"Le temps de chacun est précieux" : après 25 minutes de publicités avant le film, ce spectateur indien a pris une décision radicale
Olivier Pallaruelo
Olivier Pallaruelo
-Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

Agacé par un tunnel de bandes-annonces et de publicités diffusées avant un film qu'il était venu voir en salle, un spectateur indien a attaqué en justice la chaîne de multiplexes. Le tribunal lui a donné raison, en condamnant le cinéma à une amende.

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Soyons honnêtes : qui n'a pas pesté au moins une fois devant un tunnel de publicités avant la projection d'un film ? Un tunnel qui peut parfois durer une bonne vingtaines de minutes... Si la diffusion de bandes-annonces de films fait partie du rituel d'une séance en salle, couplée aux publicités, cela peut aussi être un poil crispant vu la durée...

C'est en tout cas l'effet ressenti par un spectateur indien, qui a carrément décidé d'attaquer en justice un cinéma pour cela. L'intéressé a même obtenu la condamnation de la chaîne de cinéma qui avait diffusé plus de 25 minutes de bandes-annonces et publicités avant une projection, selon le récit de cette affaire insolite rapportée par le Guardian.

Abhishek MR - c'est le nom du plaignant-, 30 ans et originaire de Bangalore, avait décidé en décembre dernier d'aller voir avec un ami un film de guerre de 2h30, Sam Bahadur, qui relate la vie de Sam Manekshaw, devenu le premier officier de l'armée indienne à être promu au rang de maréchal.

"Une perturbation coûteuse de sa vie"

"Alors que l'heure prévue pour laquelle il avait réservé le billet était 16h05, il a dû subir 25 minutes de publicités pour les prochaines sorties et des publicités telles que des produits pour la maison, des téléphones portables et des voitures avant que le film ne commence réellement. Ayant prévu de retourner au travail juste après le film, Abhishek MR a été irrité par ce qu'il considérait comme une perturbation coûteuse de sa vie" rapporte le Guardian.

Face à cette agacement, Abhishek MR a donc porté plainte contre la chaîne de multiplexe PVR Inox. Sa plainte accusait également la chaîne de cinéma de privilégier les revenus publicitaires au détriment de ses clients, et de les forcer à regarder des publicités contre leur volonté.

"Le plaignant n'a pas pu honorer d'autres rendez-vous et engagements prévus pour la journée et a subi des pertes qui ne peuvent être calculées en termes d'argent à titre de compensation" précise la plainte.

"Le temps, c'est de l'argent"

Le jugement rendu ce mois de février par le tribunal a donné raison au plaignant. Il a condamné PVR inox à lui verser les sommes de 50.000 roupies (546€) pour lui avoir fait perdre son temps, et de 5.000 roupies (54€) pour atteinte à sa santé mentale. La chaîne doit aussi régler ses frais juridiques.

"Le temps est considéré comme de l'argent, le temps de chacun est très précieux" a commenté le tribunal, appuyant son verdict. "Vingt-cinq à trente minutes représentent un temps considérable passé à rester inactif dans la salle de cinéma et à regarder des publicités inutiles. Les personnes ayant des horaires serrés n'ont pas de temps à perdre".

Contrairement aux cinémas occidentaux, en Inde, les publicités sont diffusées à la fois avant le film et pendant une pause publicitaire de 15 minutes au milieu du long métrage.

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