Cédric Klapisch, de film en film, est devenu un réalisateur attendu et aimé du grand public. De Riens du tout, en 1992, à En corps, en 2022, son dernier long métrage en date, le cinéaste a multiplié les succès publics et critiques, cumulant 17 millions d'entrées en 14 longs métrages. Sa trilogie L'auberge espagnole, Les Poupées russes, Casse-tête chinois, complétée d'une série (Salade grecque) a connu un vif succès (presque 7 millions cumulés).
La Venue de l'avenir, son 15e long métrage, arrive aujourd'hui au cinéma. Et toute l'équipe est à Cannes pour une sélection du film hors compétition. C'est la première fois de sa carrière que le cinéaste a cet honneur.

A notre micro, Cédric Klapisch nous fait part de sa joie d'aller à Cannes : "Ca me fait plaisir d'y aller. J'y ai été presque chaque année depuis 40 ans et j'ai vu les films des autres. Je suis content que maintenant les gens voient mon film là-bas."
Pour cette première, le réalisateur va présenter ce qui semble être le film le plus ambitieux de toute sa carrière. Nous lui avons d'ailleurs demandé s'il le voyait comme tel.
La Venue de l'avenir rassemble beaucoup de choses dont j'aime parler dans tous mes films
"Je crois que je peux dire ça. D'une part, c'est le budget le plus cher. C'est-à-dire qu'il est cher parce que c'est un film d'époque. Et puis, c'est ambitieux pas que financièrement. Je crois que le terme ambitieux est lié au nombre de thèmes traités.
Je vois à quel point c'est un film somme, comme on dit. C'est-à-dire qu'il rassemble beaucoup de choses dont j'aime parler dans tous mes films. Ça a mis trois ans pour le faire. Le fait d'avoir passé du temps à réfléchir à comment faire ce film, ça rentre dans le côté condensé. Il y a un côté plein comme un œuf, disons. Donc oui, c'est un film très compliqué à faire, à fabriquer et je suis content du résultat. Il y a vraiment une notion d'avoir réussi à faire rentrer plein de choses dans une."
Une double temporalité
L'histoire de La Venue de l'avenir se passe dans deux époques, 2024 et 1895. Aujourd’hui, en 2024, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre d'entre eux, Seb, Abdel, Céline et Guy sont chargés d’en faire l'état des lieux. Ces lointains "cousins" vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison. Ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans.
Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Pour les quatre cousins, ce voyage introspectif dans leur généalogie va leur faire découvrir ce moment si particulier de la fin du XIXe siècle où la photographie s'inventait et l’impressionnisme naissait. Ce face à face entre les deux époques 2024 et 1895 remettra en question leur présent et leurs idéaux et racontera le sens de : La venue de l’avenir.
Inspiré de faits réels avec du romanesque et de la fantaisie
La Venue de l'avenir convoque des personnages ayant réellement existé comme Monet. Mais le film est-il nourri de faits réels ? Nous lui avons posé la question : "Il y a beaucoup de choses vraies parce que le Salon des Impressionnistes, tout ce qui est raconté là-dessus est vrai. Même si la scène qui le raconte est un peu surréaliste. Il y a beaucoup de choses vraies sur Nadar, sur Monet. La seule chose fausse, je dirais, c'est qu'à ma connaissance, ni Nadar ni Monet n'ont eu d'enfant illégitime. Donc moi, je raconte qu'il y a une descendance de gens d'un enfant illégitime. Donc ça, c'est faux. Ça, c'est entièrement faux et c'est entièrement inventé, mais c'est vraiment... Par contre, tout ce qu'on raconte sur les gens est assez documenté.
Et d'ajouter : "J'ai envie qu'on se pose des questions sur ce qui a été vrai. C'est-à-dire que quand je suis en train de montrer Monet en train de peindre l'impression Soleil Levant, j'essaye d'être au plus proche la vérité de ce moment-là. La seule chose fausse, c'est que je dis qu'il y a quelqu'un dans sa chambre, alors qu'à priori, il était seul. Il va lui parler un petit peu de ce qu'il est en train de vivre. Donc, c'est du faux qui est vraiment au service du vrai."
Un film indirectement lié à Peut-être
Cédric Klapisch a une filmographie très riche. Mais c'est la première fois qu'il s'essaye à un film se déroulant dans le passé. Il était en revanche déjà allé dans le futur, avec un film faisant également des aller-retous dans le temps : le film Peut-être.
"Effectivement, le film auquel ça s'apparente le plus, c'est Peut-être où Romain Duris rencontrait sa descendance. Donc, c'était l'exact opposé de ce film. C'est-à-dire qu'il rencontrait le fils qu'il n'avait pas encore, qui était joué par Belmondo.Il rencontrait son fils qui avait 70 ans. Il y a vraiment un jeu un peu inverse à ce film-là, mais qui est finalement assez proche."

La jeune génération du cinéma français dans un même film
La Venue de l'avenir rassemble beaucoup de comédiens de la nouvelle génération comme Suzanne Lindon, Abraham Wapler (actuellement au générique de la série Andor), Paul Kircher, Vassili Schneider, ou encore Pomme (Claire Pommet, voir notre interview ci-dessous). Cédric Klapisch dirige également Vincent Macaigne, Julia Piaton, Sara Giraudeau, et des comédies fétiches de sa filmographie : Zinedine Soualem et Cécile de France.
La venue de l'avenir sort au cinéma le 22 mai 2025.
