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    "Basic" : John McTiernan au micro !

    A l'occasion de la sortie du thriller militaire "Basic" ce 28 mai, le réalisateur américain John McTiernan se confie à AlloCiné. Interview-vérité...

    Le et la de "Basic"

    Un thriller post-moderne

    John McTiernan : Pour Basic, il s'agit du concept de thriller post-moderne, où il n'est pas important de savoir qui est le coupable. Ce qui est amusant, c'est de suivre le déroulement pour y parvenir, c'est de regarder les deux détectives mener l'enquête. L'histoire n'est pas du tout axée sur le coupable.

    L'entraînement

    En réalité, leur entraînement est bien plus difficile que ce que l'on arrive à montrer à l'écran. Cela dit, on s'y rapproche pas mal dans ce film. Ce qui est intéressant, c'est qu'il s'agit davantage d'un entraînement mental que d'un entraînement physique. C'est une question de maintenir une force d'esprit et une assurance, même en situation d'épuisement extrême.

    Savez-vous quel était leur exercice de passage pour l'épreuve de survie en jungle ? Je croyais qu'il s'agissait de passer trois ou quatre jours dans la jungle où il fallait apprendre à se nourrir de grenouilles, de vers de terre et d'insectes ou quelque chose de la sorte. Eh bien non : 90 jours sans le moindre contact avec un autre être humain. Trois mois ! Non seulement faut-il se nourrir, il faut aussi rester en bonne santé. Il faut pouvoir rester en vie n'importe où dans le monde, en vivant des ressources naturelles de la terre. C'est fascinant ! Il faut réussir à rester en bonne santé et à maintenir sa force d'esprit.

    Le nouvel Hollywood

    Aujourd'hui, les politiciens ont davantage la mainmise sur les studios de production qu'auparavant. Ils ne sont en rien metteurs en scène. Ce sont des managers, des dirigeants, ce qui est bien dommage. En dehors de cela, j'ignore s'il y a eu d'autres changements.

    Le cinéma business

    Il existe une gamme très diversifiée de petites entreprises en arrière-plan derrière les grandes maisons de production. Les films sont financés ainsi. C'est seulement après cela que ces derniers sont distribués par les studios. Cela s'explique par le fait que les hauts dirigeants ne veulent pas prendre le risque d'essuyer un éventuel échec. Par conséquent, ils ont su externaliser tout ce stade décisionnel. Il leur reste uniquement à choisir parmi des films déjà entièrement préparés, avec une distribution, un financement... J'imagine que la pratique doit être semblable en France. Aux États-Unis, un supermarché ne vend pas de nourriture. Un supermarché loue des gondoles. Ils n'achètent pas la nourriture. Cette dernière ne leur appartient pas. Les boîtes de conserve qu'ils vous vendent ne leur appartiennent pas. L'entreprise qui fournit ces conserves loue des emplacements sur les gondoles des supermarchés. Mais, le magasin ne les a jamais achetées. Vous comprenez ? Le business du cinéma aujourd'hui ressemble quelque peu à ça. Les grandes maisons de production ne créent plus de films. Elles louent des systèmes de distribution.

    Propos recueillis par Thomas Colpaert et traduits par Camille Joubert

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