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    "Ulzhan" : Rencontre avec Volker Schlöndorff

    Volker Schlöndorff, qui compte parmi les plus grands cinéastes allemands, nous a présenté son nouveau film "Ulzhan" et a raconté des anecdotes sur ses grands classiques.

    Volker Schlöndorff commente des photos de ses films

    L'Honneur perdu de Katharina Blum (1975)

    Ca, c'est bien évidemment Katharina Blum en route pour l'interrogatoire. Angela est merveilleuse. C'était d'ailleurs l'idée de Heinrich Böll de donner le rôle à Angela Winkler. A l'époque, elle était hélas encore tout à fait inconnue. C'était à ce moment-là un film très important car toute une génération s'est érigée contre cette condamnation.

    Le Tambour (1979)

    Retrospectivement, je me demande ce que ce film serait devenu si David Bennent n'existait pas. Nous avons commencé le film avant de connaître David. Pour faire un film, on a besoin d'un peu de talent, mais surtout de beaucoup de chance. Alors, d'avoir trouvé Angela Winkler, c'était magique.

    Le Faussaire (1981)

    Ca c'est Bruno Ganz dans Le Faussaire, un film d'une grande actualité, parce que c'est un journaliste en crise. Ce reportage de guerre au Liban pourrait aussi bien se dérouler à Bagdad. C'est tous les jours la même chose : encore un massacre, encore des morts, et à chaque fois c'est comme s'ils devaient nourrir des cannibales. Et ils refusent de couvrir l'événement, car c'est à chaque fois d'autres gens qui meurent, et pourtant la nouvelle est la même à chaque fois : Aujourd'hui, 43 morts, attentat-suicide à Bagdad", ceci cela... C'est une question qu'ils se posent.

    AlloCiné: Vous avez déclaré : "La réalité qu'on vit est toujours différente de celle qu'on nous présente aux informations."

    Oui, c'est donc notre privilège, nous pouvons aller à Beyrouth ou au Kazakhstan et tourner un film sur cette expérience personnelle. Le journaliste ne doit que livrer les informations : il ne doit pas être subjectif, il ne doit pas parler de ce qui le touche. Pour nous cinéastes, ce n'est pas l'information de l'extérieur qui compte, mais ce qu'elle opère en nous. Dans ce contexte, la réalisation de films est en quelque sorte l'envers du journalisme.

    Homo faber (1991)

    Quand on m'a proposé ce projet pour la première fois, juste après L'Honneur perdu de Katharina Blum, j'étais trop jeune et heureusement, je l'ai senti. Je n'avais pas encore compris le livre. Ce n'est que dix ou quinze ans après, que j'ai soudainement compris le livre. J'ai alors pensé : "Ca alors, Homo Faber, ce serait génial !", et j'ai appelé Max Frisch . On s'est rencontrés, on a travaillé ensemble et on a rassemblé de l'argent. Homo faber n'est peut-être pas un film qui m'a changé, mais il m'a sauvé. Je l'ai commencé à un moment où je vivais une grande crise, j'étais complètement perdu, et deux ans après, une fois le film fini, j'étais régénéré. Max Frisch m'a toujours aidé à comprendre beaucoup de choses.

    Propos recueillis à Paris en avril 2008 par Barbara Fuchs

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