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    Gotham Knights : une aventure en demi-teinte pour les super-héros DC
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le nouveau jeu Warner Bros. "Gotham Knights" voit Robin, Nightwing, Batgirl et Red Hood livrés à eux-mêmes face à la criminalité croissante de Gotham, et à l'apparition d'une mystérieuse société secrète baptisée La Cour des hiboux. Avis à chaud !

    Warner Bros. Interactive

    Après la série des jeux Arkham qui racontaient en quatre volet le parcours de Batman face à des super-vilains de plus en plus omniprésents, Warner Bros. Interactive met en avant un nouveau groupe de héros DC Comics dans le jeu Gotham Knights, un action-aventure agrémenté d'une dimension RPG sorti le 21 octobre sur PC, PS5 et Xbox Series X/S.

    Gotham Night

    L'histoire du jeu s'inspire (très librement) du comics La Cour des hiboux, célèbre opus signé par Scott Snyder et Greg Capullo, et l'arc qui l'a suivi. On y retrouve quelques-unes des scènes iconiques mais complètement remaniées, comme la séquence du labyrinthe. (Evidemment, Batman y passe 8 jours dans le comics et nous 20 minutes de jeu, il faut bien adapter !)

    Au rang des bons points, il fait rappeler que donner vie à Gotham n'est pas chose facile, et de ce côté, le pari est une fois de plus réussi. Personnage à part entière du jeu, la ville est à la hauteur de sa représentation des comics : tentaculaire via ses îles reliées par des ponts semblant sans fin et avec des jeux sur l'échelle grâce aux nombreux gratte-ciels avec lesquels les personnages peuvent interagir.

    On retrouve le plaisir d'arpenter les rues de la cité en croisant des monuments phares de Gotham comme le Palais de justice ou la cathédrale, mais aussi des easters eggs plus pointus comme la chaine de fast-food Big Belly Burger, inventée par DC Comics. Exit les points d'interrogation et les épreuves de l'Homme-Mystère à surmonter chers à la saga Arkham, il s'agit désormais de retrouver les caisses d'armements et les batarangs disséminés partout dans Gotham par le défunt Batman.

    Exit Batman !

    Cette fois, pas de Bruce Wayne jouable puisque comme révélé dès le début du jeu, Batman est mort sous les coups de Ra's al Ghul. Les joueurs auront donc le choix entre les fidèles alliés du Chevalier noir que sont Robin, Nightwing, Red Hood et Batgirl. Le mode multijoueur permet de jouer à deux et de combiner les capacités de deux héros, chacun ayant ses spécificités.

    Warner Bros. Interactive
    Batgirl

    S'il est possible d'alterner les personnages, il vaut mieux n'en choisir qu'un seul et l'optimiser plutôt que de passer de l'un à l'autre, à moins de prendre le temps de leur faire acquérir chacun de l'expérience, ce qui peut prendre beaucoup de temps. Si vous n'avez pas ce temps à votre disposition, vos héros seront trop faibles pour affronter les dangers proposés par les aventures de l'open world géant qu'est devenu Gotham City depuis Arkham Knight.

    Du côté des super-vilains en revanche, c'est assez déceptif. Car si certains répondent à l'appel comme le Pingouin, Mr Freeze ou Gueule d'argile, la plupart des méchants iconiques sont absents, remplacés par les différentes factions de la ville : les Régulateurs, les Parias, la Mafia etc,. Une déception certaine, car on attend justement d'un jeu vidéo situé à Gotham ce qu'un film live ne peut pas faire : réunir la galerie la plus large possible des ennemis du Chevalier noir.

    Enquête d'action

    On alterne les phases de bagarre et celles d'enquête pure. Le jeu met bien l'accent sur l'investigation en proposant un suivi des affaires avec un tableau de quêtes façon FBI, des interrogatoires musclés dans les rues et une progression en "dossiers". Chaque dossier est doté un niveau indicatif de puissance à posséder afin de le mener à bien et il est plutôt à suivre pour éviter de se faire démolir.

    Warner Bros. Interactive
    Nightwing au combat

    L'infiltration permet d'éliminer discrètement les ennemis, mais parfois, le combat de masse s'impose. Grâce aux niveaux indicatifs des enquêtes et au gain d'expérience façon RPG, il est toujours équilibré, et un mode entrainement dans le QG des héros (le Beffroi de Gotham) est à privilégier pour appréhender correctement toutes les combinaisons.

    Cet aspect pédagogique rend toutefois les combats un peu plus lourds que dans les jeux Arkham, où l'accent était mis sur la puissance de Batman. Red Hood est plus lourd que ne l'était Batman et les trois autres personnages, censément beaucoup plus agiles, manquent un peu de "bondissant"; on a parfois l'impression d'avoir en main le Batman d'Arkham Asylum.

    Du reste, tout ce qui relève de la précision est crispant, comme la visée avec une arme ou un batarang, mais aussi avec les objets (il faut être très précisément en face, ce qui est difficile à mettre en oeuvre lors d'une mission avec timer). Autre souci de précision : le marquage d'ennemi, difficile à mettre en pratique. Il n'est pas impossible que vous l'abandonniez purement et simplement.

    Warner Bros. Interactive
    Mister Freeze jette un froid

    Les nuits se suivent (et se ressemblent)

    On peut reprocher la répétitivité des phases de jeu, qui consistent à passer une nuit dans les rues, prendre des informations, arrêter des crimes, faire avancer les dossiers en cours, rentrer au Beffroi, dépenser son expérience et recommencer. Une mécanique de jeu qui déçoit sur le long terme, tout comme le peu d'intrigue personnalisée des héros (Batgirl et son père, Red Hood et son deuil de Batman... ) qui sont un bonus sympathique qui aurait certainement gagné à être davantage creusé.

    Les fans d'action-RPG pourraient trouver leur compte avec Gotham Knights, qui n'est pas non plus un mauvais jeu et possède de vraies qualités. Mais le public habitué aux jeux peaufinés de la saga Arkham risquent de rester sur leur faim, tant il semble manquer de petites choses et de détails qui rendaient l'univers si vivant. Gotham Knights apparaît alors comme une magnifique coquille dont on explore par moment les zones vides.

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