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    Avant l'effondrement : Alice Zeniter interroge notre avenir dans un film étonnant avec Niels Schneider
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    L'autrice Alice Zeniter arrive au cinéma avec un film étonnant sur des questions brûlantes sur l'avenir de la planète, avec un très beau casting, dont Niels Schneider et Ariane Labed.

    De quoi ça parle ?

    Dans un Paris caniculaire, Tristan, directeur de campagne d’une candidate aux législatives, reçoit un courrier anonyme contenant un test de grossesse positif. Parce qu’il est peut-être atteint d’une maladie génétique mortelle et incurable, il devient obsédé par l’idée de retrouver la femme qui lui a envoyé ce test. Mais a-t-il affaire à une blague morbide, une vengeance froide, un appel à l’aide ou à une manœuvre politique ? Tristan décide de mener l’enquête, au péril de sa vie professionnelle et affective.

    Avant l’effondrement
    Avant l’effondrement
    Sortie : 19 avril 2023 | 1h 40min
    De Alice Zeniter, Benoît Volnais
    Avec Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    2,6
    Voir via MyCanal

    Après s'être illustrée en littérature (L'Art de perdre, Comme un empire dans un empire), et dans la mise en scène de théâtre, Alice Zeniter arrive au cinéma avec un premier long métrage de fiction, Avant l'effondrement.

    Pour cette nouvelle aventure, elle s'est entourée d'un coréalisateur, Benoît Volnais, et d'un très beau casting : Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub en tête, accompagnés de talentueux comédiens plutôt vus sur les planches comme Myriem Akheddiou et Séphora Pondi de la Comédie Française... Les fans de la série Drôle sur Netflix seront ravis de retrouver les deux jeunes découvertes Younès Boucif et Elsa Guedj pour une petite participation.

    Avant l'effondrement est un film singulier dans sa forme : il adopte une construction très chapitrée et très littéraire, avec des séquences en voix off. Le film est très dense et dialogué. Il peut surprendre également dans les ruptures de tons et de formes régulières qu'il propose.

    Pyramide Distribution
    Souheila Yacoub et Niels Schneider

    "Dès le synopsis, on s’est rendu compte que l’histoire qu’on racontait nécessitait des changements de régime de narration, donc on a décidé de l’assumer jusqu’au bout", explique le coréalisateur Benoît Volnais. Et d'insister sur la "nécessité de créer de nouveaux récits et de nouvelles manières de raconter", de "tenter des choses en fiction". Ce pari est réussi, celui de nous surprendre, nous déstabiliser par moments.

    On en retient des séquences d'une étonnante clairvoyance, voire d'une forme d'anticipation sur des sujets qui animent l'actualité aujourd'hui. Dans ce film tourné il y a presque 2 ans, il est question par exemple d'un été caniculaire et d'une grève des éboueurs !

    Le point de départ du film, c’était la question du contemporain

    "Le point de départ du film, c’était la question du contemporain. Nous sommes convaincus qu’un des aspects cruciaux du contemporain, c’est la croyance de plus en plus partagée que l’avenir sera sombre, périlleux, que le pire est à venir. Et ça reconfigure, selon nous, les manières de penser, de voir, d’aimer, d’envisager le temps, le travail, les modes de vie, l’amitié, la filiation, etc. Nous avions envie de raconter ça, avec les moyens du cinéma, avec les émotions, les parti pris narratifs et esthétiques que permet le cinéma. Et avec ce personnage de Tristan qui, lui, vit un effondrement individuel."

    Les ruptures de ton, qui tendent vers la fable par moment, permet d'appréhender des sujets lourds avec une légèreté, et des séquences très cinématographiques. "J’ai l’impression qu’on qualifie parfois de théâtraux ou littéraires des aspects qui n’en sont pas : la jouissance du langage, le travail de la langue et la longueur des répliques. Sur ce front, nous ne voulions rien nous interdire, et c’était une décision de cinéma", développe Alice Zeniter.

    Pyramide Distribution
    Ariane Labed et Niels Schneider

    Et le tandem d'ajouter : "L’étrangeté [que dégage le film] tient à la manière dont nous voulions filmer l’état de stase mélancolique qui guette et gagne progressivement Tristan. Nos références cinématographiques étaient plutôt du côté de Nuri Bilge Ceylan et Gus Van Sant, deux cinéastes a priori très éloignés, mais qui ont, pour nous, une manière très inspirante de raconter et de filmer cette difficulté de vivre et d’être au monde"

    Faire apparaître une réflexion politique, une pensée à grande échelle

    Le film est marquant dans sa façon de nous proposer une réflexion politique, là aussi parfaitement assumée. Le projet était aussi de "faire apparaître une réflexion politique, une pensée à grande échelle, face aux thématiques d’effondrement qui tendent le film".

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    Avant l'effondrement d'Alice Zeniter et Benoît Volnais sort au cinéma ce mercredi.

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