L'historien et critique de cinéma Michel Ciment n'est plus, a annoncé le média France Inter. C'est sur une critique du Procès d'Orson Welles envoyée au magazine qu'il est publié dès 1963 dans la revue Positif. Il deviendra ensuite membre du comité de rédaction puis directeur de la publication durant de nombreuses années.
Dans un communiqué envoyé par l'équipe de Positif via Christian Viviani, la rédaction de la revue salue "sa passion d’un cinéma guidé par la vision des cinéastes, mais aussi par les collaborations artistiques (devant et derrière la caméra), par le contexte économique et socio-politique de sa création, ainsi que par le refus des modes et du « prêt-à-penser » y compris géographiquement (Europe de l’Est, Amérique du Sud, Afrique, Asie)."
Le critique était "hospitalisé depuis quelques jours". La dernière phrase qu’il a prononcé a été à l’adresse d’une infirmière : "Ce soir, je vais aller voir un film".
Jérôme Garcin, producteur du Masque et la Plume dont Michel Ciment était l'un des habitués, lui a rendu hommage :
C'est toute la famille du 'Masque et la plume' qui perd l'un de ses plus proches. C'est peut-être l'esprit le plus libre, le plus encyclopédique que la critique de cinéma ait jamais produit.
Découvrez son superbe livre de souvenirs revenant sur sa riche carrière
Le 24 septembre dernier, à 85 ans, Michel Ciment était intervenu dans l'émission Le Masque et la Plume, dont il était l'un des critiques historiques. Il y avait chroniqué Le Grand chariot de Philippe Garrel, Les Feuilles mortes d’Aki Kaurimäki ou encore L’Arbre aux papillons d’or de Pham Thien An.
BERTRAND RINDOFF PETROFF / BESTIMAGE
Outre Le Masque et la plume, il avait aussi produit l'émission Projection privée pour France Culture, diffusée de 2005 à 2016, et qui revenait chaque semaine sur un thème unique en rapport avec le cinéma.
On lui doit des ouvrages de référence, notamment les livres d'entretiens Kubrick ou Kazan par Kazan, mais aussi Jane Campion par Jane Campion et Boorman, un visionnaire en son temps.
