Un succès mondial inattendu
C'est une success story digne d'Hollywood et pourtant, c'est bien au Royaume-Uni qu'elle se déroule. Lorsque la mini-série Adolescence a été lancée sur Netflix, Stephen Graham, co-créateur et acteur de la série, est inquiet pour son avenir professionnel. Il s'est tourné vers sa femme, Hannah Walters et lui a lancé : "Oh mon Dieu, chérie, je n'ai plus de travail !"
Cette anecdote, il la raconte dans un long entretien à Variety, mais en dit plus encore. Celle qui partage sa vie, à la fois partenaire de production et actrice, l’a rassuré : "Je pense que tu vas bien t'en sortir." Ce qu'ils n'avaient pas anticipé, c'était l'impact incroyable de leur série sur le public.
Adolescence, un drame en quatre épisodes, raconte l'histoire bouleversante d'une famille britannique dont le fils de 13 ans est arrêté pour le meurtre d'une camarade de classe.
Écrit par Jack Thorne et Graham, qui incarne le père désemparé, et réalisé par Philip Barantini, le show se distingue par son format où chaque épisode est filmé en plan séquence. En un rien de temps, la série est devenue LE sujet de conversation sur les réseaux et à la machine à café, atteignant la première place dans 80 pays, y compris la France.
"Ça a été écrasant," confie Hannah Walters à Variety. "Nous sommes numéro un dans 80 pays... C'est incroyable. Je ne pensais pas que le sujet résonnerait à ce point." Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en seulement quatre jours, Adolescence a enregistré 24,3 millions de vues dans le monde sur Netflix, et établi un nouveau record pour une mini-série britannique.
StillMoving.Net for Netflix
Une suite inévitable ?
Avec un tel succès, les rumeurs d'une saison 2 commencent à circuler. Bien que la série ait été conçue comme un projet unique, Stephen Graham et Hannah Walters laissent entendre qu'une suite pourrait être envisagée. "Possiblement, voyons comment les chiffres évoluent," sourit Graham. Les chiffres, bien sûr, sont impressionnants et la demande du public est forte.
Walters, quant à elle, est enthousiaste à l'idée de retravailler avec Netflix. "C'est difficile de suivre quelque chose qui a eu un impact aussi incroyable," admet-elle, mais elle reste ouverte aux propositions... sauf une :
Un préquel à Adolescence, ce n'est certainement pas ce qui va se passer
"Mais il y a tellement de possibilités dans le plan séquence et tellement de possibilités de réinvestir dans la nature humaine et de faire autre chose. Mais oui, tout va bien... tout le monde est heureux, si l'on peut dire."
En attendant, le couple continue à développer des projets sous leur société de production, Matriarch. Depuis sa création en 2020, ils ont déjà produit plusieurs œuvres acclamées par la critique, dont le film The Chef et sa série dérivée ainsi que la série A Thousand Blows, prouvant ainsi qu'ils ont encore beaucoup à offrir.
Ben Blackall / Netflix
Un sujet essentiel
Au-delà de son succès commercial, Adolescence génère également des conversations essentielles sur des thèmes plus actuels que jamais : la masculinité toxique et son influence sur les hommes à commencer par les jeunes garçons.
Stephen Graham partage une anecdote poignante d'une rencontre à New York, où une femme a été tellement émue par la série qu'elle a éclaté en larmes en le voyant. "C'est une œuvre très puissante, d'une grande importance pour notre époque," lui a dit un homme qui l'accompagnait.
Hannah Walters souligne que les messages qu'elle reçoit sur les réseaux sociaux proviennent non seulement de parents inquiets, mais aussi de jeunes qui se sentent compris. "Merci, parce que vous m'avez permis de parler à mes parents de quelque chose que je ne savais pas comment aborder," lui confie un adolescent.
Les appels à projeter Adolescence dans les écoles se multiplient, et Hannah Walters est déterminée à faire entendre cette idée : "Nous avons un rôle à jouer dans le changement social."
Alors que l'avenir de Adolescence reste incertain, une chose est claire : la série a laissé une empreinte indélébile sur le paysage audiovisuel. Avec une audience croissante et un impact social significatif, il serait surprenant que Netflix ne fasse pas appel à Graham et Walters pour une saison 2.
