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    Yannis Baraban : confidences du Zodiaque !

    Le jumeau maléfique est de retour dans "Le Maître du Zodiaque". AlloCiné a rencontré l'interprète de Mathias Rousseau, l'impitoyable tueur de la saga de l'été de TF1.

    En quoi "Le Maître du Zodiaque" est-il différent de "Zodiaque" ?

    Yannis Baraban : L'intrigue est plus recentrée sur les personnages principaux. C'est le déroulé de l'action, de l'intrigue qui amène d'autres personnages mais c'est tout le temps dans un rythme très dense. On a gagné en action, en glamour, exostisme, érotisme. Les scènes d'action sont poussées à leur paroxisme, ça fait des choses très fortes. Et la cohésion de la troupe d'acteurs est formidable. La différence est qu'en fait c'est un petit peu plus crépusculaire comme ambiance. Autant dans le premier tout le monde est un petit peu tordu, autant dans le 2ème tout le monde est très très tordu.

    Ne craigniez-vous pas que ce rôle de méchant vous colle trop à la peau ?

    Pas du tout ! Le personnage de Mathias Rousseau évolue énormément parce que lui-même va se retrouver à la place de la victime. C'était très intéressant de défendre ce personnage dans sa culpabilité, dans son remord et dans sa fragilité. Ce n'est pas un méchant caricatural, en tout cas j'ai essayé de le faire comme ça. Ce n'est pas une brute épaisse, c'est quelqu'un qui a des circonstances, qui a eu des raisons de faire ce qu'il a fait.

    Votre relation avec votre soeur jumelle Esther Delaître est assez complexe...

    C'est amour-haine ! Tu es mon reflet ! Le même sang coule dans nos veines et en même temps je te déteste car tu représentes tout ce que je n'ai pas été, tout ce que je n'ai pas pu être. Il y a une forme d'attirance-répulsion qui a conduit Mathias à la vengeance.

    Qu'est-ce qui vous a convaincu de reprendre le rôle de Mathias ?

    La qualité du scénario. J'attendais de voir comment le personnage allait évoluer. Ce qui m'a décidé est le fait que le personnage est très bien écrit, très complexe. Et aussi de retravailler avec Claude-Michel Rome. Dans les personnages principaux, tout le monde est revenu car on sentait qu'il y avait quelque chose à faire !

    Après le succès de "Zodiaque", le regard des gens dans la rue a-t-il changé ?

    Ils me jetaient des pierres ! "Salaud ! C'est toi, c'est toi le méchant !" Zodiaque a eu un impact formidable sur le public, c'est la saga de l'été donc la reconnaissance est immédiate. Les gens étaient très symapthiques avec moi. Je pense que je n'avais pas les témoignages d'affection que pouvait avoir Claire Keim par exemple, mais ils étaient quand même sympathiques parce que derrière la férocité du personnage il y avait un petit trouble qui le rendait aussi attachant. Donc c'était sympa.

    Avez-vous une anecdote de tournage à nous raconter ?

    Comme il a passé deux ans en prison et dans le coma, j'avais fait un régime pour m'amincir et être crédible. La plus grande difficulté du tournage était de tourner en Suisse dans la station de ski de Leysin - au-dessus de Lausanne - dont le seul restaurant sympathique s'appelait "La fromagerie". Donc c'était fondue, raclette et puis c'est tout ! Pendant deux mois, ça a été assez difficile de tenir le coup et de garder la ligne.

    Si un "Zodiaque 3" voit le jour, seriez-vous partant pour l'aventure ?

    Tout dépend ! Est-ce qu'on est allé au bout des personnages ? Est-ce qu'ils sont capables encore d'évoluer ? Pourquoi pas. En tout cas, la fin de la 2ème série sous-entend qu'il peut y avoir une suite...

    Deux ans ont passé entre "Le Zodiaque" et "Le Maître du Zodiaque", qu'avez-vous fait durant cette période ?

    Tout de suite après je suis retourné au théâtre en tournée. Ensuite, j'ai tourné Joséphine, un docu-fiction (pas encore diffusé) produit par Réservoir Prod pour France 2. J'y ai joué Napoléon. 1m85, le plus grand Napoléon du monde ! Joséphine était centré sur le couple Joséphine de Beauharnais (interprété ici par Astrid Veillon) et Napoléon Bonaparte, sur leurs relations intimes, avec une manière de raconter l'Histoire de façon décalée, de légèreté, de dérision. J'ai aussi tourné Le temps de la désobéissance de Patrick Volson, prix de la fiction à Luchon, qui parlait d'un commissariat en 1943 à Nancy qui allait prévenir les Juifs dans le quartier juif de la ville qu'une raffle allait avoir lieu. J'interprétais le personnage du chef du réseau de résistance. Enfin, j'ai tourné Mémoire de glace de Pierre-Antoine Hiroz pour France 2 toujours. Pour une fois, je joue un personnage entièrement positif, un gendarme breton qui va enquêter sur la découverte du corps d'un alpiniste - 15 ans après sa disparition - recraché par le glacier à Chamonix.

    Sportif accompli, vous avez hésité à entamer une carrière sportive professionnelle (hand-ball) ?

    J'étais à deux doigts à 15 ans. Mais mon corps m'a trahi. Un problème au genou m'a obligé à arrêter. Heureusement, j'ai retrouvé au théâtre ce que j'aimais dans les gymnases : la préparation, le tract, la tension et puis entrer sur le terrain avec un groupe solidaire pour faire en sorte que le spectacle soit beau et que la performance soit au rendez-vous. J'ai retrouvé des similitudes au théâtre avec évidemment le texte en plus, la littérature.

    Quelles sont vos séries TV préférées ?

    J'ai eu ma période Soprano. Je trouve ça absolument hallucinant, les thèmes abordés, le fait de réussir à créer un personnage principal complètement antipathique et de le rendre attachant. L'écriture, les personnages, le jeu, l'interprétation... James Gandolfini est à tomber par terre, sa femme aussi. Je me régale ! Et puis à quel point ils réussissent à avoir une cohésion de saison en saison. Les scénaristes doivent avoir des bibles énormes sur les personnages pour tenir autant de saisons et toujours enrichir les personnages. Là récemment il y a un truc qui m'a bien plu, je crois que ça s'appelle Les Arnaqueurs VIP sur M6. Cadrage étonnant, scénarii comme ça en gigogne sans arrêt, c'est assez épatant. Et puis de l'humour aussi, des cadrages un peu bizarroïdes, l'acteur principal qui s'adresse à la caméra pour dire "Mais, vous avez vu comment je m'en sors ? Pas mal, non !?". Des décalages comme ça, j'ai vachement apprécié, j'ai trouvé ça bien.

    Propos recueillis par Benoît Gonnot et Pascal Muscarnera le 7 juin 2006

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