Casino
En 1990, Martin Scorsese réalise Les Affranchis, une chronique mafieuse de 2h25 qui poursuivait la peinture du milieu initié avec Mean Streets. Six ans plus tard, le réalisateur conclut le triptyque avec Casino, une fresque monumentale de près de 3h00. Jamais un temps mort, jamais une baisse de rythme, Casino n’en finit jamais d’exploser et de rebondir.
Tout l’art de Scorsese est concentré ici avec un déluge de voix off entremêlées, des prouesses de mise en scène (plans séquences à hurler de bonheur, mouvements d’appareil à se damner...), et des fulgurances de beauté (le désert du Nevada dans les lunettes de De Niro) et de violence (la mise à mort insoutenable de l’un des personnages...) qui laissent pantois.
Mais Scorsese ne se contente pas de briller, il place sa maestria au service d’une histoire de bruit et de fureur, où l’on suit l’ascension et la chute de héros (criminels) modernes et l’effondrement d’un empire. Il fallait bien quelque 3 heures pour que se déploie ce film opératique, sommet de la carrière de son créateur.
Vincent Garnier
Tout ce que vous ne savez pas encore sur "Casino"