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    Disney version moche : découvrez les remakes honteux du studio Dingo Pictures !
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Connaissez-vous la firme Dingo Pictures, qui massacre vos dessins animés favoris tant au niveau des graphismes que des doublages ?

    Dingo Pictures

    5- Qu'est-ce que Dingo Pictures ?

    Dingo Pictures est une entreprise spécialisée dans l'édition de livres pour enfants et de films d'animation : courts, moyens et (plus rarement) longs métrages. Elle compte à son catalogue 29 titres inspirés de contes ou d'histoires vraies adaptées pour les enfants (Aladin, Pocahontas, Balto) souvent tombées dans le domaines public et sans verser la moindre obole à Disney, alors que plusieurs films Dingo suivent la même trame que certains longs métrages à succès de la firme aux grandes oreilles.

    Dingo Pictures
    "Toys", Toy Story version Dingo

    Dingo Pictures a aussi sorti quelques jeux vidéo comme La Souris détective, Football de la jungle et Dinosaure Adventure pour Playstation 2, notamment.

    4- Qui est derrière Dingo Pictures ?

    Ludwig Ickert est un compositeur de musique, ancien membre d'un groupe de rock'n'roll allemand ayant connu son petit succès au début des années 60 avec notamment une reprise de Black is Black (qui donnera le fameux Noir c'est noir de Johnny). C'est avec son épouse Roswitha Haas, autrice de contes pour enfants, qu'il fonde Media Concept, alias "Dingo Productions Haas und Ickert Partnerschaft, Filmemacher", plus connue sous le nom de Dingo Pictures.

    Roswitha Haas est décédée en 2015 et Ludwig Ickert en 2019, à 75 ans. Ce sont des amis de la famille qui ont hérité de Dingo Pictures et gèrent aujourd'hui cet héritage de près de 30 films d'animation.

    3- Comment tout a commencé

    Dingo Pictures
    Extrait de Persée (seul le décor de fond bouge)

    Au début des années 90, Dingo Pictures passe un accord avec la firme "LUI.TV" et produit trois films : une version du mythe de Persée, Siegfried - tiré des Nibelungen - et une enquête de lapins de Pâques partant à la recherche de leur plus bel œuf, qui leur a été volé. Par la suite, Dingo Pictures passe seule aux commandes et lance sa recette.

    2- La "patte" Dingo

    La technique du studio est simple : adapter les livres pour enfants écrits par Roswitha Haas en courts et moyens métrages. Les personnages sont très pauvrement animés sur des décors peints souvent simplistes. Beaucoup d'animaux et leurs animations sont recyclés de film en film, et le doublage est complètement aléatoire.

    Il suffit de lancer un des films de la firme pour se rendre compte que les comédiens de doublage sont des amateurs. On entend parfois les feuilles du texte être tournées et les hésitations des "acteurs" sur les didascalies. Si le doublage français est parfois catastrophique (voir Aladin ci-dessous), la version originale n'est souvent pas meilleure.

    Pire encore, en VF comme en VO, il y a un décalage son/image dans la plupart des longs métrages, ajoutant une pénibilité à quelque chose qui était déjà suffisamment difficile à suivre.

    La plupart des histoires portées à l'écran par Disney auront droit à leur version Dingo, avec des titres légèrement différents, que cela soit : A la recherche des dalmatiens, Les Aristos, Notre Dame, Pocahontas : la légende indienne, Le Roi des lions ou encore Le Seigneur de la jungle.

    Dingo Pictures
    Nala adulte, Pan-Pan, Tic et Tac... Ils sont dans "Les Foot du stade"

    Si les histoires sont parfois nouvelles, l'esthétique et le nom des personnages est repris de leurs films d'animation à succès, qu'ils soient originaires de chez Disney ou de Dreamworks.

    Certains titres ajoutent même aux dessins ratés de vrais comédiens pour servir de narrateur, comme dans L'Epée de Camelot :

    Leur dernier film d'animation, Die kleine Hexe Arischa, est sorti en 2005. Il possède quelques effets numériques dépassant l'amateurisme des débuts du studio.

    1- La postérité

    La firme et ses productions ont connu un regain d'intérêt en France, notamment grâce au célèbre vidéaste Joueur Du Grenier, qui a consacré une émission à Aladin et la lampe magique. Devant la fascination du public pour ces nanars (sa vidéo compte 2,6 millions de vues à ce jour), le créateur regarde régulièrement des films Dingo en les commentant, pour le plus grand plaisir de sa communauté.

    Youtube/Best Of du Grenier
    Joueur Du Grenier devant Les Musiciens de Brême

    Notamment grâce à ces vidéos, un tout nouveau public a découvert la firme et s'amuse à regarder ces nanars avec gourmandise, comme l'avaient fait avant lui les fans de la chaîne Epic Teaching of History, qui a également regardé ou chroniqué certains films.

    Un documentaire intitulé provisoirement : "Dingo Pictures: The Story of a Mockbuster Legend" ou "Yee: Behind the Meme of Dingo Pictures" semble en financement sur Kickstarter depuis un bon moment. Pour l'instant, il n'a pas encore été effectivement produit. A suivre...

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