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    Cannes 2014 : Still the Water est "ce que j'imagine être le cinéma" déclare Naomi Kawase

    Présenté ce mardi 20 mai au Festival de Cannes, "Still the Water" fait déjà figure de favori pour la Palme d'Or. La réalisatrice Naomi Kawase et son équipe ont rencontré les journalistes lors de la traditionnelle conférence de presse.

    Haut et Court

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    C'est parce que nous avons oublié notre lien avec la mort que nous sommes insatisfaits.

    Naomi Kawase, la réalisatrice de Still the Water : Il ne faut pas oublier que dès notre naissance, nous nous dirigeons vers la mort. Nous sommes nés de quelqu'un et nous allons transmettre la vie. La vie a un lien avec la mort, un lien oublié. Et c'est parce que nous l'avons oublié que nous sommes insatisfaits. Il n'y a pas de raison d'avoir peur de la mort, nous revenons d'où nous venons. J'ai beaucoup appris sur cette île. Beaucoup de choses que je savais sans le savoir d'une certaine façon.

    Je suis venue ici avec ce que je considère comme mon oeuvre la plus aboutie. Je le pense simplement et sincèrement.

    Naomi Kawase : J'ai dit cette phrase [ndlr : lors d'une conférence de presse à Tokyo en avril, la réalisatrice a avoué "viser la Palme d'or" avec ce film]. Mais les médias japonais l'ont reprise, en la grossissant. Il faut savoir que les Japonais ont un fort esprit de compétition. Mais ce n'est pas l'esprit dans lequel j'aborde ce festival. Je suis venue ici avec ce que je considère comme mon oeuvre la plus aboutie. Je le pense simplement et sincèrement, tant du point de vue de l'interprétation que technique. C'est une oeuvre majeure pour moi. Concenant la Palme d'or, je ne peux m'empêcher de rêver, mais ce n'est pas le plus important. Nous sommes fiers et heureux mais cela ne dépend plus de nous. Ce qui compte c'est que ce film existe et que nous ayons aimé le faire. Vous, journalistes, devez aussi le ressentir je pense. Et c'est très important pour moi qu'il soit présenté au public du monde entier.

    Je n'ai pas encore réalisé que je suis à Cannes. C'est un rêve.

    Jun Yoshinaga, l'interprète de Kyoko : Je n'ai pas encore réalisé que je suis à Cannes. C'est un rêve. Je ne connais pas encore tous les trésors que le festival recèle. Grâce à ce personnage, à la chance donnée par Naomi Kawase, je suis ici et nous avons réussi à faire vivre ce personnage. J'ai une reconnaissance infinie pour tous les gens qui ont permis que ce film existe.

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    Le tournage a été difficile mais je réalise que cela en valait la peine quand je nous vois ici.

    Nijirô Murakami, l'interprète de Kaito : C'est ma première fois à Cannes. C'est aussi mon premier rôle. Tout est une découverte. C'est exceptionnel de venir ici. Et tous ces gens devant moi... Je suis tendu, ému. Même s'il pleut aujourd'hui, c'est une journée magnifique. Le tournage a été difficile mais je réalise que cela en valait la peine quand je nous vois ici.

    Nous avons ratravaillé complètement le film durant le montage, comme un manuscrit que nous avons travaillé, travaillé, travaillé...

    Naomi Kawase : Yutaka Yamazaki, le directeur de la photographie de Still the Water, est un vétéran. A la fin du tournage, il m'a dit que, de toute sa longue carrière, il s'agissait du film durant lequel il avait ressenti la plus grande force, une incroyable jeunesse, comme s'il filmait pour la première fois. C'est peut-être la force de la jeunesse des deux personnages qui a transparu à l'image. La force de cette jeunesse est aussi dûe au montage, réalisé avec la monteuse française Tina Baz. C'est le plus long montage que j'ai jamais fait. Nous avons ratravaillé complètement le film durant cette période, comme un manuscrit que nous avons travaillé, travaillé, travaillé... Si ce film peut toucher le coeur de tout le monde, c'est grâce à Tina.

    J'ai été au plus proche de ce que j'imagine être le cinéma.

    Naomi Kawase : En terme de production, fiction et documentaire, c'est la même chose. Le cinéma montre la relation entre les personnages et le monde qui les entoure. Dans ce film plus particulièrment, j'ai voulu réellement réaliser cette fusion entre les personnages, le monde qui les entoure, la réalité de l'île. J'ai été au plus proche de ce que j'imagine être le cinéma. Ce qui fait la beauté de la nature, comme dans mes films précédents, c'est la peur qu'elle inspire et le fait que, malgré ces craintes, l'homme continue à vivre en son sein. Au début du film, on voit l'incroyable force des vagues, les habitants de l'île vivent en coexistence avec cette nature, malgré son danger. La nature est forte et violente, et c'est ce qui la rend d'autant plus belle.

    Un extrait de "Still the Water" :

     

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