Mon compte
    "Dynastie", 30 ans déjà !

    Luxe, glamour, démesure… La série de prestige d’Aaron Spelling, sur les tourments de la famille Carrington, fête cette année ses 30 ans ! Retour sur un phénomène télévisuel….

    Le lundi 12 janvier 1981, Dynastie voyait le jour sur les téléviseurs américains ! Un magnat du pétrole, Blake Carrington (John Forsythe), épousait sa jeune et innocente secrétaire, Krystle (Linda Evans), lors d’un épisode-pilote de trois heures posant les bases d’une saga familiale à rebondissements qui allait tenir en haleine les téléspectateurs durant neuf années.

    "Dynastie" Vs. "Dallas"

    Née de l’imagination de Richard et Esther Shapiro, et produite par Aaron Spelling, déjà à l’origine de succès tels que Starsky et Hutch, Drôles de dames et La Croisière s'amuse, Dynastie était la réponse du network ABC pour contrer l’incroyable succès de Dallas sur CBS. A l’instar des Ewing, les membres de la famille Carrington s’aiment et se déchirent à Denver, dans le Colorado, où Blake est à la tête d’un puissant empire pétrolier. Si en affaires, il doit faire face à de redoutables adversaires, le patriarche tente de veiller tant bien que mal sur les siens, ses enfants étant autant sources de bonheurs que de conflits. Sans grande surprise, Dynastie reprend la recette qui a fait le succès de Dallas, en adaptant la sauce à sa façon. Le show de Spelling parvient même à détrôner Dallas en 1984 et 1985 avec des intrigues audacieuses et du champagne qui coule à flot.

    Luxe et volupté

    Si comme dans Dallas, la famille et ses valeurs demeurent les fondations de la série, dans Dynastie tout est une histoire de démesure. Le glamour et le luxe sont le sel du show. Les Carrington vivent dans une somptueuse propriété et affichent un train de vie indécent qui fait rêver le téléspectateur. Aaron Spelling n’hésitait pas à se rendre lui-même sur les plateaux de tournage pour s’assurer que les fleurs étaient fraîchement coupées, que les bijoux étaient vrais, que le caviar était le plus cher et le champagne était le meilleur. Le réaliste poussé jusqu’à son paroxysme. Un souci du détail qui aura porté ses fruits !

    Dynastie se veut bien plus glamour que sa consoeur Dallas, à laquelle elle est inévitablement comparée. Les tenues des comédiennes rivalisent de strass et paillettes, souvent assez excentriques. Entre haine et passion, les émotions sont exarcerbées et le côté mélodramatique des intrigues accentué.

    La garce des garces

    Le show prend son envol avec l’arrivée de Joan Collins, dès la 2ème saison. La comédienne britannique est recrutée pour incarner la redoutable Alexis Carrington, celle par qui le scandale arrive. Véritable J.R. en jupon, la 1ère épouse de Blake est machiavélique à souhait, avide de vengeance et de pouvoir. Rejetée et exilée par Blake 16 ans plus tôt, elle compte bien… soit reconquérir le père de ses enfants, soit le détruire s’il se refuse à elle. Le ballet sentimental impliquant Blake, Krystle et Alexis rythmera l’ensemble de la série. Le bras de fer est tel que la gentille Krystle est contrainte de sortir ses griffes à plusieurs reprises face à la vilaine Alexis.

    L’entrée en scène d’Alexis

    Dynastie a tout appris à Alias ou Chuck ! Quel est le rapport vous demandez-vous ? Le personnage d’Alexis Carrington est introduit lors de la toute dernière scène de la 1ère saison. Celle-ci fait son apparition au tribunal pour témoigner contre son ex-mari. Un large chapeau cache le visage de l’actrice, la comédienne n’ayant pas encore été castée. Un procédé qui sera repris quelques années plus tard dans Alias pour le rôle de la mère de Sydney Bristow et dans Chuck, pour la maman du héros.

    L’attaque cardiaque de Cecil Colby

    Repoussée par Blake qui n’a d’yeux que pour la douce Krystle, Alexis va consacrer toute son énergie à détruire cet homme qui lui a tout pris. Mais pour cela, il lui faut se batir un empire capable de rivaliser avec celui des Carrington. Alexis va alors jeter son grappin sur Cecil Colby (Lloyd Bochner), à la tête d’une colossale fortune. Usant de ses charmes, elle est prête à tout pour se faire épouser de lui. Pourtant, lors d’une nuit d’amour passionnée, celui-ci manque de peu de rendre l’âme avant de lui glisser la bague au doigt. Elle réussira à soudoyer un pasteur pour autoriser la célébration de leur union dans la chambre d’hôpital.

    Blake étrangle Alexis

    Entre ruses et chantages, Alexis, une fois de plus rejetée par Blake, parvient à s’emparer du titre de propriété de la demeure des Carrington. Elle se fait un plaisir de mettre ses rivaux dehors. La réaction de Blake ne se fait pas attendre…

    Le bain de boue

    Vous avez dit "kitsch" ? Les deux rivales continuent de se crêper le chignon au fil des épisodes pour le plus grand bonheur des téléspectateurs. Et plus les scènes sont spectaculaires, plus le public en redemande. Lors d’un épisode, Krystle et Alexis en viennent aux mains et finissent… dans la boue !

