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    Netflix : un documentaire raconte l'histoire vraie de Conjuring 3 et c'est terrifiant
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Le documentaire "Le Diable pour alibi", disponible sur Netflix, revient sur le premier cas judiciaire dans lequel le meurtrier plaide la possession démoniaque pour se défendre. Que vaut le film ? Verdict.

    En 1981, dans le Connecticut, aux États-Unis, Arne Cheyenne Johnson, 18 ans, assassine à coups couteau son bailleur, Alan Bono, 40 ans. À première vue, il s’agit là d’un règlement de compte comme il en existe beaucoup. Mais Arne Cheyenne Johnson prétend avoir été possédé par le diable. Sa version ne change pas d’un iota et ce, jusqu’au tribunal où il devient le premier accusé à plaider la possession démoniaque pour sa ligne de défense.

    Le Diable pour alibi
    Le Diable pour alibi
    Sortie : 17 octobre 2023 | 1h 21min
    De Chris Holt
    Spectateurs
    3,2
    Voir sur Netflix

    Si cette histoire vous semble familière, c’est normal. L’affaire n’est pas si connue en France, mais elle a récemment fait l’objet d’une adaptation au cinéma, dans le troisième volet de la saga Conjuring, sorti en 2020. Le documentaire Le Diable pour alibi recueille le témoignage des premiers concernés et plonge davantage dans ce récit paranormal qui cache bien plus de secrets qu’on ne pourrait l’imaginer.

    En matière de true crimes et autres documentaires un peu glauques, la plateforme Netflix est championne. Ce nouveau film est très bien produit, mélangeant à la fois des images d’archives et des interviews exclusives. Formellement, tout y est. L’atout choc ? Des enregistrements audio exclusives du jeune David Glatzel, 11 ans, possédé par le diable - c’est à cet instant que l’esprit aurait pris possession du corps d’Arne Cheyenne Johnson.

    Netflix
    Arne Cheyenne Johnson

    Le problème, c’est le fond. Le Diable pour alibi aligne les différents récits de la famille Glatzel et celui d’Arne Cheyenne Johnson sans aucune contradiction. Comme si le téléspectateur ou la téléspectatrice devait croire sur parole à cette histoire. Le fameux enregistrement audio est assez impressionnant, mais rien ne prouve son authenticité.

    C’est seulement dans ses dix dernières minutes que le documentaire devient réellement intéressant car il soulève de vrais sujets. Le premier étant l’implication du célèbre couple Ed et Lorraine Warren - les héros des films hollywoodiens. L’un des enfants Glatzel affirme que ses parents ont été arnaqués par les “experts”. Ces derniers auraient profité de la médiatisation de l’affaire pour gagner de l’argent sur leur dos. Sans blague.

    Netflix
    Ed Warren (à gauche) et Lorraine Warren (à droite).

    L’autre révélation majeure porte sur la mère de la famille. L’un des enfants explique qu’elle cachait du Sominex - somnifères - dans la nourriture. Cette prise de médicaments a de lourdes conséquences sur la santé, comme la prise de poids et des hallucinations. Ainsi, les récits des possessions démoniaques prennent une toute autre dimension.

    À la fin du documentaire, on a le sentiment d’être passé à côté de l’essentiel. Si le récit paranormal est plus vendeur, la possible implication de la mère dans ce drame et la manipulation du couple Warren sont les éléments qui méritaient une attention toute particulière. On ressort du Diable pour alibi frustré, désireux d'en savoir plus sur le côté sombre de cette famille (presque) normale.

    Le Diable pour alibi est disponible sur Netflix.

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