aurez le coupable"
En 1989, alors qu'il est en phase de pré-production de son prochain film, Les Doors, Stone propose à la Warner de faire un film sur JFK. Le PDG de la Major, Terry Semel, accepte. Doté d'un budget de 20 millions de dollars, qui sera revu à la hausse par la suite, Stone écrit le script avec le journaliste Sklar. Son ambition : faire un film d'investigation, dans la veine d'un Z de Costa-Gavras.
Kevin Costner, en pleine démonstration sur la théorie de la "balle magique" - ©Warner Bros.
A sa sortie en 1991, JFK suscita une vive polémique. Walter Cronkite, célèbre journaliste télévisé américain qui a rythmé l’information dans les foyers US pendant plus de vingt ans (et qui apparait sous formes d’archives dans le film), déclarait alors au critique américain Roger Ebert : "il n’y a pas une once de vérité dans ce que je viens de voir".
En fait, on a beaucoup reproché à Oliver Stone d’avoir intentionnellement rajouté des faits, et malmené les faits historiques. Il faut dire que la thèse défendue par le cinéaste et autres théoriciens du complot est pour le moins provoquante : JFK a en fait été victime d’un coup d’état, dans lequel le Vice-président, Lyndon B. Johnson, aurait trempé, dans le but avoué d’avoir les mains libres pour déclencher la guerre du Viêtnam. Pour tenter de se disculper de ces accusations, Stone a d’ailleurs publié peu après la sortie du film une version annotée de son scénario, où il justifie tous ses rajouts.
Jim Garrison (Kevin Costner) en pleine reconstitution des 3 coups de feux que Lee Harvey Oswald aurait tiré, avec un fusil italien, le Mannlicher-Carcano. Des tests avec des tireurs d'élite furent tentés pendant l'enquête de la Commission Warren. Aucun n'est parvenu à réussir ce que Lee Harvey Oswald serait parvenu à accomplir. Il est aussi assez ironique de noter que les spécialistes du fabriquant italien du fusil échouèrent également dans leurs tests...
...a la portée éminemment politique
En décembre 1991, Stone projeta son film aux membres du Congrès. Poussé par une Opinion réveillée par le succès retentissant du film, le Congrès réclama la publication de tous les dossiers sur l'affaire demeurés secrets. Le 27 octobre 1992, à quelques jours de l'élection présidentielle, George Bush signe une loi autorisant l'examen et la publication d'archives sur l'affaire Kennedy : l’Assassination Materials Disclosure Act.
Le vrai Jim Garrison, procureur de la Nouvelle Orléans.
A l'époque, le directeur du FBI, William Sessions, déclara qu'il trouvait "essentiel" que les Américains puissent voir "le petit nombre" de documents non encore publiés. Sauf qu'en fait, ce nombre était tout sauf petit : on parle de près de 300.000 documents rien que pour le FBI. Mais les chercheurs doivent se conformer aux décisions prise par une commission de 5 membres chargés de la publication des pièces, le président des Etats-Unis gardant un droit de veto. Et rien n'indiquait que le FBI, la CIA ou les services secrets militaires allaient publier de facto des documents qu'ils avaient pris soin de ne pas publier, comme par exemple...leur dossier sur Lee Harvey Oswald.
Même si depuis cette date, de nombreux documents furent déclassifiés, il reste encore beaucoup à faire. Des centaines de livres traitant de l'assassinat de JFK sont sortis. Et pourtant, une question demeure : connaitra-t-on un jour toute la vérité sur l'affaire Kennedy ? Rien n'est moins sûr. Une grande partie des documents reste encore sous scellés jusqu'en...2029.
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