"A 1h du matin, personne n'a quitté la salle !" : 25 ans après, ce grand réalisateur se souvient de la première projection de son film choc
Brigitte Baronnet
Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

25 ans après sa sortie initiale, "Requiem for a Dream" ressort en France, à la fois au cinéma et en DVD / Blu-Ray. A cette occasion, son réalisateur Darren Aronofsky se souvient de la toute première projection du film, à Cannes en 2000.

C'est un film générationnel, dont il est difficile d'oublier la première fois ! 25 ans après sa sortie initiale, Requiem for a dream revient au cinéma en France, accompagné d'une sortie en DVD / Blu-Ray. Il est actuellement visible dans une soixantaine de cinémas en France, et son retour en salles a connu un joli succès, notamment lors de sa projection à la Cinémathèque, en présence de son réalisateur Darren Aronofsky.

Requiem for a Dream
Requiem for a Dream
Sortie : 21 mars 2001 | 1h 42min
De Darren Aronofsky
Avec Jared Leto, Ellen Burstyn, Jennifer Connelly
Presse
4,0
Spectateurs
4,2
Streaming

Ce dernier était de passage à Paris et AlloCiné l'a rencontré. L'occasion de se souvenir de la toute première projection du film, qui s'était déroulée à Cannes, en 2000. "Je m'en souviens très très bien. C'était un moment très émouvant pour moi", confie-t-il au micro d'AlloCiné

Nous étions tous très jeunes, les yeux écarquillés !

"La projection a commencé très tard, du genre 1h du matin et terminée vers 3h. Je me souviens des applaudissements. C'était très émouvant. Hubert Selby Junior était encore parmi nous, et ça aussi, c'était très émouvant (il est décédé un peu moins de 4 ans plus tard, le 26 avril 2024, Ndlr.). Nous étions tous très jeunes, les yeux écarquillés. C'était une très belle expérience."

Quel accueil de la critique à l'époque ?

Avec une note de 4 sur 5 côté presse (et 4,2 sur 5 côté spectateurs), le film a incontestablement marqué et résisté à l'épreuve du temps. Les critiques avaient été particulièrement enthousiastes lors de sa sortie, comme en témoignent quelques extraits ici.

"Sous forme de long trip délirant, interrompu par de brusques retours à la réalité la plus crue, Requiem... est l'un des films les plus impressionnants consacrés à la drogue, ou plutôt à toutes les drogues, l'héroïne comme les cachets pour maigrir ou la télévision", écrivait par exemple Aden à l'époque. "Ce film est incontestablement un diamant noir, à l'état brut, et Darren Aronofsky, un orfèvre", pour Fluctuat.

Darren Aronofsky se souvient-il de l'accueil cannois côté critique ? Nous lui avons posé la question. "Je ne me souviens plus trop des critiques, mais c'était globalement positif. Les gens ont été assez choqués, mais exactement comme pour le reste du public. Je n'ai pas eu le sentiment qu'ils avaient mal perçu ou mal compris le film. La plupart l'avait compris. Nous n'étions pas en compétition; c'était ce qu'on appelle Hors compétition je crois."

Il y a toujours cette peur des personnes qui quittent la salle à Cannes !

Et d'ajouter : "Je ne sais pas si c'était moins de pression. C'était la même pression pour moi, parce que j'étais si jeune et que je comprenais pas la différence. Ils ont dû penser que c'était un peu trop agressif pour le public principal de Cannes. Il y a toujours cette peur des personnes qui quittent la salle, et ce pour quoi Cannes est assez connu ! A 1h du matin, personne n'a quitté la salle donc ça s'est bien passé." Requiem for a dream est sorti en France quelques mois après sa présentation cannoise, précisément le 21 mars 2001.

Pour mémoire, l'histoire de Requiem for a dream suit Sara Goldfarb (Ellen Burstyn), qui vit seule, et dans l’espoir obsessionnel d’être un jour invité sur le plateau de son émission de télévision préférée. C’est dans cette perspective qu’elle suit un régime draconien, afin d’entrer dans la robe qu’elle portera, lorsque le grand soir sera venu...

Son fils Harry (Jared Leto) est dépendant à la drogue. Avec sa petite amie Marion (Jennifer Connelly) et son copain Tyrone (Marlon Wayans), ils noient leur quotidien dans d’infantiles visions du paradis terrestre. En quête d’une vie meilleure, le quatuor est entraîné dans une spirale infernale qui les enfonce, toujours un peu plus, dans l’angoisse et l’autodestruction…

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