    Le massacre de Moldavie

    Dynastie atteindra les sommets avec le mariage de Moldavie qui concluera la 5ème saison dans un bain de sang. Alors que les Carrington sont en Moldalvie pour assister au mariage d’Amanda (Catherine Oxenberg) avec le prince local (Michael Praed), des révolutionnaires passent à l’attaque pour renverser le pouvoir en place. Le final de cette saison reste à jour l’un des cliffhangers les plus marquants de l’histoire de la télévision.

    Les premiers pas (dansants) d'Heather Locklear

    Dynastie permettra à des nombreux comédiens de faire leurs premiers pas sur le petit écran. Heather Locklear, la future Amanda Woodward de Melrose Place, apprend à jouer les garces aux côtés de Joan Collins en personne. Elle y interprétait Sammy Jo, la nièce arriviste de Krystle très intéressée par la fortune des Carrington.

    Quand le public voit double

    Si Dynastie excelle dans le mélodrame, la série réserve bon nombre de scènes de combat qui n’ont rien à envier aux bagarres mises en scènes de nos jours. Lors d’un épisode de la saison 6, Krystle, retenue captive, est confrontée à son double, Rita, qui a pris sa place auprès de son époux. La confrontation est épique !

    Des sujets brûlants…

    Dynastie ose traiter de l’homosexualité au début des années 80. Non pas que ce soit la première fois qu’un tel sujet est abordé à la télévision, mais c’est la première fois qu’il est traité en prime-time. Steven Carrington, jeune fils de Blake considéré comme faisant partie des protagonistes du show, est ouvertement homosexuel. Son père ne tolère pas pour autant son attirance pour les hommes. Et quand il apprend que l’amant de son fils est dans la maison familiale, sa réaction est immédiate…

    De "Heroes" aux "4400"

    L’homosexualité de Steven causera bien des remous et la chaîne fera pression pour que les scénaristes modifient l’orientation sexuelle du personnage. En désaccord avec ces changements, Al Corley, son interprète, claquera d’ailleurs la porte à l’issue de la 2ème saison. Disparu en mer, Steven réapparaît quelques épisodes plus tard sous les traits de Jack Coleman, le futur Mr Bennet de Heroes. Et le nouveau Steven rentrera "dans le droit chemin", avant de succomber définitivement à la tentation et "choisir" les hommes. L’un de ses amours sera Billy Campbell, que le grand public (re)découvrira quelques années plus tard dans Les 4400.

    Le viol de Kirby

    Les scénaristes de Dynastie n’ont jamais craint de repousser les limites de ce que le public pouvait voir à l’époque dans un programme de prime-time, quitte à faire grincer des dents certains téléspectateurs. Meurtres, chantages, kidnappings, les protagonistes sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Adam Carrington (Gordon Thomson) n’hésitera pas à violer Kirby (Kathleen Beller), la fille du majordome de la demeure des Carrington.

    Le baiser scandaleux

    En 1984, Rock Hudson, comédien de l’âge d’or d’Hollywood, rejoint le show dans la peau de Daniel Reece, alors que le virus du sida le consume. La maladie, qui fait des ravages partout dans le monde, génère à l’époque beaucoup de craintes. Les rumeurs au sujet de son état vont bon train, et l’acteur finit par annoncer publiquement qu’il est atteint du virus HIV, révélant par la même occasion son homosexualité. La nouvelle remplit aussitôt les colonnes de la presse spécialisée, qui crie au scandale. Du coup, le baiser échangé par Rock Hudson avec sa partenaire Linda Evans prend des proportions énormes. Selon certaines sources, l’interprète de Krystle, alarmée par son entourage, s’était empressée de se faire dépister pour savoir si elle avait pu contracter le virus.

    Les Colby : le spin-off

    En 1985, alors que Dynastie dépasse Dallas dans les sondages, la production lance un spin-off centré sur la famille Colby en Californie. Mais contrairement à Dynastie, la sauce ne prend pas et la série tient tout juste deux saisons à l’antenne. Il faut dire que les scénaristes ne parviennent pas à trouver avec Les Colby un juste milieu... et parfois la machine déraille, comme lorsque Fallon est kidnappée par les extraterrestres. Oui, vous lisez bien ! Les scénaristes de Dynastie devront d’ailleurs s’arracher les cheveux pour intégrer cette intrigue à la série une fois Les Colby annulée et Fallon réintégrée au domicile des Carrington à Denver.

    The End !

    Durant les dernières saisons, la série commence à s’essouffler et les audiences s’en ressentent. En mai 1989, Dynastie est annulée alors que la 9ème saison s’achève sur un cliffhanger (voir la vidéo ci-dessous). Un téléfilm spécial de deux heures intitulé Dynasty: The Reunion est tourné deux ans plus tard pour conclure dignement la saga de la démesure d’Aaron Spelling. L’occasion pour Krystle et Alexis de se livrer à un dernier duel, et à Al Corley de réendosser le personnage de Steven Carrington qu'il avait cédé à Jack Coleman.

    Pascal Muscarnera

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top